Oncle Hermes a écrit:Tireg a écrit:C'est un peu le prolongement et l'aboutissement de toute la remise en cause des comics depuis les années 80 (Watchmen, DKR, etc...) : le plus grand héros devient le plus grand dictateur.
J'y vois surtout le prolongement des années 90 et de la vague dark qui a justement suivi les Watchmen, DKR, etc. : La Mort de Superman, Knightfall, Emerald Twilight, ce genre de choses...
Oui, c'est ce que je voulais dire par "
depuis les années 80".
Oncle Hermes a écrit:En fait, tu poses justement le doigt sur ce qui me gêne. Ce que tu décris, c'est l'opération de calibrage du bon levier qui servira à soulever le monde faire basculer Superman. Lois est traitée comme un outil du scénariste. Et une fois que l'objet a joué son rôle, on n'en entend, pour ainsi dire, plus parler.
Je ne trouve pas que ce point de départ soit pire que d'autres. Regarde Watchmen, le point de départ, c'est la mort du Comédien !
Dans plein d'histoires, le point de départ est la mort de quelqu'un (tiens, chronologiquement, Batman démarre par la mort des parents de Bruce Wayne).
Ici, je trouve que c'est finalement bien amené. On se demande même comment le Joker n'a pas pensé plus tôt à s'en prendre à des gens réputés proches des super-héros !
C'est peut-être le traitement un peu "réaliste" (autant qu'un comics de super-héros puisse l'être) qui te dérange ?
Je rapprocherai quand même cette histoire de "Crise d'Identité" dans son propos et son traitement.
Oncle Hermes a écrit:Tireg a écrit:Oncle Hermes a écrit:Sans rentrer plus dans les détails, la quinzaine de chapitre suivants aligne des idées qu'on a chacune vu traitée au moins dix fois, et sur chacune de ces dizaines de fois, au moins une ou deux fois bien mieux que ce qu'on nous donne là.
Ah ouais ? Moi j'aimerais bien que tu rentres dans les détails, parce que je ne vois pas ce qui peut être déjà vu dans cette histoire. (mais tu as sans doute plus lu de choses que moi)
- Metropolis détruite : le parallèle le plus évident est le sort de Coast City dans Emerald Twilight que je mentionnais plus haut ; la ville est rasée, et Hal Jordan, en réaction, devient le super-vilain Parallax. Plus près de nous, on peut aussi penser à Superman: Pour demain où Superman doit réagir à la soudaine disparition d'un million de personnes, dont Loïs.
- "Les héros ont-ils le droit de tuer les méchants ?" : question apparue dans un nombre littéralement incalculable de numéros de comics ces dernières décennies (incalculable, mais je parie pour un nombre à trois chiffres). Sans parler des autres médias et en dehors du genre super-héroïque même.
- "Et si les super-héros s'occupaient des vrais problèmes ?" / "Et si les super-héros prenaient le pouvoir au nom du plus grand bien commun ?" : la question (au moins son premier versant) peut remonter jusqu'au Green Lantern/Green Arrow d'O'Neill et Adams. Pour s'en tenir à quelques titres emblématiques... Watchmen. Kingdom come. Authority vol.1 et 2. The Dark Knight Strikes Back. Superman: Red Son. Superman: Birthright (Droit du sang ou Les Origines en VF). Superman: Pour demain déjà mentionné (même type de trauma, même tentation pour le grand bleu...). Les évènements menant à Infinite Crisis. Superman: Terre 1. Actuellement, Jupiter's Legacy. J'en passe, j'en oublie, et j'en ignore sans doute beaucoup aussi. (Version les super-vilains dominent : Wanted, Planetary, Black Adam au Kahndaq dans 52, Sinestro sur Korubar.)
- La relation conflictuelle Batman/Damian (mieux traitée chez Morrison et chez Tomasi). La relation Superman/Wonder Woman. Etc.
