Ah les enfoirés, chez Panini !... Pour 70 euros, faire l'impasse sur des mentions aussi précieuses que la page où débute un récit, c'est portnawak. Ils voudraient signifier à tout acheteur que c'est un simple pigeon à plumer qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.
Je l'avais parcourue et feuilletée en magasin, quelques semaines avant Noël, cette intégrale, parce que j'aime beaucoup Gene Colan (découvert dans Strange il y a un bail). Son Daredevil était de toute beauté. Et son Dracula, desservi par les PF d'Aredit, méritait en effet une belle intégrale.
Mais huit cents pages en un seul volume, c'est décidément trop. Quant au papier
glacé, il m'a définitivement refroidi (forcément !
). En fait, les critiques que tu formules dans ta vidéo, moi, au cours de ma petite manipulation en librairie, elles m'ont freiné direct.
Les couleurs, puisque ce sont celles d'origine, même si elles ont tendance à écraser le dessin, je m'en serais pourtant accommodé à la condition que le papier fût mat, un peu crème (mêmes objections pour le Tarzan de Kubert chez Délirium). Comme tu le dis très bien dans la vidéo, Murak, les couleurs ont été conçues pour du papier pulp. Ça ne rendait pas forcément génial le choix et le rendu de certaines couleurs criardes, mais sans l'effet flashy, le mal s'en trouvait bien atténué.
Qui, parmi ceux qui ont connu les fascicules des années 70, n'éprouve pas un peu de nostalgie vis-à-vis des vieux comics en VO chez Marvel ou en VF chez Lug ? Un papier mat aurait au moins permis de raviver cette flamme.
Par ailleurs, je partage tes craintes concernant le dos et la reliure.
Supporter le poids de 800 pages, c'est un sacré challenge, car un bouquin comme ça ne se lit pas en une soirée.
On voit déjà que les intégrales Dupuis à dos carré (190 à 240 pages), si les gens n'en prennent pas soin, pourraient facilement se déboiter. On a l'expérience aussi avec les reliures de journaux (par exemple Tintin, Spirou, Pilote, mais aussi Métal Hurlant). Elles ont toujours été extrêmement fragiles (dos vulnérable) et les fascicules ont la fâcheuse tendance à se dérelier.
Découpé en deux ou trois volumes (souples éventuellement) et sur papier mat, pour un prix de vente minoré de vingt à trente balles, ce tombeau de Dracula eût facilement fait partie de mes emplettes.
En tout cas, merci pour la vidéo, tu n'as pas été avare avec les commentaires. Et à plusieurs reprises, on aperçoit au cours de ta présentation des planches remarquablement pensées et dessinées.
Gene Colan est vraiment dans son univers, avec ces histoires baignant dans des ambiances horrifiques et gothiques, fortement marquées par le cinéma expressionniste allemand. On retrouve ce punch dans son Batman et son Daredevil. Je me souviens avoir été déçu, dans les années 80, quand Miller succéda à Colan sur DD. Mais la déception n'a pas duré parce que Miller avait de beaux atouts dans sa manche. Mais au début, je ne comprenais pas le retrait de Colan sur DD, tant il était à l'aise avec le superhéros aveugle.