Excellentes suggestions, Vainsy.
Rencontres du 3e sale type, je l'ai dans cette version fragile (souple) mais à laquelle je suis infiniment attaché. C'est un album qui figurerait, ainsi que le
Roman de Renart, dans une sorte de top 100 (mais je déteste ce genre de sélections).
Pour
Le Roman de Renart (qui vaudrait seulement pour l'écriture léchée et habile de Forest), je n'ai pas acheté le grand format des Humanos et parfois je le regrette un peu parce que j'ai toujours peur d'abimer mon 30/40 souple de Futuropolis.
Mais en 2012, le prix de 50 euros m'avait un peu freiné ainsi que le dessin de couverture, inédit. Quoique plein d'élégance, je trouve ce dessin en décalage, sinon en rupture avec le style très hachuré des planches originales, tant le graphisme de Cabanes a considérablement évolué depuis 1978.
En conséquence, j'avais trouvé que le dessin de couve donnait un peu l'impression d'un pastiche du Cabanes de 1978 par le Cabanes de 2012.
Mais ces considérations peuvent sembler un pinaillage qu'on ne peut se permettre que si on dispose, soit des exemplaires 1 à 8 du mensuel (A SUIVRE), soit de l'album édité par Futuropolis en 1985.
Pour les autres, surtout s'ils aiment les textes poétiques qui font la part belle à l'argot
(le beau texte, c'est celui de Forest qui n'hésite pas à détourner, à dévoyer avec un immense talent, un texte médiéval déjà savoureux et qui occupe une place particulière dans notre littérature comme dans la mémoire collective), ils n'ont guère le choix : l'album 30x40 des Humanos est la seule possibilité dans le neuf à l'heure actuelle.
Mais la question se pose de savoir néanmoins si les planches n'auraient pas été un poil retouchées, tripatouillées ici et là, par rapport au Futuropolis de 1985 ?
Le style de Cabanes, tout en hachures pour cette adaptation salace du
Roman de Renart puisait alors directement dans la gravure et la grande illustration à la plume du XIXe. Il ne faut pas s'étonner si on peut établir des ponts avec le travail d'un certain Berni Wrightson.
L'association Cabanes - Forest dans ce n° 1 du magazine (A SUIVRE) de février 1978 fut des plus heureuse, pour le lecteur. Je la préfère à celle de Tardi et Forest pour
Ici Même, récit qui aura les honneurs de la couverture du premier numéro (et même des numéros zéro) du célèbre mensuel édité par Casterman.
Pour s'en faire une idée, voici quelques visuels empruntés au site 2dgalleries.com.
Bon, sinon, j'ai retrouvé le n° 4 du mensuel Tousse Bourin. Le format était 23 x 16, légèrement inférieur au format du pseudo comix Infinity8. Le papier était relativement poreux.
En guise d'édito, le texte ci-après est un petit extrait de la première vignette du 2e de couverture (le verso).
"Tousse Bourin n°4 entièrement dominé par l'aurorité de Max Cabanes. A malgré tout été conçu avec ses petits camarades Loisel, Loro, Simond, Taffin, Martie Costamagna. Une nouvelle formule dont le caractère audio-visuel n'échappera à personne."Mes bandes préférées dans ce numéro sont :
Dans les Villages (les huit premières planches) par Cabanes, un récit complet de Cothias illustré par Alphonso Font (4 pl),
Racket Rumba (6pl + 1 pl de résumé), un épisode d'Abel Dopelapeul par Loro, et enfin la quatrième livraison des
Nocturnes par Loisel (5 pl. n&b).