L'album "Urgence climatique" que j'ai fait avec Ivar Ekeland était sélectionné pour le prix "Éco-Fauve Raja" du Festival d'Angoulême.
Nous venons de demander au Festival de le retirer de la sélection.
Accoler le nom d'une entreprise, quelle qu'elle soit, à un prix sur l'écologie revient à lui accorder une sorte de caution écologique.
Nous ne le voulons pas.
Le jury entier de ce prix a démissionné pour cette raison il y a quelques jours.
D'autres, comme Etienne Davodeau, Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici sont du même avis et ont retiré leur livre de la compétition, ce qui remet de toutes façons totalement en cause la légitimité du prix pour celui qui l'obtiendrait.
Cette décision a été mûrement réfléchi et se fait à notre grand regret, car c'est une occasion de parler d'écologie et de nos livres qui disparaît.
pabelbaba a écrit:Belle polémique en carton.
Parfaite pour les commères du net!
pabelbaba a écrit:En tout cas cette polémique à deux balles nous a ramené Baydayleaks à la vie!
Roissy, le 12 février 2022
Le Groupe RAJA partenaire engagé aux côtés du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
Partenaire du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême depuis 2018 et pour les années à venir, le Groupe RAJA a porté plus loin son engagement dans l’édition 2022 avec le parrainage d’un nouveau Prix officiel du Festival en lien avec l’écologie. Par cette démarche RAJA manifeste sa conscience des responsabilités sociétales et des valeurs humaines et culturelles qui sont les siennes depuis de nombreuses années et qui font écho à sa trajectoire en matière de développement durable.
RAJA regrette par conséquent que les membres du jury choisis par le Festival aient rejeté, par principe, l’accompagnement d’un tel Prix par une entreprise quelle qu’elle soit.
La prise de conscience et les réalisations de RAJA relatives aux problématiques environnementales et culturelles, ne sont pas nées avec la création de ce Prix.
RAJA, entreprise française familiale et indépendante, créée en 1954 par Rachel Marcovici, la mère de l’actuelle dirigeante Danièle Kapel-Marcovici, est consciente depuis sa création de sa responsabilité sociétale et environnementale et engagée depuis de nombreuses années dans une stratégie visant à réduire son impact sur l’environnement.
En tant que distributeur (et non industriel) RAJA agit concrètement en menant une politique d’achat volontariste et engagée qui privilégie les achats de proximité et des produits écoresponsables. 97% de nos fournisseurs sont européens, et 86% des produits que nous vendons sont fabriqués en Europe.
RAJA exige de tous ses fournisseurs qu’ils signent leur Charte des Achats et du Développement Durable, qui demande un engagement sur la protection de l’environnement et sur le respect des règlementations en matière de droits humains et de l’environnement.
Les produits écoresponsables (certifiés par des écolabels comme EU Écolabel® ou NF Environnement®, issus de ressources renouvelables et certifiés FSC® ou PEFC®, fabriquées à partir de matières recyclées et ou recyclables) représentent 65% de nos ventes, avec l’objectif d’atteindre 75% d’ici 2024.
L’emballage est indispensable pour protéger, stocker et transporter les produits. En tant que tel, il est utile à nos vies, à nos échanges et à notre économie. RAJA est quotidiennement aux côtés de ses clients acteurs de l’écosystème de la bande dessinée (éditeurs, libraires…) afin de leur permettre d’emballer et expédier leurs ouvrages et de les livrer en toute sécurité à leurs lectrices et lecteurs.
« Notre mission est de rendre les emballages les plus éco-responsables possibles et nous encourageons l’ensemble de nos clients à utiliser des emballages respectueux de l’environnement. (Cf. article les Echos du 17/05/2019 Raja, moteur de la transition écologique dans les emballages.)
Bien sûr, il nous reste des progrès à réaliser. Mais, comme beaucoup d’autres entreprises, nous nous inscrivons dans une trajectoire que nous nous efforçons de concilier avec le calendrier de l’urgence climatique et l’action dans un monde ouvert concurrentiel. »
Condamner par avance l’ensemble du monde de l’entreprise, comme ont pu le faire certains membres du jury démissionnaires de l’Eco Fauve RAJA apparaît contradictoire avec les attentes manifestes de l’immense majorité des citoyens qui se tournent vers les entreprises, vers leur propre entreprise, pour leur demander d’agir de manière socialement responsable.
