Blast, le pavé de Manu Larcenet

[le moine]

Message précédent :
Mouais...
En attendant, le retour à la terre, c'est de Ferri quand même.

[harrison]

On s'en fout que ce soit de Ferri ou pas, j'ai dit que c'était plus léger, et ça l'est, foi de Goldie.

Entre des bouquins de 48 ou 56 pages et un de 200, tu m'excuseras, mais c'est plus léger, faut pas avoir fait maths sup.

[le moine]

Ah pardon, quand tu disais préférer les ouvrages plus légers, j'avais pas compris que tu parlais du poids des ouvrages.

[harrison]

[Brian Addav]

[denisc]

Il y a des bds qui, dès que j'ai commencé à les lire, je ne peux pas en sortir, il faut que j'aille jusqu'au bout... BLAST en fait partie. C'est un début très prometteur auquel j'ai totalement adhéré. Excellent moment de lecture, magnifique entrée en matière et superbe album... Graphiquement Manu Larcenet est vraiment génial, toutes ces nuances de gris, ces noirs... Où va t'il nous amener ? Mais d'entrée je me suis attaché à ce personnage mais je m'attends au pire

[Corto Jyl]

J'ai commencé à en lire une bonne partie en librairie et je suis reparti le livre sous le bras avec la certitude de ne pas m'être trompé. Les 80 pages lu sur place m'ont totalement captivées, c'est superbement dessiné et très bien écrit. Comme toujours Larcenet à le talent de nous faire entrer en total empathie avec ses personnages. Le récit est prenant et ponctué par de nombreux silences, des silences qui en disent long, des qui interrogent, d'autres qui sont contemplatifs, toute une gamme en fait que l'auteur a su saisir pour apporter toutes ces nuances. Mais ce n'est pas seulement un dessinateur de génie c'est aussi un formidable conteur avec des dialogues qui sonnent juste et une narration qui ne souffre d'aucune faille. Je vais le dévorer... euh dès demain parceque comme un con j'ai oublié l'album chez mon pote

[tatoun]

comme un con j'ai oublié l'album chez mon pote

ah... acte manqué !
Ca veut dire que t'as pas trouvé ça si bien que ça !

[thyuig]

Ah pardon, quand tu disais préférer les ouvrages plus légers, j'avais pas compris que tu parlais du poids des ouvrages.

[Corto Jyl]

comme un con j'ai oublié l'album chez mon pote

ah... acte manqué !
Ca veut dire que t'as pas trouvé ça si bien que ça !

Bah non ça veut juste dire que+ ça fait pas très bon ménage
Mais là ça y est je l'ai récupéré

[Croaa]

Bon, je vais finir par penser que Larcenet est un extra terrestre. Ce Blast est vraiement une bombe. Un très bon album tant graphiquement que scénaristiquement. Bon, côté dessin, je ne m'attarde pas, je n'ai pas les connaissances techniques suffisantes pour être pertinent (je blagouille, hein, je préconise d'aller voir la preview pour ce rendre compte par soi-même. C'est bien plus simple. Mais pour résumé. C'est beau. Même si certaines cases peuvent laisser penser à une inutilité ou une "facilité", il ne faut prendre le tout dans son ensemble.
Côté scénario, je n'ai pas plus de conaissance, par contre la preview ne permet pas de se faire un avis. Pour cela il faut le lire (si, si, je vous avoue, cela l'aide.
Et donc, le premier argument, c'est l'originalité de "l'intrigue". Sans révéler quoi que ce soit, l'histoire de ce type, qui n'est pas très sexy (le type) n'a rien de banal et Larcenet, sous le falacieux prétexte d'une enquête de police nous emmène loin, très loin. Du côté de l'errance et de l'exclusion sans avoir une seul once de sentimentalisme bon ton ou de lieu commun. C'est décalé à souhait et intriguant comme il le faut pour ne pas se poser la question de savoir si on lira le prochain tome (c'est une certitude). A mon avis, une belle réussite et un pavé qui se dévore sans pouvoir le lacher. 200 pages fantastiques. Pis en plus, c'est imprimé sur du papier venant de forêt gérées je ne sais plus comment mais c'est bien.

il a tout cet album ! mangez le.

[DIGNUS EST INTRARE]

hé hé hé
en tout cas, tu m'as donné envie de le lire.

[denisc]

C'est beau. Même si certaines cases peuvent laisser penser à une inutilité ou une "facilité", il ne faut prendre le tout dans son ensemble.

Perso, j'ai pris ces cases comme un instant de repos dans cette histoire, c'est comme dans une composition musicale, il y a des moments forts, des moments plus doux et des pauses pour permettre de reprendre son souffle....

[edgarmint]

Oui, comme le crapaud, un bon BLAST dans la gueule...

Pour ne pas m’étaler, je voudrais juste pointer deux points indissociables qui ont un impact phénoménal sur la qualité de cet album, de ceux qui font qu’il est au-dessus de la mêlée. Tout d’abord le processus, prenant à souhait, dans lequel est enfermé le personnage principal, qui a d’extraordinaire d’être comme créé de toutes pièces. Cela place le lecteur face à un phénomène qu’il ne maîtrise pas, avec tout ce que cela a de déroutant, d’autant que Larcenet prend son temps pour dérouler son histoire, et c’est tant mieux. Ensuite, toujours sur le personnage principal - c’est lié, je vous l’ai dit -, au-delà du physique imposant - euphémisme -, le travail effectué sur le faciès. Rarement j’ai vu pareille expressivité, avec, ce qui peut paraître paradoxal, mais ne l'est pas, un trait qui ne recherche pas le réalisme absolu. Ce visage qui peut paraître poupon, si l’on excepte le nez, mais ça, c’est autre chose, apporte certes un contraste saisissant avec la corpulence, et surtout, offre une variation d’expressions, de mimiques, tout bonnement impressionnante. Pour autant, il est impossible de lire dedans. Dérangeant et inquiétant à souhait !

