Aigle Solitaire a écrit:Je trouve Chez Les Belges bien meilleur que les quatre premiers albums de la série, du Gaulois à Gladiateur. La scène d'entrevue avec César (gaulois puis pirates) et la scène de bataille parodiant Waterloo sous la plume de Victor Hugo restent pour moi inoubliables.
Chacun a forcément ses préférences, mais j'ai l'impression que tu n'as pas relu
Gladiateur depuis longtemps. C'est la première incursion d'Astérix et Obélix dans l'"Urbs Aeterna", la cité servant de résidence aux empereurs d'essence divine. Le scénario est inventif, alerte, drôle et bien rythmé, conçu pour une prépublication dans Pilote à raison d'une planche par semaine. Les faiblesses du premier album sont un lointain souvenir. Et au niveau dessin, en trois ans de dur labeur, le trait d'Uderzo a gagné en souplesse et en rondeurs, le style s'affirme. C'est d'ailleurs le premier Astérix où Uderzo doit se frotter aux architectures romaines et, ma foi, il s'en est plutôt bien sorti.
A mes yeux, c'est le premier grand Astérix, avec un niveau de qualité équivalent entre le scénario et le graphisme. Le parfait équilibre est trouvé. La Serpe d'or et Les Goths étaient équilibrés également, mais en deçà pour la qualité de l'ensemble. En cela,
Gladiateurs ne peut se résumer à deux scènes mémorables, même s'il en contient de très savoureuses.
Il faudra que je relise
Chez les Belges, mais déjà à l'époque de sa sortie, j'avais ressenti une baisse de régime de la part des deux auteurs. C'était également le cas de
La Grande traversée. Et pour ma part, je pense que si Goscinny n'était pas mort prématurément, il aurait su rebondir. Une baisse de régime au milieu des années 70 après ce qu'il avait produit dans les années 60 et ses fonctions à Pilote, c'est la seule constatation qu'il n'était qu'un être humain et pas une machine. Sa tragique le confirme, hélas. En revanche, je pense qu'Uderzo avait de sérieux problèmes avec ses mains et que les plus belles pages d'Astérix au niveau graphique étaient derrière. Même avec un Goscinny en grande forme, le recours à des assistants allait s'imposer et s'accompagner d'une baisse de qualité inéluctable.