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La Bombe - Alcante, Bollée, Rodier - Glénat

Et toute cette sorte de choses . Fais pas semblant de pas comprendre

Re: La Bombe - Alcante, Bollée, Rodier - Glénat

Messagede choregraphe » 08/12/2023 16:28

Message précédent :
Beaucoup de ceux qui ont les deux, on signifié ici que le passage au gris dans un plus grand format et un prix un peu plus élevé était un gros plus. :D

Certains d'ailleurs vont surement essayer de revendre leur version N&B ou l'offrir a Noel :-D
Et si vous faissiez un petit tour par la

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choregraphe
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Re: La Bombe - Alcante, Bollée, Rodier - Glénat

Messagede waylander91 » 23/12/2023 11:48

LFB a écrit:Et voici mon "rapport qualité" promis...

Ces quelques lignes, si vous le voulez bien, pour donner suite à un double visionnage aujourd'hui : le film événement "Oppenheimer" de Christopher Nolan et le documentaire "Oppenheimer to end all war" (disponible sur myCanal) de Christopher Cassel. Vous vous doutez qu'avec mes chers coauteurs Didier Swysen et Denis Rodier, nous attendions avec impatience ce moment qui remet forcément notre Bombe dans l'actualité, qui plus est la semaine de sa sortie conjointe aux Etats-Unis et au Japon ! "Amusant" aussi, alors que nous avons commencé notre projet, en 2015, de constater que huit ans plus tard les planètes s'alignent pour faire de cet été 2023 un "atomic time" - et que, modestement, nous en faisons partie tout de même…
Voici donc ma contribution au débat et désolé s'il y a quelques spoilers…
Oppenheimer, le film donc. Nolan est un réalisateur majeur, dont j'ai adoré Interstellar, Memento, et beaucoup apprécié Batman begins et The Dark Knight. Moins convaincu en revanche par Tenet, et pas du tout par Inception et Batman rises… Mais bon, comme toujours chez lui, on ne pourra qu'avoir été ébloui par un montage brillantissime (en tout cas non linéaire et bien complexe), un travail sur le son prodigieux et une "intelligence" globale tout au long du film qui en fait un produit haut de gamme pour les spectateurs. La première partie du film, montrant le parcours d'Oppie jusqu'à Los Alamos est passionnante et comme tout le monde sait que c'est le personnage que j'ai préféré mettre en scène dans La Bombe, je me suis régalé à voir comment étaient montrés les grands faits de sa vie. Je me doutais que l'épisode de la pomme au cyanure serait présent, je l'ai malgré tout trouvé trop rapide et trop isolée. Il aurait fallu montrer d'autres épisodes (il y en a !) où la personnalité pour le moins tourmentée de Julius Robert était visible à cette époque… Ensuite, on rentre dans le vif du sujet avec la période Los Alamos et la construction de la bombe, qui culmine donc avec l'essai Trinity. C'est intense, dense, et la reconstitution est superbe, bien sûr. J'ai bien aimé les confrontations Oppie/Groves, portées par deux acteurs fantastiques, et je crois que nous en étions arrivés un peu à la même chose dans La Bombe… A vous de nous dire !
Arrive alors le meilleur moment, l'essai Trinity, superbe de montée en puissance et qui nous procure une incroyable surprise au niveau du son… franchement je ne m'attendais pas à ce choix artistique qui est osé et qui fonctionne "merveilleusement"…
Ensuite… eh bien c'est là que le bât blesse, et je pense que c'était le "piège" qui attendait forcément Nolan. Déjà, qu'on le veuille ou non, à partir du moment où l'essai Trinity représente l'acmé, eh bien on ne peut que "redescendre" de ce climax (surtout qu'il reste une heure de film…). Ce ne sont pas des auditions devant un petit comité dans une petite salle qui servait de rangement qui font remonter le rythme. Cette dernière partie est évidemment trop longue, avec la sacro-sainte règle hollywoodienne qu'il faut un "ennemi" au héros, en l'occurrence Lewis Strauss. Le genre de film "à procès" comme je les appelle, qui est souvent un genre en soi, mais qui menace toujours de sombrer dans une relative langueur répétitive… Et encore, je dirais pourtant que ce n'est pas totalement le cas ici car ce personnage de Strauss permet au moins d'exposer la dualité, la complexité d'Oppenheimer qui, en effet, a peut-être trompé beaucoup de monde sur sa vraie nature…
Le film, globalement, est très américano-centré, et les justifications des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki rejoignent tout de même tous les discours officiels qu'on peut entendre depuis plus de 75 ans. Nolan n'est pas loin d'être parfois un peu plus subtil et de vraiment permettre de hurler à l'injustifiable, mais se ravise aussitôt en se rappelant sans doute qu'il ne faut pas, sans doute, heurter trop son public et ses producteurs…
Je persiste à avoir été étonné de n'avoir pas vu une seule séquence "véritable" consacrée à Hiroshima. Je ne peux pas croire qu'il n'ait pas voulu aussi "recréer" ce moment clé de l'Histoire. Est-ce dû à un manque de budget, sans doute déjà très important, ou alors une vraie (fausse ?) justification sur le fait de rester au plus près de son personnage principal et de s'interdire justement toute "dérive spectaculaire" ? Je le lui demanderai les yeux dans les yeux le jour où j'aurai peut-être la chance de le rencontrer…:)
Pour finir, je dois aussi avouer que je n'ai pas été convaincu par les "apparitions" du personnage d'Einstein. La fameuse scène "au chapeau qui vole" et "au dialogue secret" entre les deux m'est apparue un peu vaine et pas si forte que ça (et pourtant mise en exergue à fort renfort de montage annonciateur)… Je peux comprendre la tentation scénaristique d'introduire à ce point un personnage aussi fort qu'Einstein mais j'ai eu l'impression que c'était hélas un peu artificiel. Il faudra que je demande à mon ami Etienne Klein ce qu'il en pense, ça m'intéresse (je me permets de révéler qu'on est en train d'écrire un roman graphique sur le grand bonhomme, sortie en 2024, infos à venir très bientôt...)). Cela débouche en tout cas sur une mini séquence finale, dont je me permets de dire qu'on la voyait venir grosse comme une maison, forte certes – mais trop courte !
Le documentaire "To end all war" est donc un bon complément au film, même s'il gagne, dommage pour lui, la palme de la plus mauvaise affiche de l'année. Entendre et revoir le vrai Oppie, découvrir plein de photos plutôt méconnues, se rendre dans des lieux aussi iconiques que son bureau à Los Alamos, et surtout entendre quelques intervenants prestigieux, comme le petit-fils du savant ou Richard Rhodes, dont le travail d'enquête sur cette période a été si important… Il y a un curieux choix graphique de séquence en animation qui a été fait et qui ne fonctionne pas toujours à mon avis. Là encore, on ne s'appesantit pas trop sur les décisions concernant le largage des bombes sur le Japon, pour rester sur l'homme. Parfois, avec ce contexte de guerre contre l'Allemagne nazie et ces "avancées technologiques" qui ont justifié le travail de ces scientifiques, c'est assez pratique de mettre la poussière sous le tapis sur un rôle sujet à débat aux Etats-Unis…
En définitive, et cela me rassure forcément, je dirais que notre Bombe est la synthèse idéale mais surtout "supérieure" au film et au documentaire. Le fait que notre personnage Leo Szilard n'apparaisse qu'une minute maximum dans le Nolan est déjà la preuve que nous avons apporté d'autres séquences, d'autres points de vue, d'autres "coulisses" à l'intérieur du projet Manhattan, d'autres personnages tout aussi forts que Lawrence, Teller ou Groves… Nous avions voulu aussi faire un livre "universel" avec tous les continents ou presque impliqués et surtout le Japon, avec un vrai focus sur Hiroshima, la vie de cette ville avant le 6 août 1945, et comment même le bombardement en lui-même s'était déroulé… A ce titre, c'est peut-être aussi M. Nolan qui seraient intéressés de nous rencontrer, non ?



