pol a écrit:yannzeman a écrit:ccharlie a écrit:Les "solderies" de BD existent déjà pour les invendus
C'est vrai.
Mais en général il faut attendre des années, et ce sont parfois des éditeurs qui n'existent plus.
Lors des soldes, les vrais, on attend pas si longtemps. 3 à 6 mois, c'est tout.
Le dernier Astérix, il se vend bien, mais tous les exemplaires imprimés ne seront pas vendus ; pourquoi ne pas les solder dans 3 mois ?
Parce que la solde tue le commerce... Y'a qu'à voir pour les fringues et les pompes... les magasins ferment.
On solde dans 3 mois ? ok, je vais attendre... Beaucoup d'acheteurs d'Astérix n'attendront pas (mais ils n'achètent pas de livres non plus le reste du temps), mais pour les autres titres ? Que va faire le libraire ? Stocker pendant 3 mois en attendant de vendre au rabais ?
On ne pilonne que contraints et forcés. Les retours d'invendus en librairies aident le libraire (avoir chez le distributeur), mais sont fragiles et donc fortement abîmés. C'est une perte pour l'éditeur (retours déduits de ses ventes du mois, livres détruits car invendables donc augmentation du coût moyen de fabrication). Aujourd'hui, on ne stocke plus, on imprime au plus juste, et on ré-imprime quand il faut.
Le prix unique du livre protège la chaine du livre. Casser ce schéma c'est fragiliser l'ensemble. Et seuls les gros s'en sortiront (éditeurs, comme auteurs).
En fait, dans l'absolu, vous prêchez un convaincu.
Je suis pour la défense des "petits commerces", moi qui refuse d'acheter sur les sites internet qui ne payent pas leurs impôts en France alors qu'ils y ont leur activité (amazonie et compagnie) et qui privilégie les libraires spécialisés (Tribulles, à Mulhouse, me concernant ; je fais 70 km à chaque fois pour y acheter mes bd alors que je pourrais aller au Leclerc de Saint-Louis à vélo). le supermarché, j'y vais parce qu'il est parfois le seul commerce à vendre certains produits du quotidien, mais quand je peux, je l'évite (pour le pain, les patisseries, les viennoiseries, par exemple, ou l'habillement).
Je n'ai pas attendu la crise sanitaire et la vague pseudo-écolo pour privilégier le local, la préférence nationale, etc... Je le faisais déjà quand seul le FN en parlait et que le reste de la classe politique et le monde médiatique dans son ensemble les traitait de fachos et de nazis.
Mais une fois cet aveu fait, je ne comprend pas pourquoi la culture (ou pseudo-culture, parfois, hein) devrait être sanctuarisée et échapper aux règles qui s'imposent sur le reste de l'économie.
En clair, où on protège tout le monde, ou personne.
Pour moi, le travail de l'agriculteur ou de l'artisan est aussi important que celui de l'éditeur ou du libraire ou de l'auteur.
A l'heure où des gouvernements fous libéralisent des pans entiers de notre économie (et donc de notre vie), comme l'énergie, la santé (doctolib, c'est pas rattaché à la sécu, mais pour prendre rdv pour me faire vacciner, ils étaient incontournables) ou les transports, je ne comprend pas pourquoi ces domaines ne sont pas également sanctuarisés. Ils sont pourtant essentiels.
Et, pour revenir au sujet des déchets (si on pilonne, on en fait des déchets), il n'y a là aussi aucune raison que le monde de l'édition soit exonéré des règles qui s'appliquent à tout le monde.
Alors, vous avez raison, M Pol, la solution viendra des éditeurs, qui imprimeront moins, et réimprimeront si le succès est là.
Que la loi mette fin au gaspillage des ressources de la planète, j'applaudie des 2 mains.