Hello,
Remarque pertinente et vaste débat...
Revenons aux origines du projet. Avant de se poser la question du "public visé", le projet repose sur deux élements (a) une rencontre et (b) une envie d'écriture.
a) Une rencontre
Je pense que la séduction du dessin d'Oscar opère sur beaucoup d'entre nous/vous... Pourtant, lorsqu'il présentait ses dossiers, il se faisait jeter par les éditeurs car ses décors étaient minimalistes, sa narration stéréotypée et ses amabiances un peu artificielles.
Convaincu que le rôle d'un scénariste est assez proche de celui du "despote éclairé" :siffle: , on a énormément bossé pour que ces critiques ne soient que du passé... Les premiers commentaires semblent indiquer qu'on a réussi.
Durant lesdits tests, on a essayé différentes formes de "narration" et de contenu. Force nous est de constater qu'un sujet "très adulte" ne passait pas : une louve qui parle de son anorexie ne faisait pas du tout crédible
Son trait disneyo-warner-brosien fait invariablement glissé le récit vers une première perception "plus jeune".
De même, on s'est essayé à du 12/15 cases... et c'était l'enfer. Son style s'adapte assez bien à du 8/9 cases max.
b) l'envie d'écriture
La trame scénaristique est une vieille envie d'écriture. Certes le tome 1 n'est que de la mise en place d'éléments, mais la volonté de raconter l'ascencion d'un candide dans un système mafieux est truc sur lequel je bosse depuis quelques années... et que j'ai affiné grâce aux discussions et envies d'Oscar.
Une fois ces deux éléments posés, arrive le "cahier des charges" nés des "envies" de l'éditeur. A travers les discussion avec notre éditeur, on a vite identifié la volonté d'avoir un récit "grand public", traduire par "ni trop mièvre" mais pas "pour les adultes seulement".
C'est à la fois un champ très vaste, mais aussi un grand écart difficile à maîtriser... On essaye.
Je pense donc, de fait, qu'il y a plusieurs lectures de l'album. Par le trait et la narration, je pense qu'on a un récit "plus jeune", parce qu'on a essayé d'être le plus lisibile possible et le plus fluide possible. On opte aussi pour un point de vue qui "essaye" de tout expliquer (il va sans dire qu'à la relecture, on a toujours le sentiment d'avoir merdé sur l'une ou l'autre séquence, mais je pense que l'album se lit sans heurts et permet de passer un "bon" moment).
Il y a certainement une deuxième lecture plus adulte sur le fond du récit et sur les références (rarement déguisées) à la littérature ou au cinéma.
Après toute cette longue explication, je n'ai certes pas vraiment répondu à la question... probablement parce que je ne sais pas. Ce n'est pas de la "bande dessinée jeunesse" au sens strict du terme, ce n'est pas de la "BD adulte", c'est... (à vous d eme le dire).
MD