AlainB a écrit: Jopo de Pojo a écrit:corentin a écrit:Jopo de Pojo a écrit:Le Van Melk de Mouchart est à mon avis la meilleure avancée des dernières années dans la connaissance de la vie d'Hergé. Le tabou du créateur unique y est levé tout en finesse.
Sinon, j'aime beaucoup l'idée d'Hergé en "control freak"...
A la lecture de cet ouvrage, on pourrait dire identiquement la même chose pour les albums de Jacobs où l'empreinte de Van Melkebeke est bien plus forte que pour Hergé au niveau des scénarii.
Et pour le dessin, il ne faut pas oublier que ses assistants n'ont jamais non plus été crédités dans les albums (Forton, les Funcken, Weinberg, et c'est également Van Melk qui dessina les 18 premières pages de l'espadon pour le journal Tintin).
Martin et de Moor ont eu également de nombreux assistants qui ne sont pas non plus renseignés.
A part Franquin qui le faisait, c'était une pratique assez courante à l'époque de faire croire au créateur unique.
Très juste, c'est un procès que l'on a jamais fait à Jacobs, alors qu'Hergé y a droit en permanence...
C'est d'autant plus étonnant que Jacobs était bien placé pour savoir combien il est frustrant de ne pas être crédité sur un album...
Van Melk n'a
jamais dessiné les 18 premières planches de l'Espadon ! En fait, il a encré les crayonnés d'EPJ (d'où la différence très visible de "patte"), et EPJ, peu satisfait du résultat, a refait ensuite toutes ces planches pour la parution en album.
Il n'y a aucune preuve que Van Melk ait fourni, tant à Hergé qu'à EPJ, des scenarii complets tels que nous le concevons actuellement. Par contre, il est certain qu'ils étaient tous trois amis de longue date. Il est donc plus que probable que lors de réunions et de discussions à bâtons rompus sur leurs projets respectifs, Van Melk ait fourni à ses amis de nombreuses idées et détails scénaristiques pertinents. Plusieurs lettres d'EPJ à Van Melk lui demandant des conseils scénaristiques ou graphiques l'attestent.
Quant à l'absence de crédits de Van Melk sur les albums d'EPJ ou d'Hergé, cela se comprend aisément par les faits suivants :
- Van Melk étant poursuivi, et condamné, par la Justice pour collaboration pendant la Seconde Guerre, n'avait pas le droit de travailler ou de publier quoi que ce soit;
- R.Leblanc, ancien résistant, a dû se séparer de Van Melk, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Tintin à ses débuts, pour les mêmes raisons;
- R.Leblanc n'était pas censé (ou a-t-il sciemment fermé les yeux???) être au courant que ces échanges d'idées au sein même de sa rédaction persistaient,
- la mention de la participation d'un individu accusé de collaboration et d'incivisme à un journal au lectorat profondément catholique et conservateur aurait été une véritable catastrophe commerciale dans cette période d'après-guerre...
Van Melk fut rédacteur en chef du Journal Tintin jusqu'au jour où un parlementaire s'étonna à la tribune du parlement (belge) du rôle que ce collabo condamné continuait d'exercer en ce lieu ! Hergé se dépêcha de le remplacer par un autre ; alors que Jacobs signait de son nom la couverture d'un des n° du journal Tintin (celui avec un la bête à corne qui saute dans le vide) réalisé en réalité par son ami devenu persona non grata ...
AlainB a écrit:Pour ceux qui accusent EPJ d'être quelque peu radin, ils doivent savoir que celui-ci (et probablement Hergé aussi), sur ces deniers personnels, a continué (officieusement) à aider financièrement son ami Van Melk pendant de longues années (celui-ci étant toujours interdit de travail).
Il était radin puisqu'il eu ce petit jeu en publique pour tenter de ne pas payer son dû aux Funcken !
A l'inverse , Hergé le paya plutôt royalement pour ses apports d'idée dans la période d'après guerre , autant que B. Hevelmans pour son apport lunaire ou son bestiaire du type yéti
AlainB a écrit:La participation de Forton, Weinberg et les Funcken est quasi certaine.
Non elle est certaine ; tu peux enlever le
quasi dès lors que même Forton l'a expliqué , entre autre , dans la revue des Amis de Jacobs