de Xavier Guilbert » 31/01/2008 17:33
Comme le signalait blougou, on est dans une économie différente, mais le fonctionnement au final est semblable: on paye une avance de droits, et puis ensuite on paie un pourcentage en fonction des ventes. Dans un cas, ce sont des droits d'auteurs, dans l'autre, des droits de traduction/publication.
Par contre, je ne suis pas certain que les calculs de rentabilité soient les seules raisons qui aient motivé l'explosion du manga -- ne serait-ce que parce que les rentabilités des différents titres varient beaucoup, et que ce qui compte plus ce sont les attentes d'un éditeur.
Ceci étant, le manga a montré qu'il était capable de générer des grosses locomotives qui vendent beaucoup -- Dragon Ball ou Naruto en tête. Qui plus est, le manga fonctionne sur un système que les éditeurs connaissent bien, le système des séries. C'est rassurant, parce que ça garantie une certaine stabilité des revenus, avec le bonus que le manga permet des sorties très rapprochées, et met en place une dynamique proche d'un périodique. D'autant plus important quand on constate que le système en place des bonnes vieilles séries franco-belge commence à battre de l'aile, et qu'il est difficile de déclencher la même passion qu'au premier jour avec le cinquantième tome des Tuniques Bleues ...
Ensuite, il ne faut pas non plus réduire le manga à seulement une histoire de gros sous. Il y a des personnes parmi les éditeurs et les directeurs de collection qui ont un véritable intérêt pour le manga.
Au final, on a une situation qui est le résultat de ces tendances combinées:
- des envies d'ordre commercial, qui cherchent à négocier, parfois au prix fort, les droits de ce qui pourrait être le prochain blockbuster, et qui en attendant, occupent la place -- sachant que souvent, les négociations avec les éditeurs japonais fonctionnent par package, du genre "je te vends les droits de ma série phare, mais avec tu vas m'acheter deux séries pas tip-top et t'engager à en publier au moins dix tomes".
- et des envies d'ordre éditorial, qui cherchent à publier des oeuvres jugées intéressantes ou importantes, avec des ambitions parfois beaucoup plus modestes.
D'où l'apparition de collections manga chez la plupart des éditeurs, mais avec des motivations variables, et des choix de titres en adéquation.