Ça me fait penser que Poirier, dans l'histoire des débuts de
 Pif Gadget (celle de la période dite "rouge"), fait un peu figure d'exception. C'est l'un des rares jeunes auteurs débutants à avoir réussi à intégrer la revue en ce début des années 70. La plupart de ses collèges avaient déjà roulé leur bosse. 
J'écris cela parce que sur un autre topic, on évoquait Tardi qui avait déclaré, par vieillard scrofuleux interposé, dans 
Mouh Mouh, avoir frappé en vain à la porte de la rédaction de 
Pif. Et c'est au journal 
Pilote qu'il avait finalement débarqué.
Et je me suis fait cette réflexion que 
Pif gadget, dans les 24 mois de son lancement et à la différence de son ancêtre 
Vaillant ou
 Pif et du 
Pif gadget un peu plus âgé, ne semblait faire confiance qu'aux auteurs ayant déjà du métier. 
Pilote était le journal qui prenait le plus de risques avec des débutants qui côtoyaient les chevronnés Uderzo, Hubinon, Jijé, Giraud, etc... Mais 
Tintin ou 
Spirou, à la même époque, étaient, me semble-t-il, plus audacieux que 
Pif. Avec forcément, des planches qui donnaient parfois envie de passer directement au récit suivant.  
 
 Et Poirier, bien que débutant, avait réussi à séduire les décideurs de 
Pif gadget. C'est son style vraiment singulier et la certitude qu'il y avait chez ce jeune homme un fort potentiel de progression, qui avaient dû peser dans la balance.