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Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

La Franco-belge classique, reboot, reprises et grands auteurs

Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede Mipau » 28/12/2024 20:29

Message précédent :
Anthonybd a écrit:
Mipau a écrit:Mon côté hypersensible me fair retenir deux choses de cet album :

[Révéler] Spoiler:
mais, euh.. Babs.. il est mort mort? Comme le chat?



[Révéler] Spoiler:
Ne pas oublier aussi Pronzini :D


[Révéler] Spoiler:
oui.. mais Bab's.. c'est Bab's, quoi...et le chat.. noooooooon!


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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede gill » 04/01/2025 11:47

Mipau a écrit:
Anthonybd a écrit:
Mipau a écrit:Mon côté hypersensible me fair retenir deux choses de cet album :
[Révéler] Spoiler:
mais, euh.. Babs.. il est mort mort? Comme le chat?
[Révéler] Spoiler:
Ne pas oublier aussi Pronzini :D
[Révéler] Spoiler:
oui.. mais Bab's.. c'est Bab's, quoi...et le chat.. noooooooon!
[:kusanagui:6]

Tout cela me fait l'effet d'un suicide artistique. On casse le jouet. :?
Un peu comme Sir Conan Doyle quand il a "tué" Sherlock Holmes.
ou Julien Neel avec Lou.
ou tous ces auteurs qui renient leur ligne artistique pour orienter la série vers une autre de leur lubie, tout en s'accrochant à leurs personnages phares parce que c'est là qu'est leur audience, et que démarrer quelque chose de nouveau serait trop casse-gueule.
Idem pour de nombreux artistes musicaux ou cinématographiques, d'ailleurs.

Changer de thème, ou d'orientation, oui (Lanfeust)
Renverser totalement les valeurs du personnage, non.

Sauf si c'est le principe même de la série :
Thorgal naviguant entre histoire, mythologie et SF,
ou Martin Milan qui change d'humeur à chaque album.
Je n'reconnais plus personne quand je suis en forum... Je n'juge qu'les idées, et c'est ça qui me plaît !
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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede Diddu » 04/01/2025 14:31

De ce que j'ai compris, cet album serait plus ou moins le dernier dans cette temporalité de la série, puisque si nouveau SODA l devait y avoir, il s’intercalerait entre le pasteur sanglant et ce diptyque final de Tome & Dan.
La série serait ainsi figée dans le temps, comme Lefranc ou Blake & Mortimer.
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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede ben27 » 05/01/2025 13:01

Ce ne sera pas le premier auteur à dénaturer sa spropre série. Si on est tout a fait honnête, c'était déjà le cas sur le tome 12. Soda c'était une série avec beaucoup d'humour, d'action et en même temps finement écrite.
Le tome 12 n'avait pas une once d'humour, était très sombre et donc relativement en décalage avec les épisodes précédents. Relisez le tome 10 et le 12 à la suite, il y a un gouffre dans le ton.
Le diptyque de Dan force encore un peu plus dans cette veine noire. La thème complotiste avait suffisamment tousser l'éditeur pour qu'il ajoute un dossier à la première partie.
[Révéler] Spoiler:
Faire de Pronzini un tueur, faire mourir Bab's, l'androïde

ça aussi c'est complètement HS par rapport au canon de la série. Je rejoins complètement l'avis de gill au dessus.
Un auteur est libre de faire évoluer ses personnages comme il le souhaite, mais le lecteur est libre de penser qu'il est en décalage avec sa propre création. C'est pour moi le même problème qu'Uderzo avec le Ciel lui tombe sur la tête où il plonge ses gaulois dans un univers SF/Manga complètement en décalage avec les 30 albums précédents.
Le Pasteur sanglant avait le mérite de s'inscrire dans l'esprit de la série, même si c'est un épisode qui manque aussi d'humour (et dont le titre faible, comme Code apocalypse précédemment).
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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede Tireg » 14/01/2025 14:23

