de Wonderphil » 18/11/2007 02:01
Je propose, puisque la mode semble être à descendre Cauvin à la moindre petite baisse de régime, la version suivante :
Je suis le premier à dire que Cauvin tourne en rond parfois, et réutilise les mêmes ficelles. MAIS seulement dans ses séries de gags. En revanche, je trouve qu'il arrive à faire des scénarios irréprochables dans ses séries d'histoires complètes, à savoir Sammy et les Tuniques Bleues.
Ce tome 51 souffre de deux handicaps :
1) c'est le 51ème de la série, et je mets au défi n'importe quel scénariste de pondre 51 histoires autour du même thème et des mêmes personnages sans avoir de temps en temps des petites baisses de qualité.
2) il succède au symbolique 50ème album qui, lui, a été méticuleusement chiadé, anniversaire oblige, et qui était excellent. Il souffre donc forcément de la comparaison.
Ensuite, les Tuniques Bleues, c'est QUOI?
1) un contexte historique qui se doit d'être réaliste,
2) des personnages charismatiques qui se doivent d'être fouillés à l'extrême,
3) des personnages secondaires et tout un univers qui gravite autour.
Je vois cette série comme une succession d'albums qui CONTRIBUENT INDIVIDUELLEMENT à la CONSTRUCTION de cet univers.
Il y a des années, "Blue Retro" racontait le passé de Blutch (il me semble) et la rencontre avec Chesterfield qui l'a amené malgré lui à se faire engager dans l'armée. Aurait-on pu se passer de cet épisode? Cela ne valait-il pas la peine de se plonger dans le passé de ces personnages pour qu'ils existent mieux sur le papier et dans nos esprits?
Pour Stark, c'est pareil : On ne pouvait pas continuer à raconter des histoires avec un capitaine à moitié abruti qui charge les yeux fermés SANS finir par donner une explication.
D'ACCORD, l'action y est moins trépidante, ÉVIDEMMENT la fin est plutôt prévisible puisqu'on ne pouvait pas imaginer une guérison définitive.
MAIS, j'ai été personnellement ravi de comprendre mieux un personnage qui jusque là était devenu trop énigmatique, donc peu réaliste ni crédible. Tout cela avec quand même le talent et l'humour de Cauvin, ce qui n'est pas remis en cause.
Cet album a beau être moins captivant, il était nécessaire, et, somme toute, plutôt agréable à lire.
"Un poisson, j'ai l'impression que c'est à la fois ma bite et ma bouche." Johan Sfar