Lecteur de BD, te reconnais-tu ?

[ferenz]

Message précédent :

Le temps est venu de libérer la bande dessinée de ce mythe du « populaire », et de la traiter comme toute création artistique : riche, diverse et capable de nous surprendre."

Reconnaître ses valeurs tout en se gardant bien de placer les auteurs sur un pied d'estale trop haut, ce serait ça l'idéal ! La BD est peut être une dernière forme d'expression riche, variée et totalement libre où les auteurs sont accessibles et ne se prennent pas la tête tout en restant largement diffusés. Et ça, c'est peut être parceque l'étiquette "populaire" est encore là. Ce n'est plus le cas de la peinture, de la sculpture, de la musique, du théatre, du cinéma... enfin toutes ces disciplines devenues impénétrables au commun des mortels par le business de l'Art avec un grand "A". Remplies d""artistes" conformément intrônisés, elles grouillent à présent de galéristes et autres parasites qui tirent profit de cette glorification artificielle des artistes (dont nombre d'ailleurs s'en trouvent bien), mais qui coupe l'auteur du public.

[faser]

Complètement d'accord !!

J'ai publié un commentaire : nous verrons s'ils le publient...

Ils ont au moins le mérite de publier...
http://www.livreshebdo.fr/actualites/DetailsActuRub.aspx?id=8287

Ce qui est "marrant" c'est qu'ils ont rectifié l'article après les premiers commentaires
Mais je ne suis pas sûr qu'ils aient compris ! Et c'est pour le compte du ministère de la culture !

[Cooltrane]

Le temps est venu de libérer la bande dessinée de ce mythe du « populaire », et de la traiter comme toute création artistique : riche, diverse et capable de nous surprendre."

Reconnaître ses valeurs tout en se gardant bien de placer les auteurs sur un pied d'estale (il est joli, le reste d'Estale ??? >> piedestal ;) ) trop haut, ce serait ça l'idéal !

La BD est peut être une dernière forme d'expression riche, variée et totalement libre où les auteurs sont accessibles et ne se prennent pas la tête tout en restant largement diffusés. Et ça, c'est peut être parce que l'étiquette "populaire" est encore là. Ce n'est plus le cas de la peinture, de la sculpture, de la musique, du théatre, du cinéma... enfin toutes ces disciplines devenues impénétrables au commun des mortels par le business de l'Art avec un grand "A". Remplies d""artistes" conformément intrônisés, elles grouillent à présent de galéristes et autres parasites qui tirent profit de cette glorification artificielle des artistes (dont nombre d'ailleurs s'en trouvent bien), mais qui coupe l'auteur du public.

dis, t'as pas l'impression d'en faire un peu trop???

Si c'est vrai que l'on a parfois l'impression que la BDFB est assez libre de ton, je ne dirais pas qu'elle est vraiment libre... précisément à cause de "son manque de sérieux" vu par le grand public en général... Bcp se disent que les "dénonciations" de certains thèmes, c'est jamais que des trucs que l'on voit dans les "ptits mickeys" ('tention, hein?? je me fais un peu l'avocat du diable ici, mais je ne partage pas ce pdv)... Et si les maisons d'éditions acceptent certains sujets ou thèmes, c'est plus en tant que business que par conviction....

La très catho Média-Participation (Darg-Dup-Lomb) accepte de publier des sujets parfois un peu contre leurs convictions profonde (comme Casterman à l'époque), mais sur le principe d'un retour financier qu'ils espèrent intéressant.

Ceci dit, je ne suis pas sur que Van Hamme ou Bourgeon soit plus accessibles que Amélie Nothomb ou Van Cauwelaert.

------------------

Sinon, comme toi, même si je suis un grand fan de BD, j'ai tjs ressenti une espèce de gêne envers cette envie de reconnaissance officielle en tant que 9è Art... J'adore que la BD soit sur les murs aveugles de Bxl, et suis fier du CBBD Rue Des Sables, mais je ne demande pas à ce que celà devienne un truc reconnu et poussièreux come l'opéra ou les musées artchéologiques non plus...

[nexus4]

Le rapport est ici : http://www.culturecommunication.gouv.fr ... 2-site.pdf

[D H T]

[...]"Le temps est venu de libérer la bande dessinée de ce mythe du « populaire », et de la traiter comme toute création artistique : riche, diverse et capable de nous surprendre."

Les notions d'art et de popularité ne sont pas forcément incompatibles.

[Thierry_2]

Le temps est venu de libérer la bande dessinée de ce mythe du « populaire », et de la traiter comme toute création artistique : riche, diverse et capable de nous surprendre."

Reconnaître ses valeurs tout en se gardant bien de placer les auteurs sur un pied d'estale (il est joli, le reste d'Estale ??? >> piedestal ;) ) trop haut, ce serait ça l'idéal !

La BD est peut être une dernière forme d'expression riche, variée et totalement libre où les auteurs sont accessibles et ne se prennent pas la tête tout en restant largement diffusés. Et ça, c'est peut être parce que l'étiquette "populaire" est encore là. Ce n'est plus le cas de la peinture, de la sculpture, de la musique, du théatre, du cinéma... enfin toutes ces disciplines devenues impénétrables au commun des mortels par le business de l'Art avec un grand "A". Remplies d""artistes" conformément intrônisés, elles grouillent à présent de galéristes et autres parasites qui tirent profit de cette glorification artificielle des artistes (dont nombre d'ailleurs s'en trouvent bien), mais qui coupe l'auteur du public.

dis, t'as pas l'impression d'en faire un peu trop???

