Les éditeurs soumettent des candidats à la sélection au comité (Panini n'en soumet pas, pour autant que je sache)
De là, il ne faut pas être devin pour comprendre le challenge:
il faut contenter tout le monde, sauf Soleil, qui n'a jamais droit qu'à des miettes, 1 album sélectionné + 1 via sa filiale Quadrants (je ne compte pas Futuropolis). Mais on se sait pas ce que Soleil a proposé. Peut-être pas grand chose, justement.
De là, si vous regardez, vous pourrez vous amuser à essayer de trouver les compromis pour atteindre un équilibre instable, qui veur que les gros éditeurs soitent mieux représentés, Glénat en tête (10 titres dont 3 titres en sélection patrimoniale... ironique pour un éditeur qui s'est fait des couilles en or sur la bande dessinée historique
), Dargaud (9 titres), Delcourt, Dupuis, Lombard, Futuropolis, Casterman auxquels se rajoutent Cornelius et l'Association. Les invités surprises chez les éditeurs sont Ankama, le lézard noir, ça et là et surtout Actes Sud qui, pour un acteur relativement mineur en volume place 3 titres dans la sélection officielle (seul Dargaud fait mieux avec 4 titres).
Voilà pour l'équilibre entre éditeurs.
De là, la sélection se perd en assurant les indispensables: Bilal, Tardi (deux fois), Blutch, Vivès, Juillard, CLowes, Delisle, Peeters, Thompson parfois en négligeant la qualité intrinsèque des livres (quand même, le Bilal est très limite, par exemple)
Et il faut aussi avoir un mix entre populaire et 'élitiste', ce qui amène au choix incompréhensible sur Larcenet, auteur 'indispensable' à toute sélection angoumoise, mais préférer son Valérian à Blast est hallucinant. Mais cela permet d'avoir une icône populaire au casting (avec Jonathan). Mais il faut ajouter des série comme Voyageur, La Rage, Protocole Pélican... contrebalancé par la présence de Brecht Evens, Isabelle Pralong, Max de Radiguès... pour la caution indé/élitiste
Notez une absence remarquée de l'équipe des historiques de l'Association: Guibert en scénariste pour la sélection jeunesse, mais ni Sfar, ni Trondheim, ni David B (qui ferait un beau grand prix, amha) et ainsi que l'absence de Blain (question de timing ? et de toute façon, déjà primé, ce qui explique sans doute qu'il ne soit pas plus soutenu par son éditeur)
En fait, je ne vois pas de franches fautes de gouts (le Bilal) ou d'
erreurs (Paul en jeunesse, la grande guerre de Charlie aurait plutôt eu sa place en patrimonial et le Alec est une intégrale). Je vois plutôt des absents, des livres qui manquent, certainement, mais il faut garder le nombre de titres sélectionnés dans des limites raisonnables. Une sélection de 200 indispensables, vous imaginez ?
Ce que je vois, c'est une sélection qui tente de ménager tout le monde, et qui, fatalement, à force de ne vouloir mécontenter personne de contente personne. Vouloir être fédérateur à tout prix, c'est s'assurer de ne fédérer personne.