J'ai été un peu craintif en abordant ce nouveau tome. Première planche, apparition du nouveau méchant (déjà dévoilé dans les previews diverses) dont je trouve quand même le look vraiment tout meutche. Planche 4, une solution de continuité qui m'a quand même fait tiquer
"Habemus papam, habemus papam..." J'ai dû relire la fin du tome précédent pour vérifier que ce n'était pas moi qui avait sauté un épisode... Je sais que la série ne brille pas par son respect de l'authenticité historique, mais élire un nouveau pape alors que le précédent n'est pas encore mort ?... et le tout en quoi ? deux semaines ? Costaud, quand même.
Planche 6, une des habituelles scènes de nu incontournables de la série, mais quelque chose me gêne dans la façon dont c'est dessiné, Ansea se met à ressembler à une pornstar...
(Il faudrait que je compare attentivement avec ses autres apparitions dénudées au fil de la série... comment ça tous les prétextes sont bons ?)Toutefois, passé ce tout début, j'ai effectivement été rapidement pris, comme tout ceux qui se sont déjà exprimés ici par la façon dont Desberg et Marini relancent cet ultime cycle sur de nouvelles bases et de nouvelles voies
avec l'assassinat des différents membres de la famille Trebaldi (manière aussi de faire un ménage bienvenu dans le casting).
Ce qui nous vaut plusieurs scènes avec une atmosphère tendue et oppressante du plus bel effet, entre l'enquête principale et la montée des conflits au sein des "familles".
Autre nouveauté intéressante que personne, en revanche, n'a mentionné :
après 10 épisodes où le Scorpion saute sur tout ce qui bouge, le scénario introduit ses (ir)responsabilités de père. Un élément potentiellement d'autant plus signifiant, dans le contexte de la série, que l'un des moteurs principaux - voire le moteur principal - du récit était justement la place d'Armando en tant que fils (d'une mère martyre à venger, d'un père mystérieux à identifier). C'est donc un complet renversement.
Reste à savoir ce que la série en fera : on entend en cours de route la voix féminine de Fenice qui pointe à quel point le "héros" se comporte en salaud sur la question, mais l'album se clôt quand même (avec donc un effet de "point d'orgue") sur l'auto-justification du Scorpion (mon destin, ma liberté, blablabla, et maintenant la ferme). À moins qu'il ne faille voir dans cette dernière planche un effet de contraste subtil entre le récitatif et l'image ? (jouant sur la différence entre les statuts sociaux de Marie-Ange et de Méjaï, ainsi, peut-être, qu'entre l'ancien et le nouveau statut social d'Armando)
La mise en image de Marini est toujours, globalement, absolument superbe - malgré quelques passages aux couleurs un peu ternes. Toute la séquence quasi-finale de l'affrontement, notamment, est un grand moment.
Une inquiétude : dans leur volonté d'alléger le casting, les auteurs iront-ils jusqu'à sacrifier Méjaï ??
Ce serait un choix, à mon avis, regrettable, dans la mesure où c'est vraiment un des principaux personnages de la série, mais en même temps, vu la direction que lui fait prendre la fin de l'album, je vois mal comment elle peut jouer le moindre rôle dans la fin de série...