Même si on retrouve une trame géopolitique dans les B&M suivants (de la part de Jacobs, ce n'est le cas que dans SOS Météores, autrement les mauvais sont "dépolitisés" ou on est dans l'anticipation comme dans l'Atlantide), le ton n'y est pas aussi va-t'en-guerre que dans l'espadon.
Il faut voir quand même le type de propagande qui peut être déversée en tant de guerre et dans les deux camps. En 1945, on sortait de plus de quatre années d'occupation dont le traumatisme était encore tout chaud.
Dans ces conditions, faire un virage à 180° pour relativiser le ressentiment vis-à-vis des Allemands ou des Japonais demandait une grandeur d'âme dont beaucoup de gens n'étaient pas encore capables.
Dans les années 50, le climat était un peu plus apaisé et les attitudes plus nuancées.
Quant aux reprises, je trouve que ce dogme consistant à poser B&M dans le cadre figé de la guerre froide fait perdre toute réelle créativité à la série. On brode, on brode, mais on n'invente plus rien. Mais là c'est un autre débat.
Effectivement le choix de conserver le cadre des années 50, s'il permet à court terme de ne pas dépayser le lecteur, n'est peut-être pas une bonne chose pour l'avenir à long terme de la série.
D'autant plus que les scénarios des reprises pourraient sans trop de mal avoir lieu à la fin du XXème ou au début du XXIème siècle.
L'Affaire Francis Blake nécessite le cadre de la guerre froide, mais on aurait pu la situer vers le début des années 80, juste avant la détente gorbatchévienne. Ca ferait la liaison avec
Les trois Formules du professeur Sato qui date des années 70.
Je verrais bien
La Machination Voronov en 1990-1991 quand il y eut une tentative de réaction contre Gorbatchev, qui échoua et donna finalement le pouvoir à Eltsine. Rappelez-vous, les chars dans les rues de Moscou...
L'Etrange Rendez-Vous pourrait avoir lieu n'importe quand, pour peu qu'il y ait des bombes H à voler.
Enfin l'aventure des
Sarcophages du Sixième Continent cadrerait bien avec notre époque de terrorisme, dont elle d'ailleurs toute imprégnée. Il suffirait de trouver un autre cadre que l'Exposition Universelle de Bruxelles, mais un grand rassemblement du style Jeux Olympiques ou Coupe du Monde de football peut-être. Le seul hic serait la jeunesse de Mortimer qui ne pourrait plus être située de façon vraisemblable dans les années 20.