En matière de politique étrangère, pour l'OTAN, l'Europe n'est pas la victime de Trump mais de sa propre idéologie. Pour ça, on peut remercier Trump d'avoir, j'espère, mis fin au délire de l'anti-militarisme forcené et de la solidarité à tout prix.
L'Europe depuis 1945 s'est engouffrée dans une idéologie pacifiste des relations internationales complètement folle:
"on a été éprouvés par la guerre, on va donc être farouchement contre la guerre et solidaire avec tout le monde, n'importe qui, n'importe comment, à n'importe quel prix. Et puis en parlant de prix, ça tombe bien, on est d'autant plus portés à l'idéalisme jusqu'au-boutiste et absolu que ça nous coûte rien justement puisqu'on profite du "bouclier US"tant décrié mais qui fera le sale boulot à notre place quand même".
En clair, on veut le Paradis, mais on refuse de savoir qu'il a nécessairement des limites et que s'il existe, ce n'est pas parce que notre paix est efficace, mais parce qu'on a des sentinelles ultra-guerrières qui en assurent la sécurité (Kagan est excessif sur certains points, mais sur celui-là, il a raison). Cette politique lâche a été celle de De Gaulle par exemple: facile de quitter l'OTAN quand on sait par ailleurs qu'on est à l'abri du bouclier US de toute façon grâce à la géographie qui nous mettait en seconde ligne (au même moment où il montrait aux français qu'il avait des muscles face aux USA, il achetait des avions ravitailleurs aux USA...).
Trump recadre tout le monde en disant que l'Europe va devoir être responsable de son propre sort. C'est tout de même sidérant que les européens hurlent contre cela, ce qui revient à dire qu'ils refusent d'être des Etats souverains...
Quel fou accepterait de payer et de prendre des risques pour que d'autres restent tranquillement chez eux ? ?
Les européens.
C'est ce qu'ils font avec l'Espagne, la Grèce et l'Italie au niveau des dettes souveraines: des pays solides se portent garant pour les planches pourries, avec le risque que leur incompétence nous détruise aussi, et l'argent qu'ils réussissent à emprunter sur notre dos, ils peuvent le dépenser n'importe comment (aéroport fantôme en Espagne, mafia en Italie et autoroute jamais finie, tout en Grèce).
Il est temps de muscler et de responsabiliser le rêve européen. Autant dire que ça n'arrivera jamais (toutes les élites européennes sont formatées pour penser "paix", donc c'est foutu, puisqu'il faut penser "guerre").
Et Poutine, à mon avis, le sait.
Joker je réponds, les intelligents aussi, les trolls ben en fait comment dire, allez sucer des courgettes.
Fred Dewilde, auteur.