danielsansespace a écrit:Quel silence. C.est beau, un monde plongé dans sa lecture religieuse du nouveau Blake et Mortimer…
Un nouvel album des aventures de Blake et Mortimer reste un événement éditorial dans le monde de la bande dessinée. Même plus de 35 ans après la mort de son créateur, nos héros britanniques continuent de fasciner. Il suffit de voir la mise en place de cette nouveauté dans les librairies ou de lire la presse généraliste. Je crois que seule la reprise d'Astérix fait aussi bien voire mieux.
J'ai par ailleurs été surpris du sort réservé au dernier XIII, relégué à une simple série lambda chez les libraires.
J'ai opté pour l'achat des deux versions pour cet album, la version strip (avec une couverture qui sied mieux aux canons jacobiens), et la version courante (avec une couverture assez ratée, il faut le dire)
Et j'avoue attendre toujours avec une certaine fébrilité la sortie d'un nouvel albums de Blake et Mortimer,
La première planche de cet album est fort réussie mais j'ai trouvé que cette aventure se situe entre le pire de Sente ("le testament de William S") et le meilleur ("le bâton de Plutarque"). Bref un album moyen où Sente multiplie les références ("la marque jaune", avec la scène de l'explosion dans le train ou encore à Tillieux et "la voiture immergée" avec le personnage du curé et l'idée du Gois) . J'ai même vu une réminiscence d'"Indiana Jones et la dernière croisade "dans le final de cette intrigue . C'est d'ailleurs peut-être là que le scénario pêche, en voulant à tout prix que nos deux héros partent à la recherche d'un trésor historique ("les trente deniers" pour Van Hamme, diptyque pourtant réussi ...sauf la conclusion) ou de Shakespeare ("le testament de William S"), cela finit par être lassant.
Même les inventions du professeur Mortimer finissent par se ressembler : la Taupe n'est qu'une pâle copie du Subglacior vu dans "le sarcophage du 6ème continent". Par contre Yves Sente devra m'expliquer où Olrik a t-il déjà piloté un Espadon? L'aile Rouge oui, mais l'Espadon, non!
D'ailleurs bien que très peu présent dans cet album, malgré son titre, j'ai fini par avoir une certaine sympathie pour notre maudit colonel!
On savait qu'André Juillard voulait entrainer ses personnages vers la légende Arthurienne, et j'avoue que les scènes dans les landes de Cornouailles sont assez superbes.
Graphiquement, il n'y a rien à dire, et c'est avec une certaine émotion que l'on termine le dernier album signé André Juillard.
Un album qui ne démérité pas , mais pour moi il ne fera pas parti des meilleurs reprises post Jacobs. Il se situe loin derrière "l'étrange rendez-vous" ou "la machination Voronov" voire "le bâton de Plutarque".
"Il y a des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux" Chateaubriand