Alors que j'entrais dans mon magasin de BD favori, je suis tombé nez-à-nez avec une petit présentoir rempli de cette nouvelle BD. Je m'approchai et je pus constater que les dessins de première page était de Jacques Tardi. Que ne fus pas ma surprise en voyant cette nouvelle BD sous la forme d'un journal ! En effet, Tardi s'est amusé à faire une présentation de cet ouvrage sous la forme d'une première page de journal avec ses gros titres. L'intérieur est ensuite l'histoire de "L'étrangleur".
(Citation du journal internet [url="http://www.special.sudouest.com/bd/index.php?/archives/105-Letrangleur-1-de-Jacques-Tardi..html"]Sud Ouest[/url])Tardi adapte une nouvelle fois un classique du polar. Après Léo Malet (Nestor Burma) et Jean-Patrick Manchette (Le petit bleu de la côte Ouest), il s’attaque aujourd’hui à Pierre Siniac, décédé en 2002, en s’appropriant son très amoral « Monsieur Cauchemar ». Ou l’histoire d’un libraire spécialisé qui rêve du crime parfait et profite d’une conjonction d’événements favorables - un épais brouillard, une grève de la police - pour passer à l’acte. Et de Foncinet, orphelin d’un père assassin, qui devient peu à peu son disciple... Ce roman publié pour la première fois en 1960 est un modèle du genre, qui proposait à l’époque trois fins différentes. Il avait déjà fait l’objet en 1987 d’une adaptation en bande dessinée par André Benn (Glénat), qui en avait transposé l’action en Angleterre.
Tardi revient à la lettre du texte et réinvestit la capitale. Faisant sienne une idée de son éditrice Nadia Gibert, cet auteur inclassable a travaillé le récit en cinq épisodes de quatorze pages, publiés tous les mois. Un hommage avoué aux anciens feuilletons populaires - et aux bandes dessinées - dont on retrouvait quotidiennement un épisode dans la plupart des journaux. Jacques Tardi a réuni autour de lui une bande d’amis pour la mise en place des rédactionnels. Pierre Lebedel pour les actualités reprenant les faits divers du roman, Michel Boujut pour le cinéma. Et même Dominique Grange, la propre compagne du dessinateur, qui commente en « der » des faits d’actualité ancrés dans l’époque. Sans oublier l'indispensable annonce de l’épisode suivant, qui là encore n’est pas sans rappeler les aventures d’Adèle Blanc-Sec. Un exercice de style brillamment réussi par ses auteurs, même si à mon sens, le graphisme de Tardi souffre de l’agrandissement des pages. Il devrait retrouver toute sa densité lors de la parution en album.
Il y aura un tome tous les mois et le tout sera en 5 tomes suivis d'une BD général en automne. Voilà !