Oui, effectivement, mais je n'étais pas allé cherché si loin en tordant le propos.
Pour aller plus loin que ce que je disais dans mon "tout est cliché", toutes les histoires ont déjà été racontées. La seule chose que l'on peut faire maintenant, c'est soit les moderniser, soit proposer un angle différent. On raconte une histoire d'un gentil contre un méchant du point de vue du gentil, puis plus tard on se demande "mais le méchant, il en pense quoi ?"
Oui, ici les questions dont tu parles sont dans
Injustice. Mais je trouve que Taylor y apporte sa propre réponse, et pas une énième "ooooh, mais on est des super-héros, on doit sauver la Terre quand elle est attaquée !" ou "Naaaaan, tuer c'est mal, je le sais parce que nous sommes dans une société judéo-chrétienne !"
Mais là où je te rejoins, c'est que la 2e année est plus subtile sur ce sujet. Je lisais hier le chapitre 14
quand Sinestro tue Despero sous les yeux d'Hal Jordan, et qu'il lui dit "tu vois, j'avais pas le choix !" et que Jordan dit "ah bah oui, j'ai tout vu !"
et ça montre parfaitement les dérives que Superman a engendré avec son "nouvel ordre mondial".
Oncle Hermes a écrit:Tireg a écrit:Ah ? Et la relation entre Green Arrow et Harley Quinn n'est-elle pas humaine et touchante ?
Le chapitre 5 a sans doute fait beaucoup pour que je ne jette pas l'éponge dès le début. Ceci étant, la majorité de la "relation" entre ces deux-là
est tout de même post mortem pour l'un d'eux. On les voit finalement assez peu ensemble.
De façon générale, Harley Quinn est quasiment à mes yeux le personnage le plus intéressant de la série, depuis les débuts jusqu'à aujourd'hui. (Et l'
annual avec Lobo est juste énorme.
)
Ah oui, je me faisais la réflexion hier aussi : Harley Quinn et sa fausse moustache...
Mais je trouve tout le passage dans
le Quiver la Arrow Cave très beau.
J'aimerais maintenant voir les parents Kent un peu plus en avant.
Oncle Hermes a écrit:Tireg a écrit:Et il est vrai que la 2e année retrouve davantage cet aspect humain, et fait moins dans le spectaculaire (quoique... Sinestro...).
Quand on arrive à marier l'humain et le spectaculaire, on arrive à ma définition d'un bon comic. Eheh.
Ce qui me fait penser que je peux comprendre ton point de vue : j'avais lu la 1ère année au rythme de publication. Ce qui fait qu'on ne voit pas aussi nettement à quel point il est effréné. Tout s'enchaîne à une vitesse folle. Il y a une idée par chapitre, les chapitres sont très courts, ça renforce le sentiment de vitesse de l'histoire. A côté, le rythme des comics mensuels fait carrément poussif.
Je vois bien le côté artificiel que tu pointes, il faut un cliffhanger toutes les 10 pages (et non toutes les 22 pour les comics traditionnels), ça doit être énervant quand on lit tout d'un coup.
C'est peut-être pour ça que je trouve la 2e année plus "molle" : parce qu'il y a moins de cliffhangers énormes à la fin des chapitres. Aujourd'hui, j'en compte deux ou trois, pas plus.
J'avance l'hypothèse que Taylor a dû mettre en place beaucoup de choses pour vraiment commencer à raconter ce qu'il voulait. Là où il aurait pu dire "Bon, voilà le nouveau statu quo" et faire l'impasse de toute cette 1ère année, il a préféré le raconter intégralement.
Maintenant, il peut développer ses personnages, élargir le spectre et faire intéragir tout le DCU dans ce nouveau statu quo.
Et puis justement, le format numérique est en soi une contrainte : peut-être que Taylor n'a pas l'habitude de traiter sous cette forme courte quand il commence le titre ? Il lui aura fallu 1 an pour maîtriser ce format.
Je spécule, je spécule...