Dieu sait que j'adore Persépolis, mais c'est aussi très apprécié du public Télérama, etc. et donc, je pense, des bobos...
On dirait que tu trouves Persépolis plus grand public que Larcenet... ça m'étonne (moi, j'adore les deux, c'est dommage que je ne sois pas riche parce que je serais bobo à mort !)
Tout à fait d'accord. Ce que je veux dire c'est que le récit autobiographique d'une Iranienne qui raconte la vie dans son pays sous la dictature n'a rien de "Bobo"... c'est universel, quoi... donc oui, ça inclut les lecteurs de Télérama.
Au contraire du Chat du Rabbin ou d'Isaac le Pirate qui sont lus MAJORITAIREMENT par les lecteurs de Télérama !!!
Et je trouve Persépolis au même niveau que Larcenet au niveau "Grand Public". Le Combat Ordinaire, c'est pas Grand Public, et ça a même moins de valeur pédagogique, pour les adolescents ou jeunes adultes, que Persépolis.
Pour revenir au sujet, je risquerai une petite analyse de ce qui définit un album "bobo": En fin de compte, l'héroic fantasy, l'aventure, la SF, c'est pas bobo, parce que ça n'entraine pas un effort surhumain pour comprendre.
Par contre, du Larcenet ou du Trondheim, comment dire, c'est pluuuuuus... Philosophique! ça transpire la profonde réflexion sur la vie, la mort, qui suis-je, où vais-je, pourquoi cours-je, dans quel état j'ère, etc...
C'est seulement à cette condition-là qu'à France Inter des gens qui n'ont jamais fichu les pieds dans une librairie spécialisée en font une critique dythirambique, que soudainement des gens se sentent un intéret tout nouveau pour ce médium qui finalement a l'air de s'éloigner des petits Mickeys et d'Astérix, et donc moins crétinisant (il serait temps!!).
Graphiquement, ce n'est pas "moche", ça a "beaucoup de personnalité", c'est très "expressif". Et pluis en fin de compte, le dessin, ce n'est là QUE pour illusttrer le texte... Du moment que le texte est bien... Les Arleston et compagnie, c'est le contraire : Ca tape à l'oeil, mais ça manque de fond.
Ce qui est bien, aussi c'est quand c'est une personnalité médiatique qui s'y met! Alors c'est pour ça que L'affaire du Siecle se retrouve en tête de gondole : Beneix, c'est quand même le top-niveau point de vue réalisateur bobo, qui a un avis sur tout, délicieusement subversif... ça ne pourra que marcher! C'est mal foutu, mais comme les bobos n'ont aucune échelle de comparaison en BD, c'est Beneix, donc ça doit être bon.
Enfin, grâce à ça, les éditeurs font du fric et en profitent pour de temps en temps investir dans une perle... Donc vive les bobos!!!!