Alors quand Mourad Boudjellal a annoncé l’exhumation de
Futuropolis par Soleil, ca a été la levée de boucliers. Il aurait profané un cimetière que ca n’aurait pas été pire. C’est qu’il n’est pas du sérail, voyez vous. Un peu comme Tapis entrant en politique. L’intrus, l’homme à abattre.
Sans aller jusque la, j’étais moi même assez dubitatif.
Attendons de voir avant de juger, disaient certains. Dont acte. Mais déjà les plus critiques trempaient leur plume dans l’acide et leur clavier dans la soude caustique. Les jeux étaient fait pour la plupart.
Au bout de six mois, force est de reconnaître pour ma part la qualité des publications. Je n’ai pas tout acheté, pas tout lu, mais sur la forme les objets sont tous de très bonne facture, les défauts sont mineurs et on sent bien qu’il ont été réalisés avec application.
Sur le fond, même bilan. Les récit sont solides et les œuvres personnelles. Quelque bémol ici ou là, le de Crecy par un peu en choucroute sur les 10 dernières pages, l’Yslaire (que je n’ai pas encore terminé) semble obnubilé par les thèmes de Shoah, de fratrie et d’anges déjà exploré dans Xxesiecle.com. Mais on aussi quelque perles comme « Abdallahi ».
Mes regrets pour l’instant, un certain manque d’audace sur les formats. Je regrette (ou attends) les recueils d’auteurs comme « Etat des stocks » ou « Mine plomb / Chiure de Gomme » ou encore des grand format N&B, comme le 40x40 de Gir. On va dire que je gatouille (déjà
), que je m’accroche au passé…
Justement, autres temps autres mœurs sans doute, en regardant la bibliographie de
Futuropolis V1 on voit que très peu d’ouvrages étaient à suite. Robial préférait sans doute attendre pour présenter une oeuvre complète plutôt que de la tronçonner en épisode. A part la collection
Futuropolis 32, dont c’est le concept, je regrette aussi d’attendre pour avoir la suite du sourire du Clown ou Abdallahi. Un pavé de 130 pages aurait eu une certaine classe. Et incontestablement audacieux. Le marché fait loi mon bon monsieur. Mais de mémoire, il me semble que Boudjellal semblait prêt a travailler à perte dans cette entreprise. Il se payait une danseuse onéreuse et capricieuse.
Dernière facette encore non exploitée (je crois) de
Futuropolis : Les traductions. Il y avait moult rééditions de vieilleries de l’age d’or. Des trucs introuvables et incontournables comme Krazy Katz. Et des découverte plus contemporaines aussi. Pas de nouvelles de ce coté la pour l’instant semble t il. Peut être est-ce parque la niche a été réoccupé au fil des années par des éditeurs comme les éditions Cornélius, l’Asso ou plus récemment Akiléos. Bref, dans ce domaine aussi j’aimerais que le nouveau
Futuropolis m’étonne.
Car c’est le fin mot de l’histoire.
Futuropolis, c’était étonnant ! Pour ne pas dire hétérogène. C’est peut être ce qui l’a mené a sa perte…