zourbi le grec a écrit:De tous ces blockbusters, seul le B&M de Floc'h m'intéresse donc je vais faire des économies
Idem, et j'ai la crainte que Floc'h et ses acolytes (j'eus préféré, pour cet exercice de style, une collaboration avec François Rivière) ne me déçoivent.
Déjà, concernant la couverture présentée par Dargaud, je regrette que la titraille et les mentions envahissent à ce point le ciel new yorkais. La mention "Une aventure de B&M à New York" me semble inutile, totalement superfétatoire. Les personnages et le décor suffisent pour comprendre de quoi il s'agit. Et si l'éditeur y tient tant que cela, cette mention peut encore figurer en page de titre ou de faux-titre.
Quant aux noms des auteurs, ils eussent pu s'inscrire en bas de la couverture, en lettres noires sur fond de trottoir, disposés soit de part et d'autre des personnages, soit tous trois alignés sous les pieds desdits personnages. Ce qui aurait permis de remonter suffisamment le titre pour restituer un peu de ciel azuréen entre les immeubles.[*] Après, mon appréciation reste une question de goûts et de couleurs sur le contenant, ce qui est subjectif et importe assez peu.
L'essentiel va résider dans le scénario et sans doute aussi dans un choc graphique, compte tenu de l'épure (extrême diront certains) vers laquelle Floc'h tend depuis toujours et qui pourra en rebuter plus d'un
(avec un dessin épuré, le moindre défaut, le moindre pli mal tracé, la plus infime erreur de proportions, sautent aux yeux).
Je dois confesser que je n'ai pas acheté
"48"Huit heures à Berlin" (nonobstant mon intention première ; j'y étais incité pour plusieurs raisons, appréciant la méticulosité d'Aubin et partageant avec Fromental certains centres d'intérêts ; j'ai aussi eu l'occasion de rencontrer chez l'ex-beau-père de ma compagne une femme ayant fui
(après une première tentative manquée, soldée par un peu de rééducation) l'Est avec ses enfants, mais sans son mari qu'elle soupçonnait de l'avoir trahie.
J'ai un peu connu Berlin à différentes époques, lors de brefs séjours, mais tous postérieurs à la chute du Mur, à la différence de ma femme qui, elle, y a vécu de 1984 à 1998 et aura connu la partition et vécu un contrôle de sécurité angoissant en zone Est alors qu'elle n'avait aucun papier d'identité sur elle (disparus, jamais retrouvés
), dès sa première incursion chez les Ossi, sous l'ère du "stasien" Erich Honecker
(accusé de 68 homicides, et en situation de fugitif à la fin de son règne), lors de son premier séjour dans la métropole (avant qu'elle ne redevienne la capitale de l'Allemagne réunifiée).
Malgré d'indéniables qualités graphiques et d'écriture, cette histoire élaborée par Fromental et Bocquet ne m'aura pas convaincu, le scénario s'écartant par trop des canons jacobsiens. Un ami m'avait prêté son album pour lecture avant même de l'avoir lu lui-même. J'avais encore de mon côté, en début de lecture, l'intention d'acheter cet album pour y retrouver un décor qui me fascinait, dans cette ville marquée par l'histoire bien au-delà de la 2e Guerre mondiale. Mais mon impression de lecture n'aura pas déclenché la pulsion d'achat.
Savoir que ce sont les mêmes auteurs qui "flanquent" Floc'h pour ce récit dans la Grosse pomme, et malgré le fait que Floc'h s'implique toujours largement dans l'écriture d'une BD (ce dessinateur de moult illustrations et affiches diverses, n'aime pas être cantonné à un rôle de simple illustrateur quand il fait de la BD et je ne peux que lui donner raison sur ce point), je ne peux m'empêcher de redouter une déception, laquelle serait proportionnelle (inversement) aux attentes que j'ai depuis que Floc'h a fait savoir qu'il se lançait dans l'aventure B&M.
[*] Si Alexander, qui se débrouille bien avec les outils numériques pour faire ce genre de retouches, nous lit et pouvait nous montrer à quoi ressemblerait une couverture avec ces modifications mineures que je suggère, je lui en serais reconnaissant.