de Olaf Le Bou » 15/04/2020 21:45
et sinon pour Charade :
film vu dans mon adolescence, il m'en restait quelques images fugaces (le début à la montagne, le marché aux timbres, les arcades du Palais Royal...) et bien sûr je savais où été planqué le magot, ce qui enlève un peu de suspense au film, mais bon, c'est pas non plus un élément crucial. Par contre j'avais totalement occulté le personnage multi-facettes de Cary Grant ou le faux agent de l'ambassade. Ainsi que, curieusement, la course poursuite dans le métro, qui est pourtant l'une des scènes fortes du film.
Certains ici trouvent étranges que le réalisateur ne tire pas plus parti du Paris touristique, je trouve au contraire que c'est un bon point du film de ne pas trop jouer le côté carte postale et de présenter un Paris assez réaliste, ça nous change des films hollywoodiens modernes qui surexploitent le pittoresque instagramesque des villes européennes à longueur de pellicules. Et les figurants français arrivent à être couleur locale sans tomber dans la caricature.
Moins réussi, le scénario, hautement improbable en de nombreux points, à commencer par le personnage de Audrey Hepburn. Déjà, qu'est-ce que c'est que ce mariage avec un type qui semble être un parfait inconnu pour cette femme, et pour lequel elle semble n'avoir aucune affection ? Ensuite, les revirements à répétition à vitesse grand V de la charmante envers Cary sont tout aussi étranges et peu crédibles. C'est un peu dommage ce film où le personnage central est si inconsistant. Audrey est gracieuse en tout point, adorable, délicieuse, mais désincarnée. Alors que Cary Grant change 4 fois de rôles et à chaque fois il est crédible et trimbale un vécu derrière lui. Et je pense que ce n'est pas seulement le talent de l'acteur qui veut ça, mais la manière dont sont écrits les personnages.
Pour le reste, le film est fluide, bien rythmé, bien construit, joliment tourné, l'alternance entre comédie et thriller me plait bien, c'est pas trop lourdingue ni artificiel. Bref, une chouette comédie policière mais un peu trop futile pour être vraiment marquante.
4/6 tout de même, pour la réalisation, le Paris des années 60, et le charme des acteurs.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux
En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.