En fin lu ce début de deuxième diptyque et c’est pour moi le meilleur des 3 tomes.
Les auteurs n’insèrent pas seulement une nouvelle galerie de personnages intéressants à cet univers carcéral, mais également une intrigue sur fond de suicides qui sert de vecteur au récit. Joël Callède profite en effet de ce huis clos carcéral pour mettre en place la première partie d’une nouvelle intrigue, qui trouvera son dénouement au prochain volume. C’est Aleks Wojda qui mène l’enquête concernant les suicides suspects de prisonniers modèles qui ne devaient purger que de courtes peines.
Mais, en marge de cette enquête, c’est surtout l’évolution des personnages et de leur relation au fil des tomes qui constitue la véritable force de cette série, à l’image de nombreux feuilletons télévisés américains. L’influence de l’excellente série TV «OZ» est d’ailleurs palpable au sein de ce tome qui continue de se concentrer sur le développement psychologique de ces acteurs. L’immersion dans le quotidien des gardiens est totale et la tension que ressentent ces hommes qui vivent constamment sur la défensive est bien rendue, tout comme l’angoisse de prisonniers constamment obligés de surveiller leurs arrières (dans tous les sens du terme
) et l'évolution des différents rapports de force au sein du Temple. Au long terme, le pénitencier de Templeton Bay commence à peser sur le mental de ses occupants. Ces personnes vivent peut-être en dehors de la société mais n’en restent pas moins humain : problèmes relationnels, désespoir, jalousie, dépressions, drogue, visites chez le psy en sont la preuve.
Au niveau du graphisme, Gihef reste égal à lui-même, Dina a viré les tons mauves et la dureté de l’univers carcéral est bien rendue. Par contre, pour la couverture, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je la trouve vachement moins bien que les deux précédentes ?
Me voilà donc conquis et définitivement prisonnier de cette série carcérale, en espérant que la conclusion de ce diptyque sera un peu moins brusque que celle du précédent !