Le film de Nolan est un biopic (tout est dans le titre OPPENHEIMER (Pas " La bombe") assumé. Dans une interview Nolan dit avoir fait un film à la première personne sauf pour le cas des scènes en noir et blanc (qualifiées d"objectives"). Nolan considère Oppenheimer comme " considérant Oppenheimer comme le personnage historique le plus important à avoir jamais vécu en raison de son rôle dans la création de la bombe atomique". D'où le fait de baser son film sur lui essentiellement (aidé par le bouquin de Kai Bird). En ce sens, même si le film épouse clairement une vision très américaine de n'importe quel sujet (à savoir la mise en avant d'un héros principal au détriment de tout le reste) tout est ici justifié et assumé. Le film est soit disant américano centré mais enfin, tout se passe aux USA parce que tout est du point de vue d'Oppenheimer. Faire des scènes dans d'autres pays du monde aurait cassé cette dynamique. De plus, j'ai souvent lu que le film n'évoquait pas le Japon alors qu'il le fait à maints reprises. Et la question de la culpabilité se ressent énormément à mon sens notamment dans le regard torturé d'Oppenheimer et les quelques visions qu'il a parfois d'une grande lumière, et du décor qui tremble. Ainsi que le personnage de la femme dont la peau se décolle suite aux radiations. Pour en venir à la phrase finale, je l'ai trouvée lourde de sens par le simple fait que cette scène arrive tôt dans le film. C'est la première d'ailleurs. Puis on la revoit plusieurs fois sans savoir ce qu'Oppenheimer avait dit à Einstein ce jour-là. L'important lors de la révélation c'est deux choses : le fait que le personnage avait tout déjà tout anticipé. Mais rien dit, rien stoppé. C'est trop tard + Strauss qui se mange un " peut-être qu'Einstein et Oppenheimer parlaient de quelque chose de plus important que vous" remettant à sa place un homme égocentrique.

