En plus, ce sont tes avis disséminés ici et sur TT qui m'ont convaincu de tenter la lecture.
Hop, la critique que j'ai publié :
J'étais curieux à propos de ce livre. De nombreuses fois, en passant devant les étales des librairies, je l'ai saisi au vol, ouvert, feuilleté et reposé dans un mouvement quasi-continu. J'étais curieux mais j'étais sceptique.
De retour chez moi, j'allais immanquablement me jeter sur le net et ses critiques dithyrambiques sur l'ouvrage de Richard Mc Guire. J'en lisais de très bonnes et d'autres plus réservées, moins conquises. C'est vers celles-là que j'allais en priorité, tâchant de déterminer, pour ma moi-même, cette part de non-adhésion au livre que je sentais poindre en moi.
L'opération Masse Critique a été l'occasion de me jeter dans l'ouvrage et d'en finir avec ces supputations. J'allais lire l'ouvrage et m'en faire une idée définitive - enfin, pour le moment -.
J'ai enfin pu mettre le doigt sur ce qui me déplaisais au feuilletage : je n'aime pas le dessin ni les couleurs. C'est rédhibitoire mais je sais souvent passer outre pour profiter d'un bon livre. Dans le cas de Here - Ici -, la force du concept devait achever de me convaincre de la réussite du livre.
J'ai donc commencé par tourner les pages en cherchant parmi les premiers chapitres des motifs de satisfaction Je ne cessais de me répéter : "ah oui, bien vu", "c'est intéressant", "ainsi donc, il s'étouffe" et d'autres choses de ce genre.
Le résultat de cette lecture "optimisée" (faite dans l'optimisme volontariste...?) : l'ennui et l’incompréhension.
Autant j'admire le concept mis en oeuvre et sa résolution aux travers de saynètes éclatées dans tout l'ouvrage, autant j'en trouve la lecture ennuyeuse en diable. Je ne saurais comparer car c'est bien difficile en matière de ce qui touche à l'art mais en ce qui concerne la bande-dessinée américaine à fort concept, Chris Ware ou même Mazzuchelli (pour Asterios Polyp) m'ont plus touché et ont, selon moi, davantage saisi la pertinence de mettre un concept au service de l'histoire plutôt que l'inverse. Ici, c'est semble-t-il l'idée même d'un lieu porté par l'histoire qui sert de motivation au livre. Sauf que d'histoires, il n'y en a pas ou peu ou alors aussi inintéressante que vaine.
Au final, mes impressions de librairie furent les bonnes : il y a des livres qui ne sont tout simplement pas pour soi. Il fat apprendre à respecter cet état de fait et passer outre, laissant les ouvrages en question trouver un meilleur public que soi.