j'ai coché le même nombre de bouboules que ma collègue et pourtant je n'empruntais pas le même chemin pour y parvenir ; j'ai apprécié la manière dont le scénario mène de front plusieurs séquences, expose les points de vue, avec comme objectif, la même situation ; c'est ce qui m'a intéressé plus que l'exposé des mutations géopolitiques, efficacement présentées mais
[spoiler]la rébellion du peuple oprimé + les forces gouvernmentales ou la police qui emploient des mercenaires pour ne pas se salir les mains, ça ne sort mon aptitude à l'indignation, voire à la révolte, de sa coupable torpeur[/spoiler]
La scène finale, on doit pouvoir la trouver soit à la limite de l'allégrement branque soit horripilante. Moi je penche pour la 1ère option, ce qui n'est absolument pas péjoratif mais je suis à la limite de plaindre celui qui la prendrais au 1er degré ou en tout cas qui mettrait l'irruption de cet invité-surprise sur le même plan que l'exposé, beaucoup moins fantaisiste, de la situation politique de ce monde futuriste. Bref, d'un côté, on a du charpenté, du plausible et zip on glisse vers un actioner pour quitter le terrain du réalisme, et hop d'un coup sec, on s'apprête à basculer dans autre chose. Pas génant en soi, mais le contraste est là et il faut l'accepter. D'autant plus que le fait de composer avec cette force en présence peut se révéler délicat à gérer pour l'ensemble des protagonistes, quels qu'ils soient.
En revanche, je suis nettement moins chaud en ce qui concerne la partie graphique ; déjà le décalage entre couv et intérieur laisse perplexe, ce qui ne veut pas dire que j'aurais aimé lire un album avec un dessin aussi lisse que celui de la couverture, ni que le fait qu'une couv reflète plus ou moins partiellement le contenu soit une première.
Ensuite je me suis posé la question (les lecteurs c'est comme les c..., ça ose tout, c'est bien connu) de savoir si le dessinateur se sentait comme un poisson dans l'eau avec une histoire futuriste ou pas. Enfin si on enlève la couleur qui tient la baraque, la dernière partie m'est apparue pour le moins brouillonne sur le plan graphique, sans que la tournure des évènements le justifie pleinement. Ceci dit, j'aime bien la première moitié de l'album.
Enfin bon, c'que j'en dis...
Pas de référence à Carmen Mc C dans la chronique, ça mérite d'être noté.