Si RAJA déplore sincèrement qu’aucun dialogue n’ait été possible en raison de leur position de principe, elle respecte cependant leur décision et libre arbitre.
En s’unissant au Festival d’Angoulême, RAJA s’est engagé en faveur d’un partenariat de nature à la fois artistique, économique et écologique au service du public et des amateurs de bande dessinée. Le Groupe RAJA conserve intacte sa volonté de persévérer dans son engagement, avec son partenaire de réputation mondiale, le Festival d’Angoulême, pour promouvoir auprès du public les œuvres des créatrices et des créateurs du 9e art. Il le fera, bien évidemment, dans le respect absolu de leur indépendance créative.
Ce faisant, fort de ses 4 500 collaboratrices et collaborateurs, le Groupe RAJA agira avec la même sincérité que celle qui l’anime depuis des décennies dans le soutien à la cause de femmes dans le monde - via l’action de la Fondation RAJA-Danièle Marcovici - et des artistes d’art contemporain. Il le fera sous l’impulsion de sa Présidente Danièle Kapel-Marcovici, dirigeante engagée, qui voit dans la bande dessinée « une forme essentielle de culture populaire, au meilleur sens du terme, accessible à toutes et tous, facteur d’ouverture au monde et déterminante dans la relation que la jeunesse entretient à la lecture ».
Les actions et les engagements de RAJA sont détaillés dans sa Déclaration de Performance Extra-financière publiée et évaluée chaque année, disponible ici :
https://www.raja-group.com/fr/nos-engagements
LA RÉPONSE DU FESTIVAL :
À propos de la démission du jury du Prix Éco-Fauve Raja et des commentaires de certains de ses membres
Les membres du jury que le Festival avait sollicités pour leurs compétences et leurs engagements, à des titres très divers, dans le domaine de l’écologie, ont considéré collectivement qu’il n’était pas envisageable qu’une entreprise, quelle qu’elle soit, puisse parrainer ce Prix. En conséquence, ils ont fait le choix de ne plus assurer cette fonction.
Le Festival a pris acte de leur décision (par écrit, après avoir échangé avec eux) et leur a indiqué qu’il allait désigner, dans les meilleurs délais, un autre jury (pas forcément de même nature) afin d’être en mesure de proclamer un lauréat. Cependant, certains membres, auteurs de bande dessinée, ont fait le choix, sans en avertir en rien le Festival, de communiquer sur leur prise de position.
Le commentaire du Festival à ce sujet intervient dès lors à deux niveaux :
De manière factuelle
L’ensemble des membres de ce jury était parfaitement au courant que le Prix concerné était parrainé (par RAJA). Lors de l’annonce de sa création au moment de la conférence de presse du Festival, le 23 novembre dernier, sa dénomination (Éco-Fauve Raja) a bien été mise en avant, en même temps qu’étaient annoncés les livres en sélection. Depuis cette date, de nombreuses actions ont été conduites (mise en ligne sur le site du Festival, réalisation de vidéo, intégration dans le livret des Sélections Officielles…). Un communiqué de presse du 9 décembre annonçait très officiellement la composition du jury, à l’issue de l’accord de ses membres (rappelant au passage les livres en compétition). Réagir aussi tardivement, le 5 janvier, plusieurs semaines après ce lancement et les actions qui l’ont suivi, pose donc des problèmes au Festival et interroge sur les motivations qui fondent une telle attitude…
Il est facile de réaliser un dessin satirique sur le Festival afin d’avancer l’idée que l’événement serait corvéable à merci par rapport à son partenaire. Il l’est peut-être moins, pour l’auteur de ce dessin, d’expliquer comment on peut agir ainsi après de tels échanges :
Mail du Festival le 29 octobre 2021, demandant à François Olislaeger de réaliser le trophée du nouvel Éco-Fauve Raja (prestation rémunérée).
