bon moi j'ai aimé ce bouquin, c'est entendu ; il n'est pas exempt de passages moins forts que d'autres et de pauses - que certains appelleront cassures - entre ces segements ; pourtant, c'est ce qui caractérise aussi un disque, non ?
on aime, on aime pas, on entend la musique, on ne l'entend pas (moi je l'entend mieux en mettant un disque mais c'est un détail) mais dans un but de discussion, il y a des choses que je comprends mal dans l'argumentation (et bien sûr cygu, ne va qurtout pas y voir une attaque, juste une invitation à la discussion si d'autres veulent rebondir par la suite
) :
traiter de la musique en BD est très très difficile (pour preuve tout ces collectifs sur tel ou tel auteurs qui sont plus des coups marketing que des chefs d'oeuvres)
c'est marrant, les albums dont tu parles ne me sont jamais apparus comme des ouvrages consacrés à la musique ni même comme des biographies mais plutôt des recueils de chansons illustrées ; un best of ou au moins une sélection de titres qui ont inspiré (ou pas) des auteurs BD qui se sont enthousiasmé sur un projet (ou pas, j'en sais rien, moi aussi j'ai besoin de bouffer par exemple) ; à force de prêter des ambitions démesurées à certaines initiatives, on s'expose à des déconvenues, non ? ; qu'on ait choisi de mettre personnellement d'autres images sur des textes ou qu'un éditeur choisisse un interprète qui vend beaucoup plutôt qu'un poête maudit est encore une autre question
ici une personne n'ayant pas de solide référence et a mon avis un peu perdu.
je ne partage pas cet avis ; ce n'est pas parce qu'on cite un ou deux noms dans
Meteor qu'il y a de quoi se perdre dans ce qui est au moins autant une page d'histoire et un regard sur une personnalité qu'une approche du blues - qui de toutes façons est circonscrite à une époque ; ce n'est pas le petit livre blues ou l'histoire du blues; c'est l'histoire de Meteor Slim, citoyen noir américain (avec le peu de droits civiques que l'époque implique), un average guy, pas plus doué qu'un autre, qui décide d'envoyer balader sa vie d'avant pour vivre au jour le jour plutôt que de subir le train-train quotidien, qui ne crache pas sur les petits quart d'heure de gloire ni sur les filles faciles. Ce n'est pas LA figure oubliée du blues, pas le musicien-le-plus-doué-mais-injustement-méconnu qu'il faut sortir des brumes de l'anonymat, ce n'est pas non plus un témoin très engagé d'une quelconque lutte ou un militant. Comme dirait l'autre c'est, de mon point de vue, l'histoire d'un mec, forcément à une époque et un environnement particuliers.
difficile d'entendre le blues en lisant ces pages.
ça...
la lecture a été pour moi comme une balade forcé avec gens qui ne nous ont pas invité a venir avec eux. on les suit vaguement sans jamais rentrer
rentrer dans quoi ? personnellement, je ne me suis jamais senti comme faisant un bout de chemin avec Meteor, c'est une histoire qui m'est présentée, et pourtant ça ne me gène pas du tout d'être spectateur, de ne pas taper du pied en rythme à chaque fois qu'il pousse la chansonnette, ni même de ne pas compatir à son sort qu'il a contribué à façonner ; lorsque je lis
Donjon je ne m'imagine pas aux côtés d'Herbert (comment ça c'est pas une biographie Donjon ?
) ou lorsque je lis
Bonne santé je n'ai pas l'impression de faire partie d'une équipe d'internes. Dès lors qu'il y a un fond de réalité/réalisme dans une histoire, doit-on exiger d'être "aspiré" par elle ? Je ne vis pas dans le Missippi dans les années 30, je ne suis pas noir et je ne suis pas un fondu de blues (qui ne m'est pas totalement inconnu non plus). Ce serait la cerise sur le gâteau, mais les albums qui réussissent ce genre d'exploits se comptent sur les doigts d'une main. Là encore, placer la barre si haut, et alors que ce n'est peut-être pas non plus l'effet escompté par l'auteur, c'est aller au devant de pas mal de déceptions.
Enfin, juste un coup de chapeau : personnellement, je suis totalement incapable de lire plus que quelques pages de ce genre de livre en étant debout, au milieu des allées et venues, dans une ambiance bruyante.
Enfin, tout ça c'est un point de vue.