C'est intéressant ce que vous dites, et je comprends votre point de vue, mais c'est pour moi la différence entre une série "recette" et une série d'auteur.
Une série que je qualifierai de "recette", c'est typiquement Astérix, Lucky Luke, Blake et Mortimer, etc... C'est des variations sur le même thème, tu as tes passages obligés (les "il est pas frais mon poisson", le "poor lonesome cowboy" ou le "By Jove ! Olrik !") qui font que le lecteur se trouve rassuré, en terrain connu, sans trop de prise de risque.
Et puis on a la série d'auteur, où le ou les auteur(s) y mettent d'eux-mêmes, leurs affects et leurs personnalités. Soda, par exemple, sous des dehors de "recette" (l'ascenseur par exemple), donne à voir l'évolution de son scénariste au fil des années.
Le côté sérieux que pointe Gill, c'est vraiment Tome qui a évolué dans tout ce qu'il faisait vers quelque chose de plus sérieux. Même dans Spirou, on voit cette évolution. Quand tu lis Cyanure ou Le Réveil du Z, le ton n'est pas aussi sérieux que dans Luna Fatale ou Machine qui Rêve.
Même une série humoristique comme le Petit Spirou, les premiers tomes sont vraiment plus drôles que les derniers.
RageS, FeuX ou La Mort à Lunettes, c'est loin d'être fun.

Au fil du temps, on dirait que Tome est devenu plus pessimiste, et arrivait moins à rire des situations (d'ailleurs le propos de ce dernier dyptique de Soda est loin d'être marrant).

Et dans "Lettres à Satan", il y avait une part de surnaturel (ou en tout cas, quelque chose de l'ordre du doute quant à son existence), qui n'est plus présente par la suite.

C'est difficile, quand une série s'achève sur une note différente (cf. MQR) de savoir si c'est un pas de côté, ou bien une rupture avec ce qui a été fait auparavant.

Je ne défends pas le fait que l'auteur fait ce qu'il veut de son oeuvre (j'imagine assez mal Soda se découvrir un super-pouvoir ou rencontrer des extraterrestres), mais utiliser une série pour y faire passer ses questionnements sur la société, je trouve ça plutôt bien.
Après, reste la question de savoir si c'est bien fait ou non...
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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede Clovis Sangrail » 14/01/2025 22:41

Analyse intéressante, Tireg.

Je n'irais pas jusqu'à qualifier SODA de série d'auteur : on sent qu'elle se cherche sur les deux ou trois premiers albums, puis le modèle/la recette se stabilise en termes de proportions d'humour, d'action, de violence, d'enquête. Et c'est ainsi jusqu'au tome 10.

À partir du 11 Prière et balistique, on sent effectivement que les préoccupations plus sombres de Tome commencent à prendre le dessus, ça se renforce dans les volumes suivants pour culminer dans Révélations.

Pour moi, il y a bien dénaturation, mais (outre le fait que c'était sa série, donc il fait bien ce qu'il veut) je ne crois pas que Tome ait fait cela dans SODA par flemme de créer quelque chose de nouveau : simplement il exprimait ses questionnements à travers ses séries, c'était naturel pour lui.

Car d'ailleurs la même chose se retrouve dans Spirou et Fantasio, doucement à partir de Luna fatale, puis évidemment dans Machine qui rêve... et les premières pages de Spirou à Cuba que j'ai découvertes l'autre jour ici même sur le forum témoignent de la poursuite de cette angoisse grandissante face à la technologie et aux évolutions des sociétés contemporaines. (Et là, en revanche, même si Machine est loin d'être un mauvais album — je l'ai encore relu récemment —, encore une fois, le pas était peut-être celui de trop pour une série patrimoniale dont il n'était pas le créateur.)

