Huhu ! Comment t'expliquer...
Ah oui :
Tout comme il y a des collectionneurs qui aiment les albums originaux de BD (EO), il y a des lecteurs qui aiment ce qui ressemble le plus possible aux dessinateurs originaux (BD). Pour eux, ce qui importe, ce n'est pas un style différent, mais au contraire le fait de voir continuer l'oeuvre dans les MEMES conditions, avec juste du sang neuf dans un scénario inspiré qui ne singe pas l'ancien, mais le poursuit dans la même veine. Ils demandent au dessinateur d'avoir la capacité à bien faire "bouger" son personnage, à le faire vivre sans chichi ni tralalas, à redonner la même émotion que lors des meilleurs moments de la vie de ce héros. Comme si rien n'avait changé. Comme si l'ancien auteur était simplement revenu, avec tout son génie et sa personnalité.
Ce sont des lecteurs-types de Spirou qui voudraient garder l'âme d'un journal pour petits et grands, pour toute la famille.
Et puis il y a ceux qui veulent que ça change ! Il faut que ce soit moderne, à la page, que ça évolue sans cesse, que le nouveau dessinateur ait envie (et la capacité) de s'exprimer, de se dépasser, de transcender et révolutionner la vieille série au point qu'on en oublierait presque les dessinateurs et styles précédents. Ils ne supportent pas de voir stagner les choses, et rien n'est plus ringard qu'une BD qui n'a pas changé de style depuis 30 ou 40 albums ! "Qui n'avance pas recule"... On se demanderait presque pourquoi ils s'attachent à ce personnage et ne passent pas à autre chose, tout simplement, mais en fait, ils aiment tout autant la nouveauté que le "relooking" : rien de plus passionnant que de voir une icône changer d'apparence et d'orientations, de la voir "grandir" enfin en quittant les habits de l'enfance pour atteindre enfin l'âge adulte (tout comme le lecteur lui-même) !
Ce sont des lecteurs-types de Pilote. Des lecteurs qui grandissaient avec leurs héros, et devenaient ados puis adultes tout en continuant à lire le même journal qui évoluait avec eux. Une génération entière grandissait en même temps que leurs héros de papier.
Alors évidemment, il y a incompréhensions...