Je ne dirai pas
. Mais les non-sens historiques et la vision très parcellaire actuelle , bien pensante, se répètent dans les albums. Et on s'attend à ce qu'on va lire, et on lit ce qu'on attend et tout le monde il est content
. Les peuples autochtones d'Amérique du nord ont été victimes sans le moindre doute de la conquête des colons européens. Cela s'est soldé par un quasi génocide, déportations, guerres, maladies, famines, ... Mais tout cela fut le résultat d'un long processus, la politique expansionniste des Espagnols, Anglais, Français, puis de leurs descendants émancipés, Mexicains , Américains et Canadiens. Mais la plupart des colons , déportés de force ou immigrants volontaires, ne rêvaient que d'une vie meilleure, un lopin de terre, de quoi nourrir leurs familles, leur idée n'était pas de participer à un massacre quel qu'il soit; Et de nombreux mariages métissés, des milliers, ont eu lieu.
Dès le 15ème siècle, la confrontation avec les Amérindiens fut souvent violente, suite d'incompréhensions et de deux visions du monde totalement différentes, l'une basée sur une hiérarchie gouvernementale très forte, des religions monothéistes puissantes et des technologies comme la roue, la métallurgie, l'arme à feu, le verre, et bientôt la machine à vapeur, et l'autre, basée sur la connaissance de la nature et son lien étroit avec le monde animal, les religions animistes, ...
Les Amérindiens par contre, comme les Blancs, ont la notion de territoires et de nations ( celle des 5 nations iroquoises par exemple), pratiquent la guerre contre les tribus rivales, tout comme la torture ( pas du simple sadisme, mais basée sur des croyances bien définies autour du courage du supplicié et de la douleur des familles de guerriers tués au combat entre autres ) et ils pratiquent également l'esclavage , comme toutes les civilisations dont on a pu relever des traces.
Alors effectivement, certains livres présentant tous les colons blancs comme des abrutis méchants de base, forcément racistes et tueurs d'indiens, et l'Indien comme le mythe de l'Homme sauvage de Rousseau, innocent et bon, cela me hérisse le poil. J'aimerais que les auteurs actuels ouvrent quelques ouvrages ( ou internet, c'est bien aussi) et ne propagent pas les conneries habituelles. Le Hollywood d'après guerre nous a gavés de westerns révisionnistes montrant l'Indien comme un frein au superbe rouage du "rêve américain", puis le même Hollywood des années hippies nous a balancé une vision à l'opposé, avec le bon sauvage perverti par la "civilisation". La vérité est hélas un entre deux...
relisez Fort Wheeling de Hugo Pratt. Il y a tout dedans, l'avancée ineluctable du monde des Blancs dans un pays encore inconnu et la réaction, souvent cruelle-mais comment eut-il pu en être autrement- des Amérindiens.