Lu
Révélations hier.
L'album reprend les choses où elles en étaient restées et commence fort avec une tentative d'assassinat sur le mère de Soda. Le ton de l'album est résolument noir et les auteurs nous livrent un thriller sanglant, sur fond de complot du 11-9, de société de la surveillance et d'État souterrain. On adhérera... ou pas (en ce qui me concerne plutôt pas, comme mentionné dans un post plus haut), mais l'ensemble reste très bien mené. C'est dense, rythmé et bien mis en scène.
Outre les quelques réserves émises ci-dessus, je regrette peut-être surtout le recul de l'humour, qui était un élément caractéristique de la série, ici aussi quelque peu balayé par le vent sombre qui souffle sur ce diptyque. Ça n'empêche pas d'apprécier de retrouver Soda et de le suivre avec plaisir et intérêt tout au long de cette histoire.
Cet album est plus adulte (on le voit en particulier dans la représentation des relations, intimes, entre Soda et Linda Tchaïkowski, jamais aussi explicites que dans cet opus), plus sérieux, plus proche des thrillers à la Tom Clancy que de la loufoquerie à main armée d'un Chester Himes ou de la série des
Arme Fatale. C'est un album pessimiste et techno, à l'image des années 2010, qui s'éloigne de l’exubérance un peu sauvage des années 80 et 90 quand la série a été créée.
La fin prend en partie au moins par surprise (un petit peu sortie du chapeau), mais n'est pas incohérente avec l'ensemble du cycle, ni avec les habitudes de la série. Elle est peut-être préparée un peu tard pour le lecteur. Cela reste un défaut mineur et je trouve que Zidrou et Falzar se sont bien débrouillés sur les 15 dernières pages.
Spoiler : On reconnaîtra bien sûr un écho à un certain personnage d'une autre série scénarisée par Tome.
C'est en tout cas vraiment chouette que la seconde partie de ce cycle ait pu être publiée, et que Dan ait pu aller au bout de ce projet. Son dessin demeure dans la parfaite lignée de la série, de très bonne qualité (il s'est même bonifié depuis
Résurrection, je trouve), dans le style Janry-Gazzotti et compagnie. Il continue de rendre à merveille New York sous toutes ses facettes.
Comme pour
Le Pasteur sanglant, cet album donne surtout envie de revoir du
SODA plus souvent. Avis aux détenteurs des droits, aux auteurs et à l'éditeur.