Si c'est vrai que l'on a parfois l'impression que la BDFB est assez libre de ton, je ne dirais pas qu'elle est vraiment libre... précisément à cause de "son manque de sérieux" vu par le grand public en général... Bcp se disent que les "dénonciations" de certains thèmes, c'est jamais que des trucs que l'on voit dans les "ptits mickeys" ('tention, hein?? je me fais un peu l'avocat du diable ici, mais je ne partage pas ce pdv)... Et si les maisons d'éditions acceptent certains sujets ou thèmes, c'est plus en tant que business que par conviction....

La très catho Média-Participation (Darg-Dup-Lomb) accepte de publier des sujets parfois un peu contre leurs convictions profonde (comme Casterman à l'époque), mais sur le principe d'un retour financier qu'ils espèrent intéressant.

Ceci dit, je ne suis pas sur que Van Hamme ou Bourgeon soit plus accessibles que Amélie Nothomb ou Van Cauwelaert.

------------------

Sinon, comme toi, même si je suis un grand fan de BD, j'ai tjs ressenti une espèce de gêne envers cette envie de reconnaissance officielle en tant que 9è Art... J'adore que la BD soit sur les murs aveugles de Bxl, et suis fier du CBBD Rue Des Sables, mais je ne demande pas à ce que celà devienne un truc reconnu et poussièreux come l'opéra ou les musées artchéologiques non plus...

il y a quand même un rapport étrange au rapport de la bande dessinée à l'art, comme si l'art était une maladie honteuse et les musées des mouroirs...
D'un côté, la bande dessinée est le "neuvième art", de l'autre, elle en a un peu honte. Mais cette formule fut lancée à l'origine comme boutade par Morris. Elle n'est plus guère discutée aujourd'hui. Elle entretient depuis une méfiance envers l'art tout en réclamant la légitimité qu'elle prétend mériter.
Quant à la liberté de ton, je trouve justement que la bande dessinée FB reste dans son ensemble très frileuse. Si elle se veut libre de ton, elle ne devrait pas avoir peur de traiter des sujets polémiques, mais on en voit très peu, voir pas du tout dans chez les gros éditeurs. Si elle est si libre de ton quelle le dit, qu'elle fasse quelque chose de sa liberté de ton, bordel. Au contraire, elle reste très propre sur elle. J'ai bien du mal à voir des livres polémiques, à moins que dire que l'esclavage, c'est pas bien et que la religion, c'est caca représente le sommet de la subversion, évidemment.

[D H T]

Si on définit l'art par la perception esthétique, laquelle tend à valoriser l'objet en tant que tel plutôt que son utilité, on peut dire que certaines BD sont des oeuvres d'art, d'autres non. Mais sans avoir nécessairement une teneur artistique élevée, le parti pris d'un bon divertissement est tout à fait honorable. Dans un cas comme dans l'autre, la BD n'a pas à avoir honte de ce qu'elle est, et ce quel que soit l'étendue de son succès populaire. Au demeurant, si prétention artistique il y a, elle ne saurait s'affirmer en se focalisant uniquement sur l'écriture. La créativité graphique est essentielle.

Concernant le message, et contrairement à ce que laisse penser une tendance qui met en avant les romans graphiques français vaguement socio-intello, ces derniers dans l'ensemble sont en effet moins subversifs que convenus et, pour une part significative d'entre eux, d'une certaine vanité - comme on peut dire en littérature qu'il est devenu vain de suivre les prix de la NRF ou l'oeuvre de Daniel Pennac. C'est le problème du repli de l'écriture sur le milieu des auteurs, des éditeurs, une forme de nombrilisme sociologique dont l'issue est la mort de l'oeuvre.

[Thierry_2]

Concernant le message, et contrairement à ce que laisse penser une tendance qui met en avant les romans graphiques français vaguement socio-intello, ces derniers dans l'ensemble sont en effet moins subversifs que convenus et, pour une part significative d'entre eux, d'une certaine vanité - comme on peut dire en littérature qu'il est devenu vain de suivre les prix de la NRF ou l'oeuvre de Daniel Pennac. C'est le problème du repli de l'écriture sur le milieu des auteurs, des éditeurs, une forme de nombrilisme sociologique dont l'issue est la mort de l'oeuvre.

Je ne pense pas avoir écrit que la subversion était particulièrement présente dans les romans graphiques français. J'entends le franco-belge au sens le plus large, y compris l'édition alternative.
Quand je lis

La BD est peut être une dernière forme d'expression riche, variée et totalement libre où les auteurs sont accessibles et ne se prennent pas la tête tout en restant largement diffusés.

que les auteurs ne se prennent pas la tête, cela reste à prouver, mais cette liberté totale, je n'en vois pas l'expression dans la réalité

Mais sans avoir nécessairement une teneur artistique élevée, le parti pris d'un bon divertissement est tout à fait honorable. Dans un cas comme dans l'autre, la BD n'a pas à avoir honte de ce qu'elle est, et ce quel que soit l'étendue de son succès populaire.

tout-à-fait, mais je pense que la bande dessinée perpétue un forme d'excuse permanente ne me prenez pas trop au sérieux, ce n'est que de la BD qui induit une certaine forme d'auto-dénigremement.

[LEAUTAUD]

D'un côté, la bande dessinée est le "neuvième art", de l'autre, elle en a un peu honte. Mais cette formule fut lancée à l'origine comme boutade par Morris.

Juste une précision : ce n'est pas Morris qui a forgé ce qualificatif de "Neuvième Art", mais le critique Claude Beylie, peu de temps auparavant, et ce n'était pas, sous sa plume, une boutade. Beylie était de ceux qui considéraient la Bande Dessinée comme un véritable art plastique à l'égal des autres, à une époque où peu de monde l'acceptait. Rendons à ces pionniers des années soixante leur juste du.