Les Salafistes en sont presque vomitifs...
Si, en France, beIN Sports s’est partagée la diffusion de la Coupe du monde 2014 avec l’intégralité des rencontres contre 28 à TF1, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le groupe qatari possède le monopole sur l’événement et compte bien en titrer profit, à commencer par la vente de nouveaux décodeurs et d’abonnements spéciaux.
Une stratégie commerciale et un monopole que viennent pourtant aujourd’hui fortement contrarier deux chaînes…allemandes. En effet, la ZDF et ARD, qui ont acquis et se partagent la totalité de l’épreuve (l’ouverture pour ZDF, la finale pour ARD), ont décidé de diffuser l’ensemble des matchs en clair.
Les foyers arabes se frottent les mains. Car les deux chaînes allemandes sont en effet relayées en clair par les satellites Astra et Hotbird. C’est donc par ce biais que les fans de foot arabes pourront contourner le monopole payant de beIN Sports, quitte à regarder les matchs dans une langue étrangère.
Très mécontente de la décision des deux chaînes européennes, beIN Sports, selon le site d'Al Arabya, puis des sites Algériens et Tunisiens, aurait donc demandé à la ZDF avec insistance, puis en portant plainte, de crypter leurs matchs sur ces deux satellites pour ne pas leur faire de l’ombre à leur audience locale et risquer de perdre une partie des 75 millions de dollars investis dans l’achat du Mondial.
Les Qataris ont été déboutés il y a deux jours dans cette première plainte.
«Comme eux, nous avons payé pour diffuser ces matchs, eux, ils ont choisi de les passer en crypté, nous, on les diffuse en clair. Nous ne sommes pas intervenus dans leur décision, donc ils n’ont pas à commenter la nôtre», a indiqué le directeur général de ZDF.
Cette démarche de vouloir crypter ou minimiser l'impact de la concurrence sur des réseaux secondaires n’est pas une première. En 2010 beIN Sports (alors Al Jazeera) avait obtenu de France Télévisions, diffuseur de matchs du mondial en Afrique du Sud, le cryptage ou la baisse de la puissance des signaux du satellite AB3 pour laisser le champ libre à l’offre qatarie dans ces régions.
Après ce premier échec avec la ZDF, nul doute que beIN Sports continuera à rechercher un moyen de s'imposer au Moyen-orient et en Afrique du Nord où le nombre d’abonnés à une offre de sport payante (avec le duopole Dubaï OSN et beIN Sports Arabia) a été multiplié par quatre en 10 ans et a gagné près de 15% d’abonnés en 2013.