Mouai,
J'ai enfin lu le reste de l'album que je trouve bien meilleur. Il y a beaucoup de choses positives dans "BottomLess" ; de l'audace dans les partis pris narratifs et graphiques et une ambition évidente dans l'histoire elle même. Rien que pour ces raisons l'album vaut le coup.
J'ai du mal cependant à crier au génie.
Si l'univers de "BottomLess" est cohérent et que les personnages sont denses, la finalité de l'histoire et son absence d'issue (d'où le titre du livre sans doute) laissent perplexe. Pour moi l'album fait office de galerie de portrait ; les portraits sont bien peints, mais l'ensemble de l'exposition ne bouscule pas beaucoup de certitudes et n'apporte pas grand chose de véritablement neuf.
Je trouve Adrian Tomine plus troublant, plus dérangeant (l'adaptation en VF de son dernier album est une catastrophe).
j'ai lu dans la presse généraliste des critique élogieuses, ce qui n'arrive pas non plus très souvent. Pire, ils citaient Clowes, alors comme une idiote, je me suis dit que c'était un signe pour moi.
Et vlan.. quelle déception... je me retrouve tout à fait dans ce que dit Woodgod2...
et je serais même plus radicale. Les personnages manquent de relief à un tel point
qu'on est pas mécontent de les laisser partir à la fin, avec une mention particulière
pour Dennis, qui pleure du début à la fin, sans aucune évolution. je ne les ai pas trouvé "denses", et frôlent la caricature...
Les critiques disent que son couple bat de l'aile.. je n'ai pas lu la même BD, parceque ça reste très suggéré.
Là ou Clowes nous emmène parfois dans l'absurde avec des messages incompréhensibles, Dash Shaw laisse sur place les insensibles (dont je fais partie), parce que ça devient un peu lourd, peu crédible, et presque niais ces histoires de passage secret, (je ne sais pas si c'est métaphorique, mais quel ennui), de message codé, et de mystères de polichinelles.
Certains parlent d'humour... ah Bon ? Je n'ai pas du savoir déceler des contrepétries...
(mais j'ai tout de même ri au meilleur moment de la bd, a savoir le passage du tampax).
L'intéret réside pour moi dans certaines planches, muettes, qui sont contruistes avec brio... mais ne suffit pas à compenser la frustation dans laquelle j'ai été plongée.
Pour les histoires de familles... "fun home" d'Alison Bechdel (et son graphisme loin d'être inoubliable !) m'avait bien plus marquée... les relations (ou leur absence) et les difficultés à communiquer dans le cadre familial m'avaient plus parlées.
Quant à ceux qui fanstasment sur le nombre de pages... je tiens à préciser que si c'est souvent un gage de qualité dans les romans classiques russes... ça n'a jamais été un argument suffisant pour reconnaître les ouvrages qu'on n'oubliera pas...
Oh, putain !
)... C'est certainement un peu élitiste comme bouquin, mais on parle là d'un sujet particulier, le divorce avec le chamboulement de la vie des membres d'une famille (ou pas chamboulement d'ailleurs). Elitiste aussi par le dessin, le type de narration (trouvailles graphiques, découpage...) et le format... (Les 700 et quelques pages se lisent pourtant assez rapidement, vu le nombre de passages purement graphiques).
