szut29 a écrit:LOISEL dans le dBP de septembre a écrit:
L’album Mickey : grosse réussite ou pas ?
Je ne pense pas. Il a été très bien accueilli, mais qui s’intéresse encore à Mickey aujourd’hui ? Il y a moi, vous, les gens d’un certain âge, ceux qui ont connu la grande dépression. Les autres, les plus jeunes, Mickey ne les intéresse absolument pas. Hier, je faisais une animation dans une classe d’ados entre 14 et 16 ans. Il y avait cent vingt élèves. Je leur demande combien parmi eux lisent de la bande dessinée ? Il y a eu, à peu près, vingt doigts qui se sont levés. Après, en cours de route, alors que je suis en train de leur parler de mon boulot, je demande si certains connaissent La Quête de l’oiseau du temps ? À part celui de l’institutrice, pas un doigt ne se lève. Après, j’aborde le thème de Peter Pan puis de Magasin général. Toujours pas un doigt de levé. À la fin, je demande si quelqu’un dans la place a déjà ouvert un Mickey ? Et là, toujours pas un doigt... On n’est plus du tout dans l’époque que nous avons vécue. Les gosses, là, on aura beau leur proposer un beau Mickey dans un format agréable fait par Keramidas, Cosey ou bien Tébo, ils s’en fichent. Tous les dessinateurs et l’éditeur sont terriblement déçus. Jacques Glénat ne s’imaginait certes pas en vendre des wagons, mais espérait un chiffre honorable. J’ai eu une promo de rêve, j’ai bénéficié d’articles de presse, de passages télé, et même d’une campagne d’affichage dans le métro. Pourtant, mon score n’est pas très élevé par rapport au battage fait.
Comment expliquez-vous cette mayonnaise qui ne
monte pas ?
Les gamins, avec Internet, ont tout sur place pour consommer ce qu’ils veulent. Si c’est une série télé, ils appuient sur un truc pour accéder à Netflix ou un autre site de streaming. Il faut les comprendre, ils sont dans autre chose : les jeux, la musique gratos... Ils ne sont pas intéressés par la BD. Ils s’en foutent. Pour en revenir à Mickey, tout ce qui est classique, Le Journal de Mickey, Mickey Parade, Picsou Magazine, tout ça se vent encore très bien. Il y a toujours un public, mais voilà, pour deux euros lâchés au libraire, le gamin a un magazine bien épais avec tout plein d’histoires tandis que moi, je vends une BD de soixante-huit planches à dix-neuf euros. Le gamin qui lit Mickey, il voit tout de suite la différence de prix et n’ira pas acheter mon truc. Quand j’ai fait ma tournée de dédicaces dans les librairies, j’ai eu l’idée de faire fabriquer des tampons représentant divers personnages de Mickey. Je pensais vraiment que les gamins viendraient pour Mickey. Comme je ne dessine plus en dédicace depuis quatorze ans, je me suis dit que les gosses ne comprendraient pas mon attitude – un dessinateur ne dessinant pas... Pour cela, j’ai eu l’idée des tampons sur lesquels j’allais un peu continuer le dessin pour leur faire plaisir. Sur les six cents dédicaces faites, j’en ai fait trois pour des gamins ! Un de 10 ou 12 ans et un frère et sa soeur qui sont venus avec leurs propres bouquins. C’est tout. Incroyable. Si j’avais su qu’il n’y aurait que des adultes, j’aurais fait l’économie de ces tampons. Ça n’a rien à voir avec l’idée de gagner du temps pour en passer moins avec les gens. Non, au contraire, avec le tampon, le temps gagné sur le dessin est entièrement consacré à discuter avec la personne qui est en face de moi. Tout le monde y trouve son compte car cela me permet d’accueillir plus de gens à ma table. En trois heures, un dessinateur fera entre vingt et trente dessins tandis que je serais entre cent et cent cinquante dans le même laps de temps. Les gens sont contents car ils sont en face d’un dessinateur qui leur pose des questions sur eux ; pas le contraire. C’est important de penser à son public. Je ne fais pas ça pour gagner un concours d’abattage de signatures. Non. Je fais ça pour aller à la rencontre de mon public. On blablate et on se regarde. Cela n’empêche pas de tomber de temps à autre sur un gars qui va juste se contenter d’une signature et au revoir. Bref, j’ai fait des dédicaces pendant vingt-cinq ans et maintenant, y en a marre ! J’ai toujours été généreux dans mes dédicaces, mais je n’en peux plus.
Ah ah ah! Excellente cette interview!
Bon, c'est plein de contradictions tout ça. On ne va pas s'amuser à les relever, cela ne serait pas sympathique pour Loisel! Ou bien il est perché complet, ou bien il est plein de mauvaise foi (ou bien les deux)! Je ne veux pas savoir!
Faudra lui demander si " de son temps", il y avait beaucoup de gamins qui achetaient des bds de Mickey la souris à 19 euros ( ramené en anciens francs, ça doit faire une coquète somme en plus...)