toine74 a écrit:Il y a deux squelettes sur ce fossile.
JYB a écrit:Oui, mais...nexus4 a écrit:Je vous propose de vous arrêter quelques instants sur cette case. Désolé pour la qualité.
(...)
Cette case est complètement planquée dans l’album. Elle est coté reliure et, comme la scène se passe de nuit, elle est recouverte d’un fond vert-de-gris assez sombre qui écrase complètement les contrastes. En plus elle est juste en vis-a-vis de la plus célèbre erreur de mise en page de Giraud ce qui fait qu’au bout du compte elle passe pratiquement inaperçue.
A l'origine, la BD Blueberry était publiée dans l'hebdomadaire Pilote, à raison de deux planches chaque semaine. Chaque semaine, il y avait donc une planche impaire à gauche, et la suivante, une planche paire, à droite (toute histoire commence par les planches 1 et 2, en vis-à-vis, la planche 1 à gauche, et la planche 2 à droite ; puis, ça continue comme ça chaque semaine : 3-4, puis 5-6, etc.). Donc, la planche 28 - paire - est à droite de la double page de Pilote, et la fameuse case qui se trouve à droite de cette planche de droite est donc (dans Pilote) à l'opposé de la reliure.
Il est certain que, tant Charlier quand il écrivait ses scénarios pour Spirou, Tintin, Pilote, etc., que Giraud en tant que dessinateur, avaient en tête cette disposition première. Ceci est d'autant plus vrai que les intégrales récentes de Blueberry ont voulu retrouver la disposition dans Pilote, en plaçant les planches comme je viens de l'indiquer. Donc, dans l'intégrale 2 sortie en 2013, la fameuse case est bien sur une page de droite, sur le côté droit de la planche, donc à l'opposé de la reliure.
Par ailleurs, tant dans Pilote que dans l'intégrale 2, le lecteur ne peut pas avoir le regard attiré par la planche d'après où figure en effet une grosse erreur d'inversion d'images : dans Pilote, cette planche a été publiée la semaine suivante, et dans l'intégrale 2, il faut tourner la page pour voir, au verso, la fameuse planche avec l'inversion d'images.
Par ailleurs, il faudrait voir le scénario tapuscrit de JM Charlier, car il est possible que cette case ait été préalablement "crobardée" par le scénariste, sur l'une des feuilles du scénario, comme le faisait souvent JMC à l'intention de ses dessinateurs, et comme il l'a fait souvent pour Giraud dans la série Blueberry (selon le fameux dicton chinois : "Un dessin vaut mieux que mille paroles"). Et donc, si j'ai raison, il est possible que Giraud ait repris la disposition indiquée par JMC (mais si j'ai raison, il n'empêche que Giraud a dû peaufiner cette disposition pour mieux équilibrer l'image, JMC ayant dû faire ça "vite fait sur le gaz", sans tenir compte en particulier des "lignes de force" signalées par nexus4).
Pour ce qui est d'une version Noir & blanc de cet album, souhaitée par Solomon, et de cette planche en particulier, je remarque que les à-plats noirs sont un peu trop francs et contrastés pour marquer des ombres de nuit. En voyant la version N&B, on dirait qu'il s'agit d'une scène de jour avec plein soleil. Seules la lecture du scénario et les couleurs blafardes font comprendre que c'est une scène de nuit. En plus, en bas de la planche précédente (27), Pinto dit : "La nuit est sombre !" ; donc il ne doit pas y avoir de lune, et comme dirait l'autre : tous les chats sont gris ; or, d'après les couleurs (qui sont dues au coloriste de l'époque, sans doute Claude Poppé), il ne semble pas qu'il fasse si sombre que ça, surtout que Giraud, lui, a dû oublier sur sa lancée qu'il fait nuit car il a marqué les ombres franchement comme en plein jour, ainsi que plein de détails dans le paysage au loin...