Sinon, je suis d’accord pour dire que je trouve votre œuvre sur le sujet bien meilleur que la question du fond car vous avez raconté beaucoup de choses + le Japon et que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire selon moi. Le sujet de la Bombe touche le monde entier. Pas juste Oppenheimer et les USA. J'ai appris plus de choses à ce sujet que le film de Nolan (que j'ai pourtant adoré) et il y a cette décence en France et plus largement en Europe (et que n'ont pas les américains) de ne pas mettre au centre d'une histoire important, historique et vaste, un seul homme. Une seule figure héroïque. " La Bombe" parle de TOUT (ou quasi, on se comprend), et parle de choses plus vastes et importante que juste Oppenheimer (même si franchement le film se permet pleins d'allusions sur le Japon, la culpabilité, le pourquoi envoyer la bombe etc....).

Le problème d'un film est aussi sa durée, son budget, mais le simple budget ne justifie pas tout. Nolan aurait pu avoir no limit en budget s'il lavait souhaité. Ce n'est pas ça qui l'a empêché d'aller au-delà des USA. Ce ne sont bien des velléités artistiques et narratives assumées , basées sur le bouquin de Bird. Et c'est typiquement américain (les notions de biopic, de héros national etc...). En tout cas à aucun moment je n'ai ressenti un film pro américain. Au contraire. Toute la dernière partie est douce-amère. Pour Oppenheimer, mais aussi pour le monde. Quand les personnages écoutent la radio qui diffuse le message "bombe larguée" on distingue plusieurs réactions. Des pleurs, des rires, des regards pleins de culpabilités. Je regrette toutefois que Nolan n'ait pas gardé une réplique historique (peut-être) : Now we are all sons of bitches . En tout cas je ne l'ai pas entendu.
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Re: La Bombe - Alcante, Bollée, Rodier - Glénat

Messagede prunes » 26/01/2024 22:29

jc_denton a écrit:N'ayant pas encore l'album, cette version collector me fait de l'oeil, mais j'hésite à cause de 2 choses. D'abord le poids de la bête, qui me paraît rendre la lecture difficile. Et la mise en gris : en regardant quelques planches sur le net, je suis naturellement plus attiré par celles en pur N&B. Des retours sur ces deux points ?


Salut, même si c'est deux mois plus tard, je te donne mon avis si cela peut t'intéresser ou d'autres...

J'ai la première édition et j'ai suivi la sortie de cette version collector avec intérêt, achat ou pas?

Aujourd'hui, j'étais de passage dans une librairie où la version collector était disponible sans blister. J'ai comparé quelques pages avec la version classique bien tranquillement.

L'objet est magnifique, c'est indiscutable, glénat a fait de l'excellent travail (couverture, bonus, format,...).La bd n'avait pas l'air trop lourde...

Pour le contenu retravaillé, j'ai comparé des pages de composition différente (dans des bureaux, extérieur, du mouvement plus présent,etc.). Je n'ai tout simplement pas vu/ressenti un "plus" avec le gris...

Voilà, si vous n'avez pas cette bd, foncez sur la version collector! Si avez la première version et que vous voulez des "bonus"(format, croquis,etc.), foncez aussi! Si vous avez la première version et que vous vous posez la question concernant une amélioration de la qualité de la bd, je ne pense pas qu'un achat soit nécessaire.
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Re: La Bombe - Alcante, Bollée, Rodier - Glénat

Messagede crepp » 02/04/2024 17:45



L'album me faisait de l'oeil dès sa sortie, mais c'est en voyant "Oppenheimer" de Nolan que l'envie de le lire est revenue. C'était en décembre, j'ai donc profité de la sortie de cette version pour m'y plonger.
Tout a déjà été dit, donc bravo aux auteurs pour cette excellente BD. J'ai eu un peu peur au début d'avoir un coté trop didactique, mai ce sentiment est très vite passé, j'ai trouvé excellente l'idée de faire l'uranium un personnage à part entière.
Bref c'est enrichissant, bien construit, bien dessiné, sans être rébarbatif.
Bonne lecture, et belle édition.
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