Charlus écrit :
Pour ma part, je trouve cette BD vraiment intéressante. Il y a une atmosphère formidable, un enjeu, le tout dans un univers très réel... Pour moi ça a bien marché.
Je partage ton avis.
Dans de nombreuses BD de super-héros, un brave garçon, solitaire, souvent martyrisé, se voit doté de dons miraculeux (cf. par exemple Billy Batson/Shazam) et il fait le bien car son cœur est d'or. Sauf que cela n'est pas vraiment crédible...
The Cape retourne donc cette logique angélique. Au fond, comment imaginer que quelqu'un qui fut malchanceux toute sa vie, qui se sent minable, qui fut gravement blessé physiquement et moralement môme, qui est incapable de conserver un emploi ou une petite amie, n'ait pas la rage, une haine irrationnelle et (auto)-destructrice?
L'autre gros poncif horrifique évité est celui de l'objet qui rend méchant : la cape n'est pas démoniaque, celui qui le détient en fait ce qu'il veut.
Eric était potentiellement dangereux avant même qu'il ne découvre la cape.
Il était déjà maladivement jaloux de la réussite de son frère qu'il pense mieux aimé que lui par sa mère et par son ex-petite amie et ne rêvait que de vengeance.
Qu'importe au fond, comme son frère lui dit si bien sur l'immeuble lors de leur confrontation finale après qu'Eric ait déjà fait beaucoup de victimes : « tout cela c'est dans ta tête, on tient tous à toi »,
la rage est son seul moteur, sa raison de vivre et de mourir,
d'où sa réponse : « tu ignores tout de ce que je peux avoir dans la tête »...
Le seul reproche que je pourrais faire à cette adaptation de la nouvelle de Hill, c'est sa brièveté. J'aurais bien aimé rester plus longtemps dans la psyché ravagée d’Éric. Mais bon, si l'on excepte le prix élevé (quoique l'original VO publié chez IDW est cher aussi), je pense que The Cape constitue une excellente lecture.