Bon je vais commencer.
Acheté hier et dévoré hier soir, cette reprise est une sorte d'équivalent de L'Affaire Carotassis pour Chlorophylle.
Scénario :
Dans l'ensemble très bon, surtout le début. On accroche vraiment et il y a de très bonnes idées (une ville de Croquefredouille souhaiterait devenir indépendante, la bombe du professeur surboum sert de carburant mais émet des déchets toxiques ou encore les libertés prises à des fins commerciales dans le film des Croquillards, projeté au festival.). Quelques dialogues font sourire :
Chloro fait fuir les méchants en marchant sur une branche morte et dit "Pourquoi faut-il toujours qu'une branche morte entrave la marche de la justice ?"
On reprochera l'absence d'un vrai méchant, élément indispensable dans un récit de Macherot. C'est sans doute à cause de cela que la fin se termine si rapidement.
En plus de signer un bon scénario, Zidrou nous offre un jeu de référence à l'univers de Macherot (Beaucoup de retour de vieux personnages, reprises de certaines situations, souvenirs d'autres aventures ...). Certaines références sont de vrais détails (on voit un Chaminou dans la bibliothèque du roi, le facteur appelle Chlorophylle, Chloroforme, un autre lérot de l'univers de Macherot. Une scène d'orage fait référence à l'enlèvement de Zonzon dans le Khrompire. Il y a un dessin d'Anthracite dans une vitrine qui reprend un croquis de la monographie de l'age d'or ...). Bref de quoi satisfaire un connaisseur de Macherot.
L'album se termine sur une fin ouverte et on a une annonce pour un second tome intitulé :
Dessin :
Il faut le temps de s'habituer à ce nouveau style quand même assez loin de celui de Macherot. Il est déconseillé d'aller lire un Chloro de Macherot après car la différence visuelle est grande. Mais Godi s'en sort, il reconstruit Coquefredouille et parvient à nous immerger de nouveau dans ce monde. Son principal problème : Godi cherche apparement à faire quelques références graphiques à Macherot, reprennant, parfois quasi à l'identique, des décors et des objets déjà vus dans les Chloro de Macherot.
La fin reprend la vignette finale des Croquillards, c'est à dire Chloro et Minimum allongés sur une plage.
Le problème, c'est que le style de Godi et celui de Macherot ne sont quand même pas les mêmes et la différence visuelle apparaît parfois dans la même case.
Mais ces quelques problèmes sont rattrapés par les couleurs.
Les couleurs sont si proches de celle des trois intégrales Chloro, que j'étais persuadé au début que c'était la même coloriste, qui avait fait cet album dans la foulée. Mais il n'en est rien ; les couleurs sont signées Laure Godi.
L'album :
Même typographie que l'intégrale, le tout va très bien dans la bibliothèque. Pour la page de garde, Le Lombard a reprit les damiers avec des reproductions de personnages.
Cet album sent aussi bon que les intégrales !!!