Pour conclure, à titre personnel, dans les derniers SODA de Tome, le recul de l'humour et de la capacité de prise de distance/d'autodérision par rapport à ce qui est raconté me semble avoir été une perte en termes de qualité et de richesse de la série, car au-delà des gimmicks, c'est ce qui la mettait à part (et au-dessus du lot), ce mélange d'Arme fatale et de Chester Himes, toujours à mi-chemin entre action survoltée et loufoquerie baroque et rabelaisienne passée à la moulinette du Bronx.
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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede BDphile et fier » 15/01/2025 00:09

ou Julien Neel avec Lou.

Pas vraiment pareil.

Julien Neel expliquait qu'il avait adapté Lou! pour en faire une bd en gags d'une plage pour pouvoir la publier dans Tcho.
Plus je connais l'espèce humaine, plus j'aime mon chat.

Quand je vois les fachos à qui je ne plais pas, ça ne me dérange pas !
C'est l'inverse qui me poserait problème !

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Re: Soda - Tome, Bocquet, Warnant, Gazzotti - Dupuis

Messagede Tireg » 16/01/2025 09:35

Clovis Sangrail a écrit:Analyse intéressante, Tireg.

Je n'irais pas jusqu'à qualifier SODA de série d'auteur : on sent qu'elle se cherche sur les deux ou trois premiers albums, puis le modèle/la recette se stabilise en termes de proportions d'humour, d'action, de violence, d'enquête. Et c'est ainsi jusqu'au tome 10.

À partir du 11 Prière et balistique, on sent effectivement que les préoccupations plus sombres de Tome commencent à prendre le dessus, ça se renforce dans les volumes suivants pour culminer dans Révélations.

Pour moi, il y a bien dénaturation, mais (outre le fait que c'était sa série, donc il fait bien ce qu'il veut) je ne crois pas que Tome ait fait cela dans SODA par flemme de créer quelque chose de nouveau : simplement il exprimait ses questionnements à travers ses séries, c'était naturel pour lui.

Car d'ailleurs la même chose se retrouve dans Spirou et Fantasio, doucement à partir de Luna fatale, puis évidemment dans Machine qui rêve... et les premières pages de Spirou à Cuba que j'ai découvertes l'autre jour ici même sur le forum témoignent de la poursuite de cette angoisse grandissante face à la technologie et aux évolutions des sociétés contemporaines. (Et là, en revanche, même si Machine est loin d'être un mauvais album — je l'ai encore relu récemment —, encore une fois, le pas était peut-être celui de trop pour une série patrimoniale dont il n'était pas le créateur.)

Pour conclure, à titre personnel, dans les derniers SODA de Tome, le recul de l'humour et de la capacité de prise de distance/d'autodérision par rapport à ce qui est raconté me semble avoir été une perte en termes de qualité et de richesse de la série, car au-delà des gimmicks, c'est ce qui la mettait à part (et au-dessus du lot), ce mélange d'Arme fatale et de Chester Himes, toujours à mi-chemin entre action survoltée et loufoquerie baroque et rabelaisienne passée à la moulinette du Bronx.

Oui, je suis en grande partie d'accord avec toi, sauf sur le statut de la série, que je maintiens être une série d'auteur. Soda vient de la passion immense de Tome pour New York (ça transpire jusque dans Spirou). La ville a au moins autant d'importance que les personnages dans la série.

Et puis autre point, effectivement Tome n'est pas le créateur de Spirou, mais selon moi, cette série est une série d'éditeur, et qui a énormément changé entre Rob-Vel, les débuts de Franquin, Fournier, Tome & Janry etc... Globalement, cela s'est fixé sur une "recette" d'aventure humoristique et fantaisiste, mais notamment Tome & Janry ont montré qu'on pouvait en faire un polar, de la SF ou un peu n'importe quoi. Et le fait que la série ne soit pas figée dans le temps rend la "recette" moins présente que dans un Blake & Mortimer ou un Lucky Luke.

Mais je suis entièrement d'accord que les derniers tomes de Soda n'ont plus rien à voir avec ce qui a fait la gloire de la série, et ce n'est certainement pas un hasard si Gazzotti ne se sentait plus en phase avec cette évolution et a refusé de dessiner les derniers albums.
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