Je poste ici ma critique du dernier Sherlock Holmes que j'ai lu… en espérant que ce soit le bon endroit, mais ça ne m'a pas l'air incongru de le mettre ici…
J'avais vraiment beaucoup aime le diptyque précédent. Donc j'ai pas hésité longtemps quand j'ai su qu'il y avait une suite.
Et vraiment, c'est un album irréprochable : l'enchaînement est formidable, la voix off est utile, pas envahissante, très bien caractérisée et rédigée avec un grand soin littéraire. La présentation des personnages (et notamment le
mexican stand off qui met face à face Sherlock et Megan…) est irréprochable (un gros plan sur Sherlock quand il découvre le vilain de l'histoire aurait peut-être été plus efficace encore, mais c'est du chipotage…), le suspense est retors, et la fin est assez haletante.
Vraiment, la construction est parfaitement maîtrisée, la mise en scène très porteuse, les personnages sont parfaitement spatialisés et y a une approche presque théâtrale de chaque scène, où le décor a autant d'importance que les protagonistes. Le maître mot, pour ce bouquin, c'est "équilibre". Tout est équilibré, pesé, pensé. C'est à la fois au cordeau et très fluide.
Bravo.
Quant au jeu des références littéraires, on sait déjà que le Sherlock version Cordurié s'inscrit sans coup férir dans le canon. Mais en plus, les références à Lovecraft sont d'une grande subtilité, on reconnaît les incantations à Cthulhu cachées dans les dialogues, qui conservent également leur fluidité. Très ingénieux, aussi discret qu'évocateur.
Et question dessin, c'est aussi dans les sphères de l'excellence : les personnages sont très beaux, les gros plans sont d'une grande expressivité, les gestuelles sont étudiées, bref, un dessin académique mais évocateur, vivant, et au service de l'histoire. On pourra lui reprocher que les silhouettes dans le lointain sont un peu longues de jambes et larges d'épaules, mais là encore, c'est du chipotage.
Vraiment, une réussite, de ces albums dont on se dit que, différents, ils auraient été moins bons.
Jim