Bon ce n'est pas de l'athlé, mais je ne savais pas où mettre ça
Etant moi-même pratiquant à mon petit niveau, je tenais à saluer cette énorme triple performance américano-franco-belge qui sont donc les 15-16-17ème traileurs à terminer la légendaire et mythique Barkley depuis sa création en 1989 (200km D+20000m) !
• Aurélien Sanchez, France est le premier non anglo-saxon à terminer le puzzle. L’ingénieur (comme par hasard) est même le premier des trois à toucher la barrière jaune et montrer les pages de bouquins pour garantir qu’il est bien passé aux bons endroits. Sueur froide avec un bouquin puisqu’un randonneur, pensant que la course était terminée, avait chipé l’ouvrage. Le chrono : 58 heures, 23 minutes et 12 secondes.
• John Kelly, USA (à droite). Il est le troisième à terminer plus d’une fois. Il avait déjà plié le bazar en 2017. Le chrono : 58 heures, 42 minutes et 23 secondes.
• Karel Sabbe, Belgique (au centre). Troisième finisseur de ce grand cru 2023, à un poil de derrière de ne pas avoir son nom dans les livres. Le chrono : 59 heures, 53 minutes et 33 secondes.
Course magnifiquement résumée par la (géniale) page facebook "les genoux dans le Gif"
Le point 6 a un rapport avec l'univers du livre
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• 1. Un tour d’environ 42 bornes à faire 5 fois en moins de 60h pour entrer dans l’histoire. 210 bornes en 60h, c’est du 3,5 à l’heure. Ajoute environ 20000 mètres de D+ et t’arrives à ce constat délirant : seulement 15 types ont terminé le truc depuis 1989.
• 2. Un parcours infâme dans une forêt immonde, le tout hors sentier et sans balisage. Pourquoi ? En 1977, l’assassin de Martin Luther King s’échappe de la prison « Brushy Mountain State Penitentiary ». Il est rattrapé après 55h et… 13 bornes. Laz, solide coureur à l’époque, le troll en disant qu’en 55h il aurait fait 100 miles. La Barkley était née.
• 3. Un parcours qui passe sous cette prison désormais à l’abandon. Crise d’angoisse is coming.
• 4. Laz, le créateur de cette boucherie. On dirait un mec complètement bourré alors qu’en réalité c’est un type brillant d’une finesse rare. C’est pas ironique.
• 5. Un départ donné quand Laz allume sa clope. Pas de musique épique, on n’est pas chez Mickey ici.
• 6. Des bouquins avec des titres évocateurs comme « No time for tears » dont il faut arracher la page qui correspond à ton numéro de dossard pour prouver que t’es bien passé. Sublime.
• 7. Une météo changeante mais globalement exécrable. Compte pas sur Laz pour sortir un parcours de repli.
• 8. Aucun matos obligatoire. Évidemment, les GPS et téléphones sont interdits. Si t’es dans la merde, t’es dans la merde.
• 9. Pour la sécurité, Laz a un jour filé des « clickers » aux coureurs. Si t’es en danger, tu clicks. Mais le souci c’est que les clickers n’étaient reliés… à rien.
• 10. Un prix d’inscription : 1,60$. Si tu vas au bout, c’est 0,007$ du kilo. Ça va.
Cette course est donc un cocktail réunissant du grand n’importe quoi, des ronces qui lacèrent les guiboles, des montées répugnantes dans la boue qui flinguent les cuisses, des chevilles martyrisées, du poulet, un froid de canard, des larmes, des lignes à haute tension, des types modestes, une forêt aussi hostile qu’une piscine de piranhas et un créateur absolument génial qui fait jouer de grands enfants."
Bon vous probablement pas, mais moi cela fait rêver!