Entre le début des années 2000 et 2015 environ, je n'ai pas vraiment suivi l'actualité des sorties BD et je suis donc passé à côté de nombreuses séries fleuve et désormais classiques. Depuis, ayant accès à une bibliothèque très bien achalandée, j'essaye de rattraper mon retard à marche forcée, mais certaines BD, objet de nombreuses louanges depuis deux décennies, me tombent des mains car elles ne correspondent pas à mes goûts actuels.
Le phénomène a été particulièrement violent pour moi sur les séries Le scorpion et Le chant des Stryges : j'ai lu les 2 ou 3 premiers tomes, et j'ai abandonné en cours de route, même si, objectivement, je suis capable de voir leurs qualités intrinsèques.
Car j'aurais aimé les aimer, et je sens que si j'avais pris le train en route, j'aurais peut-être été plus emballé par l'histoire ou les dessins, l'identification aux héros aurait plus fonctionné, les ficelles des auteurs seraient mieux passées (les inévitables touches d'érotisme à mi-pagination, et les grosses poitrines récurrentes notamment
)...Cela marche moins bien sur mes goûts et mes attentes de lecture actuelles.
La nostalgie ne fonctionne pas non plus pour empécher des défauts de me sauter aux yeux, plus ou moins mineurs mais qui me gâchent le plaisir de lire. Elles baignent dans leur époque et je souffre du décalage lorsqu'elles reposent trop leurs intrigues sur des Mc Guffin technologiques dépassés (je lis de la SF de toutes les époques donc ce n'est pas une question d'incrédulité, mais de scénario bancal à mes yeux) ou sur ce qui m'apparait comme des invraisemblances selon mon expérience présente. Elles ont aussi fait des émules entretemps et, en tant que pionnières, elles m'apparaissent maintenant comme un peu "cliché".
Enfin, c'est aussi ma mentalité de lecteure qui a changé. Là où, avant, je me serais forcé pour continuer, je me dis qu'il y a tellement d'autres BD à lire, dans les sorties récentes ou anciennes, qu'il n'est pas nécessaire ni utile de poursuivre à contre-coeur. Je m'autorise donc de les laisser de côté pour en essayer, et surtout : apprécier plein d'autres.
Le plaisir avant tout !