[edgarmint]

D'où le "peut paraître" et le "mais ne l'est pas" ! Mais je vois très bien ce que tu veux dire, cependant, je ne pense pas que Blast fonctionne avec "des traits le plus simple possible", je dis juste que nous ne sommes pas une recherche de réalisme "pur". La représentation que fait Larcenet de son personnage principal est propre à provoquer la peur, la peur face à une différence qui est palpable dans ce visage qui respire l’instabilité, avec tout ce que la corpulence peut laisser craindre comme déchaînement de violence si les vannes s’ouvrent. Et cela quand bien même les autres personnages - intégrés dira-t-on - semblent plus dans le dégout/rejet que dans la peur. Mais tout au contraire d’un trait simple, le visage, et en particulier la bouche, les yeux, est le fruit d’un trait très travaillé (et non pas d’une ligne claire ou approchante qui exprime tant avec peu) qui effectivement varie d’une case à l’autre de quelque chose d’apparence simple à quelque chose de bien plus complexe. D’où la forte impression d’instabilité qui émane de ce personnage, d’autant plus inquiétante que quelque part, il est impossible de savoir ce qu’il pense, ce que c’est censé exprimer, qu’elle sera sa réaction dans la seconde à venir.

[Croaa]

Personnellement je préfère la simplicité du trait pour l'expressivité que l'expressivité à outrance. parce que la simplicité c'est aussi dans la mise en scène et dans les mots. Dans Blast Larcenet arrive à faire passer une émotion sans faire pleurer tout le monde et sans discours à rallonge à la mode fleur bleue et dose lacrymale élevée. Bref, la simplicité pour l'efficacité. Et si graphiquement c'est le modèle DA, pourquoi pas, mais cela ne s'arrête pas qu'au graphique.

[edgarmint]

Ouaip, mais dans le cas présent, mon ressenti de la représentation du visage par Larcenet est qu'il varie dans un très large spectre entre quelque chose d'assez épuré et quelque chose de bien plus complexe. C'est, parmis d'autres éléments, cette absence de constance qui produit un effet très particulier.

[edgarmint]

Chroniques du tome 1 par D. Lemétayer et L. Cirade

[nan00]

c'est quand même quelque chose , ce manu larcenet
et blast , c'est vraiment une claque graphique avec ses ciels gris délavés , une intrigue qui monte crescendo , un personnage inquiétant et ces dialogues ciselés . on a envie de lire la suite ...
il a vraiment la main pour faire passer la souffrance, l'angoisse , la mort ou la maladie ( déjà dans le combat ordinaire , presque ou les entremondes )
conquis , vraiment

[Coldo3895]

N'empêche... Celui qui dans 20 ans s'attaquera à la biographie de Manu Larcenet devra s'accrocher...
Il y a du lourd.
Je suis convaincu personnellement que tous ses albums, y compris les rigolos, comportent une forte part d'autobiographie.
Ca va être du boulot...

[MadFad]

et celui qui s'attaquera à cette biographie de Manu Larcenet devra réserver un chapitre entier à "BLAST" qui est selon moi un réel tournant dans l'oeuvre de Manu :

- sur le fond : Manu s'attaque, seul, à une série de longue haleine et "pavesque" sur un thème a priori étrange (le parcours d'un criminel ?), pour tenter de comprendre et d'expliquer comment il aurait pu en arriver à commettre un acte (dont à ce stade on ignore tout). Manu sort donc de ses grands sentiers "habituels" : l'humour (Bill Baroud, guide de survie, Donjon Parade, Nic Oumouk ...), "l'introspection métaphysico-philosophico-existentialiste" (Ex Abrupto, l'Angélus de midi, le sens de la vis, on fera avec ...) et ce que je qualifie de "narration humaine" (le retour à la terre, chez francisque) (je ne sais pas où placer le Combat Ordinaire ...).
Alors je pensais avant lecture que Blast allait se rapprocher du style Ex Abrupto ... que nenni, Blast est une histoire non abstraite : il y a une intrigue, une enquête policière, une narration d'un parcours
et c'est là où j'ai le sentiment que Manu est une sur une nouvelle voie

- graphiquement : là encore celui qui a un peu suivi le parcours de Larcenet ne peut que constater que le style graphique a grandement évolué et que Manu a manifestement trouvé un style dans lequel il se régale, et régale aussi le lecteur de ses grandes cases grisatres où l'on ressent une ambiance, des odeurs, le silence et le vent dans les branches ... de ses gueules cassées où la puissance graphique permet d'exprimer l'inexpressivité (ouallllaaaaa j'me comprends ... ) ... ce style que Manu a expérimenté depuis quelques années et qu'il a trouvé (mais qui évoluera encore) et qui fait que sur une case on sait que c'est du Larcenet !

selon moi Blast est donc le début de quelquechose de nouveau ... et je pourrai dire que j'étais là