Hello Lulu1508,
Effectivement, les scandinaves de l’époque (je parle là des VII, VIII et une partie du IXe siècles) qui se déplaçaient hors de leurs contrées étaient marchands, et c’était l’enrichissement qui constituait leur première motivation.
En revanche, les «vikings » ne sont pas absolument pas un peuple nomade. Ils voyagent, commercent, ouvrent de nombreux comptoirs, colonisent des terres vierges (l’Islande) ou s’installent parfois sur d’autres terres en accord avec les pouvoirs locaux (même si cette installation est précédée de raids), comme en Normandie, mais se sont des sédentaires : quand ils partent, c’est avec l’objectif de revenir chez eux, plus riches. D’ailleurs, seule une minorité de ses scandinaves optaient pour ses longs voyages, d’abord parce que cela revenait très cher : il fallait trouver des associés pour construire et entretenir les bateaux et seuls les plus aisés pouvaient se le permettre. La plupart d’entre eux ne bougèrent pas de Scandinavie.
Pour ce qui est de leurs relations commerciales, elles ne se faisaient pas sur la base d’un rapport de force guerrier ou d’ une « puissance dévastatrice » (je rappelle qu’ils étaient peu nombreux, et qu’à part le raid surprise, ils étaient bien incapables d’aller envahir et dévaster quelques pays que ce soit : c’est encore là un mythe apparue dans l’Europe chrétienne, à une époque où les clercs, leurs principales victimes, étaient aussi les seuls maniant l’écrit).
Que ce soit à Novgorov, Byzance ou Bagdad, les écrits locaux concernant ces marchands venus du Nord les décrivaient comme des commerçants de luxe (leurs bateaux à petit tonnage ne leurs permettaient de transporter que des marchandises à haute valeur ajoutée et peu encombrantes, ambre, fourrures, esclaves etc..) avec qui les transactions se déroulaient en général tout à fait pacifiquement.
Sinon, les « vikings » ne se sont pas fait « balayer ». Le phénomène s’est plutôt éteint de lui même, pour plusieurs raisons : leur faible nombre, encore une fois, qui ne leur permettait pas d’aller très loin dans leur expansion géographique, sans compter que ceux d’entre eux établis sur d’autres rives habitées se fondirent dans les populations locales (nos Normands, encore
, leur christianisation progressive, le changement dans les types de commerces pratiqués à partir du Xe siècle, avec l’enclenchement de a disparition de l’esclavage en occident et la nouvelle prédominance de marchandises lourdes à vocation industrielle, l’unification des territoires scandinaves qui allèrent donner le Danemark, la Suède et la Norvège, unifications qui changèrent les données sociologiques ayant fondé le phénomène « viking »…
Enfin, les « vikings » n’ont jamais été à Rome
. Je pense que tu confonds nos amis les « vikings » avec des peuples nomades venus en Europe de l’ouest quelques siècles plus tôt, Huns, Vandales ou Wisigoths, qui effectivement, prennent Rome au début du Ve siècle.
Cordialement,
Sylvain.