de bobbibo » 12/09/2008 14:04
Je viens de balayer l'entièreté de ce sujet. Ce qui me frappe dans les interventions, ce sont rois positions intéressantes qui en émerge.
Je me permets de les synthétiser afin de voir si vous êtes d'accord!
La première qui tente d'étudier le phénomène de la mise en cadres de façon "syntaxique", en prenant plus ou moins le cinéma comme référence. Cela n'est pas idiot, dans la mesure où la BD est (au moins en partie) un art visuel pouvant bénéficier des mêmes syntagmes. Mais, avec mesure! La BD n'est pas du cinéma. Tenter de trop fabriquer du mouvement par des "artifices" de cadrage n'est guerre utile. Comme l'a dit Mac Cloud, à part les lignes de mouvement et autres dynamismes (muybrigiens, par exemple), une bonne part de mouvement est implicite dans l'inter-vignettes (la gouttière). Les efforts de bien des dessinateurs me paraissent du maniérisme superflu, voire du snobisme artistique.
La deuxième tente d'expliquer des mises en cadre "spéciales" par l'effet qu'elles produisent (ou sont censées produire). Dès le départ, il y a là un conflit objectif-subjectif, mais passons. Et admettons qu'il y ait un effet "intéressant" à obtenir. A part l'impression de mouvement (traitée plus haut), il en reste bien d'autres. Simultanéité d'actions, importance d'une action ou d'une présence, impression d'étouffement, de participation, d'implication (du lecteur), de démultiplication de la perception… Dans cette matière, que l'on peut qualifier d'aspectuelle, il est intéressant de jeter un oeil sur les Mangas. Les mangakas paraissent privilégier les montages aspectuels plutôt que les motionnels. Ainsi, ils créent des impressions très subconscientes, en montrant une bâtisse sous divers angles, un visage sous divers aspects, un visage décomposé (par vignettes) en plusieurs parties d'aspects (œil, lèvres, cheveux, etc…). C'est là une technique qui fait bien plus intimement participer le lecteur. A comparer (a contrario) à du Kirby par exemple, où les enchainements sont hyperdynamiques, raccourcis, explosifs presque, ce qui confine le lecteur dans un rôle de spectateur mais non de participant.
La troisième explication est simplement esthétique. Le dessinateur cherche à se distinguer, un peu comme dans les délires psychédéliques (à ce sujet la Saga de Xam de Deville reste un sommet (introuvable hélas)). S'il y a recherche, c'est une bonne chose sans doute, encore que la BD n'est peut-être pas la plateforme idéale. S'il y a procédé, c'est la fin des haricots … Il faut bien avouer qu'il existe en cette matière une sorte d'escalade qui fait course à l'échalote!
¿GDU?