Réponse de François Olislaeger le 30 octobre : « Oui j’ai bien compris les demandes. C’est très enthousiasmant. J’ai déjà commencé et ai quelques idées. »
Mail du Festival le 17 novembre 2021 : « Nous souhaiterions savoir si vous accepteriez de présider le jury Éco-Fauve-Raja ? »
Mail de réponse le 21 novembre 2021 de l’auteur contacté : « Merci pour l’invitation à présider le jury, j’accepte avec plaisir », puis le 28 novembre : « quelle belle initiative de remettre ce prix. »
De manière générique
Le Festival rappelle et précise :
Que la création de ce Prix partait du constat de l’enjeu sociétal majeur que constitue aujourd’hui, à l’échelle planétaire, la question écologique et de l’observation d’un intérêt croissant d’autrices et auteurs pour traiter de ce sujet (à des échelles macro et micro). Il s’agissait par conséquent pour lui de mettre tout particulièrement en avant des œuvres portant sur toutes ces dimensions, via des formes de médiation propres au Festival : réalisation de vidéos, action en ligne, intégration dans le Livret des Sélections Officielles (diffusé, entre autres, aux bibliothèques et médiathèques), exposition et rencontres-débats dans le temps du Festival, relations presse… Ce Prix est une initiative du Festival, initiative que son partenaire, Raja, sollicité, à bien voulu soutenir.
Qu’en tant qu’événement culturel, il s’inscrit dans une démarche fédératrice et ne saurait, par conséquent, considérer, à priori, que toutes les entreprises, puissent être illégitimes pour s’engager à ses côtés, avec sincérité, dans la construction d’actions en faveur de la promotion d’un genre ou d’un sujet en lien avec la bande dessinée. En ce sens, que l’une d’entre elles - en l’occurrence Raja partenaire du Festival depuis maintenant des années, dans les bons comme dans les mauvais moments - permette au Festival de déployer différentes formes d’actions pour promouvoir des livres en lien avec l’écologie, lui apparaît comme une valeur ajoutée (cette société n’intervenant en rien dans la désignation du lauréat potentiel). L’idée que toute entreprise serait par définition impropre à participer d’une telle démarche positive n’est pas recevable et ce d’autant plus qu’on insiste aujourd’hui sur les dimensions de RSE qui doivent désormais prévaloir de plus en plus chez celles-ci. Il en va de même pour les accusations systématiques de greenwashing qui s’apparentent à des procès en sorcellerie. À cet égard, il n’est pas inutile de souligner qu’à aucun moment les membres du Jury et les auteurs concernés ne se sont intéressés à la démarche éco-responsable de Raja, malgré les propositions du Festival, se contentant de rester à un niveau de principe englobant toutes les sociétés.
Qu’il n’est pas inutile de rappeler qu’afin qu’un livre rencontre ses lecteurs, il doit être relayé jusqu’à eux par « la chaîne du livre ». Une chaîne qui se compose précisément d’entreprises. Le livre lui-même utilise, consomme, du papier et il est livré, par des camions, dans des cartons. Même la dimension immatérielle des clics en ligne qui en font la promotion est, on le sait, consommatrice d’énergie. Chacun des acteurs de la chaîne du livre – y compris les autrices et auteurs eux-mêmes en général et ceux qui s’expriment aujourd’hui - est par conséquent, comme tout citoyen, confronté à des principes de réalité qui l’empêchent de prétendre à un comportement totalement irréprochable et neutre en matière d’empreinte écologie. Le Festival n’y fait pas exception. Mais toutes les bonnes volontés s’efforcent, en conscience, de s’inscrire dans des trajectoires de progrès dans ce domaine, et de faire, pas à pas, progresser cette cause. L’Éco-Fauve Raja se veut une pierre dans cet édifice.
