Alexander a écrit:Salut les branlettes de Joe Matt, adieu les prostituées de Chester Brown, là on a affaire à un mec qui a vraiment mis le sexe au centre de sa vie. Outre les prouesses graphiques, outre la distance amusée, la grande réussite de cet album, c’est que malgré soi, tout au loin face à soi-même, ça interroge fatalement. Où en suis-je avec la pudeur ? Quelle fut la part éducative de mon rapport au sexe ? Suis-je obsédé ? Est-ce que ce truc est pornographique ? Est-ce voyeur que de lire ce bouquin avec bonheur ? Qu’est ce que la fidélité ? Ce serait pas un truc issu d’un conditionnement éducatif lui-même issu d’une société normative issue elle-même d’une histoire occidentale imprégnée de judéo-christianisme ? Malgré quelques passages bien téléphonés (les questionnements pseudo philosophiques sur la dualité envie/besoin, sur les possibilités techniques de s'auto-sucer, ...) c’est un des meilleurs albums de la rentrée !
Boooofff... On est qd mm pas loin de Matt & Brown, j'ai trouvé... tout au plus Tripp est-il un obsédé pratiquant régulièrement, alors que les deux "nord-ams" ont surtout l'air d'avoir été des losers de première (et le restent, voyant leurs productions actuelles).
Par contre, j'ai bien aimé le questionnement entre le consentement et le coté "vrai désir" (désirant, je crois qu'elle dit) que la chienne de garde semble préférer... Comme si le consentement ordinaire n'était plus suffisant... Je vois bien où elle veut en venir, mais elle oublie que le consentement est bilatéral. Combien d'entre nous n'ont pas été "simplement consentant" pour satisfaire les besoins ponctuels de notre compagne? Perso, j'avoue avoir écourté qqes nuits pour honorer ma meilleure moitié à son insistance (allez, soyons gentleman et appelons cela le pouvoir de la "persuasion féminine"), alors que le sommeil réparateur me semblait bien plus attrayant. Il m'est arrivé d'avoir un (léger) accident professionnel, dû au manque de sommeil pour avoir passé une bonne partie de la nuit à "faire plaisir" à ma dulcinée
Le Tapir a écrit:Merci maitre Cooltrane sur ton arbre perché d'avoir eu la générosité, une fois de plus , de donner ton "maitre étalon" pour jauger cette bd entre bonne et excellente!
Je suis (très) loin d'avoir détesté, mais j'avoue avoir été déstabilisé à la lecture de ce bouquin au même titre que j'avais lu les Brown et Matt il y a 20 ans.
Extases est tout de même bien supérieur à ces presque anciennes œuvres d'Outre-Atlantique, mais il ne me viendrait pas à l'idée de trouver ceci "l'album de la rentrée"
Pour ce qui est du mètre étalon, been oui, t'as quoi comme référence de comparaison si ce n'est que ta propre vie affectivo-sexuelle?? Oui, il y a des passages drôlement glauques, notamment la session branlette à 4 avec "assistance mutuelle buccale" et le triangle 2M1F qui tourne plus à un échange de sodomie homo, plutôt qu'à vraiment honorer la participante qui a permi la situation... Désolé, mais moi, je "WTF" (what-the-fuck)
quand je tombe sur ce genre de "révélations".
Suis-je prude ou pudibond (
ce serait un comble vu la réputation qui me colle ici ), ou suis-coincé par l'homo/bisexualité?? Ou bien le coté ultra-exhibitionniste de Tripp, Matt ou Brown (ou encore Aurélia Aurita dans Fraise et Chocolat) est-il tou-meutche pour ma petite sensibilité personelle?
herve26 a écrit:« Extases » c’est d’abord l’album de la liberté, de la liberté sexuelle telle que l’a vécu Jean Louis Tripp à l’heure où le SIDA ne sévissait pas. Mais c’est aussi celui de l’amour joyeux, fou voire gai (sans jeux de mots, bien que sur certaines pages….vous verrez).
Est-ce du courage, de la folie ou un défi, en tout cas, Jean Luis Tripp se met à littéralement à nu dans cette nouvelle série (qui comprendra 3 ou 4 albums) qui retrace sa vie sexuelle depuis son enfance ou adolescence. Quelle vie sexuelle, mon dieu ! Il se livre sans tabou. De la découverte de l’onanisme à la partouze (mais qu’est-ce qu’il lui reste donc à découvrir pour les prochains volumes ?), tout y passe, y compris la candaulisme, l’amour libre, l’échangisme, l’expérience homosexuelle….
Mais ce premier opus est aussi drôle (ah ! le sympathique satyre bien membré est assez réussi !) et Jean-Louis Tripp nous livre des dessins exagérés de pénis et autre organes, qui ne donnent pas à cet album une connotation pornographique (on est assez loin du genre bd dite pour adultes), mais au contraire apporte un côté assez pédagogique sur les questions sexuelles.
Comme beaucoup, j’avais découvert Jean Louis Tripp avec la série « le magasin général », qui rétrospectivement, avec le personnage Marie, brise aussi les tabous de l’époque. Je trouve évidement que son dessin est très proche de celui de cette série, à tel point que je me demande quel était l’apport de Loisel comme dessinateur.
La narration est fluide, même si parfois elle ne suit pas toujours la chronologie, et le fait de passer de la description narrative à la confession (avec le passage au « je » au bout de quelques pages) donne un côté encore plus fort au récit.
C’est certainement l’album de la rentrée.
très bonne réflexion
(qui ressemble en partie à la mienne, mais tellement mieux exprimée) ....
..... aussi quant à l'apport de Loisel dans MG, car le coup de crayon de Tripp existe déjà
avant cette série dans Parole D'Ange >> voir la BEL), mais je suis moins surpris que toi de sa "franchise", car il a côtoyé Tronchet dans
Le Nouveau Jean Claude (une version plus "présentable" de JC Tergal, je crois), même si je n'avais pas fait le lien entre LNJC et MG.
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)