JYB a écrit:nexus4 a écrit:Pour ce qui est d'une version Noir & blanc de cet album, souhaitée par Solomon, et de cette planche en particulier, je remarque que les à-plats noirs sont un peu trop francs et contrastés pour marquer des ombres de nuit. En voyant la version N&B, on dirait qu'il s'agit d'une scène de jour avec plein soleil. Seules la lecture du scénario et les couleurs blafardes font comprendre que c'est une scène de nuit. En plus, en bas de la planche précédente (27), Pinto dit : "La nuit est sombre !" ; donc il ne doit pas y avoir de lune, et comme dirait l'autre : tous les chats sont gris ; or, d'après les couleurs (qui sont dues au coloriste de l'époque, sans doute Claude Poppé), il ne semble pas qu'il fasse si sombre que ça, surtout que Giraud, lui, a dû oublier sur sa lancée qu'il fait nuit car il a marqué les ombres franchement comme en plein jour, ainsi que plein de détails dans le paysage au loin...
JYB a écrit:Ce qui est plus curieux, pour une nuit sombre, c'est qu'il y ait des ombres aussi marquées.
Pardeilhan a écrit:JYB a écrit:Ce qui est plus curieux, pour une nuit sombre, c'est qu'il y ait des ombres aussi marquées.
--- au cinéma, ça s'appelle une "nuit américaine" (ça va avec le contexte, pour le coup)
JYB a écrit:J'ai évoqué l'absence de lune dans mon précédent post.Brian Addav a écrit:Parce que sous la lune, y'a jamais d'ombre ?
faut sortir le soir les gars
S'il y avait eu un éclairage dû à la lune, Charlier n'aurait pas manqué de l'indiquer dans un récitatif ou une bulle, comme il le faisait systématiquement dans ses scénarios qui se déroulent la nuit par pleine lune car c'est un élément important dans la réalisation d'une mission (Buck Danny, Barbe-Rouge, Tanguy, etc.). Quand Pinto dit, planche 27, que la nuit est sombre (je comprends : sans lune), il précède son information d'une interjection : "Que suerte !" (= quelle chance !). En effet, quelle chance qu'il fasse sombre, vu ce que Blueberry et ses potes vont avoir à faire dans le village fantôme... Et donc, là encore, Charlier ne manque pas de l'indiquer (dans une bulle).
Charlier était opportuniste dans ses scénarios : quand il fallait une pleine lune car ça arrangeait son scénario, il l'indiquait, et quand il fallait qu'il fasse sombre (pas de lune) parce que ça arrange son scénario aussi, il l'indiquait. Et à chaque fois, qu'il y ait la lumère de la lune, ou qu'il n'y ait pas de lune, selon les cas, le lecteur se dit : "Quel coup de bol ! Ça tombe bien, quand même...".
Je pense aussi que Giraud n'aurait pas manqué de son côté de montrer la lune au moins une fois dans la (longue) scène ; il l'a fait plus d'une fois dans Blueberry, parfois sans que le scénario l'impose, juste parce que ça fait chouette (voir planche 28 de La mine de l'Allemand perdu) ; or, dans cette scène de La piste des Navajos, on ne voit jamais la lune ; c'est curieux. Ce qui est plus curieux, pour une nuit sombre, c'est qu'il y ait des ombres aussi marquées.
JYB a écrit:Oui, mais…nexus4 a écrit:Je vous propose de vous arrêter quelques instants sur cette case. Désolé pour la qualité.
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Cette case est complètement planquée dans l’album. Elle est coté reliure et, comme la scène se passe de nuit, elle est recouverte d’un fond vert-de-gris assez sombre qui écrase complètement les contrastes. En plus elle est juste en vis-a-vis de la plus célèbre erreur de mise en page de Giraud ce qui fait qu’au bout du compte elle passe pratiquement inaperçue.
or, d'après les couleurs (qui sont dues au coloriste de l'époque, sans doute Claude Poppé),
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