Cableguy a écrit:[...] et tu penses que le gars va laisser faire de peur d'être grillé Ou vite coller le malfaisant au tribunal
alexe a écrit:Désolée d'intervenir, mais je me permet de donner mon point de vue sur la question posée, étant débutante, c'est une question très redondante, que je me pose très souvent.
- A l'heure actuelle, qu'il y ait ou non, la crise, je ne vois malheureusement pas comment on peut allier son travaille de dessinateur de BD, avec un travail "salarié" à côté, même à 1/2 ou 1/3 de temps. Pourtant, financièrement ça nous arrangerait bien.... On peut accepter de petits jobs à droite à gauche de commande d'illus etc, vendre des originaux pour arrondir les fins de mois, mais rien qui soit plus contraignant que ça car le temps que demande la réalisation d'un album est énorme. Surtout lorsque l'on débute.
En effet, dessiner une planche, quelque soit le niveau de "départ", prend énormément de temps, d'autant plus lorsque l'on est un tant soit peu perfectionniste, il faut compter une moyenne de 5 planches N&B/mois... Pour exemple, je travaille 6 à 7 jours sur 7, pas loin de 9 à 10h par jours, et encore j'ai réduit cette année pour des raisons de santé. Je prend 1 à 2 semaines "à rien faire" par an, là encore ça date de cette année aussi. Vous allez me dire "je n'ai qu'à être meilleure" mais ça changerai rien quand même, un album ça prend du temps, même si ça se li en 15min dans les WC... Vous, vous ne le voyez sans doute pas, mais c'est un fait.
Alors travailler à côté, on le fait tous au début, mais ça ne dur qu'un temps. Car la fatigue se cumule, les délais de livraison se réduisent et l'impatience des lecteurs grandit aussi. Il faut sortir toujours plus vite, toujours mieux et avec le sourire et lorsque vous ne dormez plus que 3/4h par nuit vous n'êtes plus bons à rien... et ça quelque soit le travail que vous faite.
Par contre nous avons la chance de vivre au quotidien notre passion, qui demande une somme de travaille considérable, de temps de réflexion (oui parce que des fois, même en étant chez un éditeur "mauvais", il faut réfléchir un peu de temps à autre ), d'implication, de don de soi, d'énergie... etc.
Maintenant vu que pour vivre correctement (et encore chez Soleil ils payent bien) on doit réaliser au minimum 5 planches N&B/mois, ça ne laisse pas bcp de place pour quoi que ce soit d'autre.... et même la vie sociale. Je ne me plains pas, c'est un fait, un choix pleinement assumé de tenter de vivre de ma passion. Après il faut savoir ce que l'on veut. Lorsque l'on souhaite devenir auteur de BD, ou même écrivain, romancier etc, quelque soit le genre, c'est pour que les gens nous lisent.... pas pour satisfaire son égo d'artiste dans son coin ou sa rue ou les membres de sa famille. Donc oui, on bosse aussi et surtout pour qu'on nous lise donc pour vendre, et on peut avoir envie que ça marche raisonnablement sans pour autant avoir vendu son âme au diable ensoleillé (par exemple) ou n'être qu'un artisan business ou rêver de devenir "the star" ! Y'a un juste équilibre... "artiste" n'est pas incompatible avec "gagner sa vie"... Modigliani et les artistes maudits ça commence à dater .
Voilàààààààà
PS : Désolée d'avoir pollué votre topic hein
alexe a écrit:. ............. il faut savoir ce que l'on veut. Lorsque l'on souhaite devenir auteur de BD, ou même écrivain, romancier etc, quelque soit le genre, c'est pour que les gens nous lisent.... pas pour satisfaire son égo d'artiste dans son coin ou sa rue ou les membres de sa famille. Donc oui, on bosse aussi et surtout pour qu'on nous lise donc pour vendre, et on peut avoir envie que ça marche raisonnablement sans pour autant avoir vendu son âme au diable ensoleillé (par exemple) ou n'être qu'un artisan business ou rêver de devenir "the star" ! Y'a un juste équilibre... "artiste" n'est pas incompatible avec "gagner sa vie"... Modigliani et les artistes maudits ça commence à dater .
alexe a écrit:Désolée d'intervenir, mais je me permet de donner mon point de vue sur la question posée, étant débutante, c'est une question très redondante, que je me pose très souvent.
- A l'heure actuelle, qu'il y ait ou non, la crise, je ne vois malheureusement pas comment on peut allier son travaille de dessinateur de BD, avec un travail "salarié" à côté, même à 1/2 ou 1/3 de temps. Pourtant, financièrement ça nous arrangerait bien.... On peut accepter de petits jobs à droite à gauche de commande d'illus etc, vendre des originaux pour arrondir les fins de mois, mais rien qui soit plus contraignant que ça car le temps que demande la réalisation d'un album est énorme. Surtout lorsque l'on débute.