Que le secteur de la bande dessinée a besoin, comme beaucoup d’autres secteurs artistiques, du concours d’entreprises partenaires (pas seulement sur le plan budgétaire, mais aussi au regard des savoir-faire qui sont les leurs, et de l’ouverture au monde qu’elles apportent, notamment via leur secteur d’activité). Les plus grandes institutions et événement culturelles ont recours à elles : le Festival de Cannes, Les Rencontres photo d’Arles, la Comédie Française, l’Opéra de Paris, le Musée du Louvre, le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay, Le Musée Jacques Chirac du Quai Branly… on ne saurait les citer toutes tant la liste est longue. De nombreux Prix sont parrainés par des entreprises (les victoires de la musique pour ne citer qu’elles puisqu’elles sont dans l’actualité). Dès lors qu’une éthique accompagne cette démarche, elle est parfaitement légitime. Pourquoi ne pourrait-il pas en être ainsi dans le secteur de la bande dessinée, qui fait figure de parent pauvre en la matière, tant est réduit le nombre d’entreprises qui l’accompagnent (en comparaison avec le cinéma, la musique, l’art contemporain…) ? Incontestablement le choix des membres du Jury et des auteurs concernés envoie un contre-signal fort à l’encontre de cette évolution. Pourtant, et pour prendre un exemple récent, l’apport des entreprises partenaires du Festival aura contribué significativement à lui permettre de surmonter son annulation en 2021 et de se présenter en capacité de promouvoir des artistes et leurs œuvres en 2022.
Qu’il continuera d’agir, en partenariat avec Raja, – et les pouvoirs publics naturellement - à travailler sa trajectoire dans le domaine du développement durable, et à développer solidairement des actions de sens avec les 3 000 collaboratrices et collaborateurs de ce Groupe et ses dirigeants, au premier rang desquelles sa Présidente.
Dans un contexte ou le Festival doit surmonter une situation sanitaire qui l’aura largement affecté - à l’instar de nombre d’événements culturels - et où il lui faut, à l’aune de son cinquantenaire, évoluer pour répondre aux enjeux de l’écosystème de la bande dessinée ; qui peut douter qu’il aura besoin du concours de tous ses partenaires publics et privés ?
ubr84 a écrit:La réponse du festival est un très beau pamphlet pro-business, les gentilles entreprises sans qui rien ne serait possible en ce bas monde
C'est tellement caricatural en réponse à des positions de principe que tout ceci démontre un magnifique dialogue de sourds.
J'ai l'impression d'avoir Philippe Poutou qui discute avec Emmanuel Macron
L'édition 2022 s’efforce aussi de prendre en compte des évolutions sociétales fondamentales et d’agir en faveur de la jeune création. Ainsi, à l’heure où l’écologie émerge comme le sujet de société majeur dont s’emparent de nombreux artistes de bande dessinée, le Festival lance, avec la complicité de son partenaire principal, un Fauve dédié à cette thématique : l’Éco-Fauve RAJA. Il crée également, avec l’Institut René Goscinny, un Prix en faveur des jeunes scénaristes : le Prix René Goscinny - Jeune scénariste (venant compléter le Prix existant qui distingue un scénariste confirmé).
SÉLECTION ET JURY DE L'ÉCO-FAUVE RAJA en gras majuscules !
Parce que l'écologie est l'enjeu majeur du présent et de l'avenir et que la bande dessinée, à l'instar de tous les arts, est traversée par les questions de société, de nombreux·euses auteur·trice·s se sont emparé·e·s du sujet. Le Festival, accompagné de son partenaire principal, la société RAJA, leader européen du secteur de l'emballage et à ce titre particulièrement concerné par le développement durable, lancent l'Éco-Fauve Raja.
Les 7 livres qui composent la Sélection de l'Éco-Fauve Raja ont été dévoilés mardi 23 novembre dernier lors de la présentation de la 49e édition du Festival. Ils sont présentés dans ce communiqué.
Le lauréat sera dévoilé le samedi 29 janvier lors de la Cérémonie de remise des Prix (Scène nationale - Théâtre d'Angoulême). Il sera choisi par un jury de scientifiques, auteurs et militants dont la composition est annoncée ci-après...
trimordiah a écrit:Les gars vous avez bien raison sur un point : c'est très hypocrite l'écologie,...
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