nexus4 a écrit:Erik Arnoux a écrit:Moi, c'est surtout cette imbécilité qui me hérisse "ils se sont construits "contre" la génération précédente..." qui omet alors que sans cette génération passée avant eux pour défricher et essaimer, "ils" n'auraient pas vu le jour...
Cette opposition récurrente n'est d'ailleurs pas du fait des anciens, plutôt accueillants envers les nouveaux arrivants et eux capables d'accepter la diversité des genres, sans ce mépris permanent qu'on nous oppose et qu'on ressent à tout bout de champs pour les "classiques".
J'ajoute que selon ma perception, il y a de la place pour tout le monde. Y compris pour ce qui ne me touche pas, bien évidemment.
De mémoire, dans ce recueil d'interviews la position est clairement contre la "BD à papa". A part Moebius, tout est à foutre à l'eau. C'était sans doute une posture passagère (ou mes souvenirs défaillants
mais ça a dû nettement évoluer depuis. Sinon ils ne seraient pas à la recherche de reprises comme ils le font.
étrangemment, Hugues Dayez est un vrai amateur de franco belge classique, grand amateur d'Hergé (mais blacklisté par Moulinsart pour un livre sur la gestion du l'héritage d'Hergé), auteur d'une biographie de Peyo et, bien sûr, d'éditions commentées de classique comme Tillieux.
C'est aussi ironique de se rappeter que Blutch doit son pseudo aux Tuniques Bleues (et, de mémoire, les éditions Cornélius aussi) et que tous les auteurs de cet ouvrage, ou presque, n'ont, depuis, pas fait mystère de leur admiration pour plusieurs classiques.
J'ai l'impression qu'il y avait une rivalité artificielle, du genre des stones contre les beatles, ou savamment entretenue, comme Oasis vs Blur (les derniers reconnaissant, hors micro, qu'ils aimaient la musique d'Oasis, pendant que les premiers rivalisaient de bêtise crasse). Il y avait un discours en fait plus dirigé contre les éditeurs, puisqu'il y avait eu nécessité de créer de nouvelles structures pour se faire éditer, face à la frilosité des "historiques".
Ce qu'on a un peu oublié de l'époque, c'est la frustration de la génération entre-deux: les Le Gall, Yslaire, Frank et quelques autres, qui se sentaient snobés par le milieu, parce que ni de la génération dorée des Franquin & cie, ni de cette "nouvelle bande dessinée". Il me semble qu'il y avait eu un échange de noms d'oiseaux entre le Gall et Sfar par tribune interposée, à l'époque.