En effet, dessiner une planche, quelque soit le niveau de "départ", prend énormément de temps, d'autant plus lorsque l'on est un tant soit peu perfectionniste, il faut compter une moyenne de 5 planches N&B/mois... Pour exemple, je travaille 6 à 7 jours sur 7, pas loin de 9 à 10h par jours, et encore j'ai réduit cette année pour des raisons de santé. Je prend 1 à 2 semaines "à rien faire" par an, là encore ça date de cette année aussi. Vous allez me dire "je n'ai qu'à être meilleure" mais ça changerai rien quand même, un album ça prend du temps, même si ça se li en 15min dans les WC... Vous, vous ne le voyez sans doute pas, mais c'est un fait.
Alors travailler à côté, on le fait tous au début, mais ça ne dur qu'un temps. Car la fatigue se cumule, les délais de livraison se réduisent et l'impatience des lecteurs grandit aussi. Il faut sortir toujours plus vite, toujours mieux et avec le sourire et lorsque vous ne dormez plus que 3/4h par nuit vous n'êtes plus bons à rien... et ça quelque soit le travail que vous faite.
Par contre nous avons la chance de vivre au quotidien notre passion, qui demande une somme de travaille considérable, de temps de réflexion (oui parce que des fois, même en étant chez un éditeur "mauvais", il faut réfléchir un peu de temps à autre ), d'implication, de don de soi, d'énergie... etc.
Maintenant vu que pour vivre correctement (et encore chez Soleil ils payent bien) on doit réaliser au minimum 5 planches N&B/mois, ça ne laisse pas bcp de place pour quoi que ce soit d'autre.... et même la vie sociale. Je ne me plains pas, c'est un fait, un choix pleinement assumé de tenter de vivre de ma passion. Après il faut savoir ce que l'on veut. Lorsque l'on souhaite devenir auteur de BD, ou même écrivain, romancier etc, quelque soit le genre, c'est pour que les gens nous lisent.... pas pour satisfaire son égo d'artiste dans son coin ou sa rue ou les membres de sa famille. Donc oui, on bosse aussi et surtout pour qu'on nous lise donc pour vendre, et on peut avoir envie que ça marche raisonnablement sans pour autant avoir vendu son âme au diable ensoleillé (par exemple) ou n'être qu'un artisan business ou rêver de devenir "the star" ! Y'a un juste équilibre... "artiste" n'est pas incompatible avec "gagner sa vie"... Modigliani et les artistes maudits ça commence à dater .
Voilàààààààà
PS : Désolée d'avoir pollué votre topic hein
LEAUTAUD a écrit:Il y aura toujours des Modigliani , ceci dit , et j'éprouve de la tendresse à leur égard , et une grande admiration.Ce n'est pas par hasard , bien qu'il s'agisse d'un domaine tout différent , que j'ai choisi mon pseudo...
Je suis heureux de lire ton point de vue de professionnelle qui rappelle quelques évidences , aussi dures soient-elles.
Martin Juneau a écrit:Je ne me plains pas de ton argument. Ça en dit long sur comment c'est d'être un auteur BD pour le public. Mais j'aurais une question à vous poser. Quand vous commencez à publier une œuvre pour les gens en général et par crainte de voir notre oeuvre volée par un éditeur, est-ce que la meilleure façon serait de consulter un agent? Un ami à moi m'a parlé de ça hier quand je lui ai montré mon premier livre que j'ai crée moi-même pendant 1 an.
zourbi le grec a écrit:Et est-ce que la vente des planches originales qui se pratique de plus en plus de nos jours, ne permet pas d'avoir un complément substantiel ?
le meilleur moyen de protéger son œuvre est de l'éditer !
D H T a écrit:J'ai créé un sujet pour permettre de citer les BD que vous considérez comme des oeuvres d'art:
http://www.bdgest.com/forum/quelles-bd-considerez-vous-comme-des-oeuvres-d-art-t47465.html
Concernant l'art à proprement parler, les impératifs de rentabilité industrielle forcenée ne sont pas de nature artistique, d'où une stratégie de dissociation si on veut s'en prémunir afin de préserver le contenu: métier réaliste le jour, rêve artistique le soir. Aucun rapport non plus avec l'intention de publication, dans la mesure où un auteur publié ne vit pas forcément de ses publications. Il est donc possible de vouloir publier sans vouloir en vivre... et sans intermédiaire, à condition d'avoir les moyens d'être son propre éditeur.
alexe a écrit:Ce que toi tu considèreras exclusivement comme "oeuvre d'Art" tiens de ton esthétisme et de ta hiérarchie culturelle propre... Moi je vais considérer des oeuvres comme : "Maus" de Spiegelman, celles de Dave MacKean ou bien encore Breccia ou même le dernier Cromwell comme étant des œuvres d'Art. Pourtant toutes celles citées ont été réalisées par des Auteurs professionnels sous les contraintes d'édition classique.
D H T a écrit:Concernant l'art à proprement parler, les impératifs de rentabilité industrielle forcenée ne sont pas de nature artistique, d'où une stratégie de dissociation si on veut s'en prémunir afin de préserver le contenu: métier réaliste le jour, rêve artistique le soir. Aucun rapport non plus avec l'intention de publication, dans la mesure où un auteur publié ne vit pas forcément de ses publications. Il est donc possible de vouloir publier sans vouloir en vivre... et sans intermédiaire, à condition d'avoir les moyens d'être son propre éditeur.
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