le ppj a écrit:Quelqu'un a-t-il acheté ou feuilleté la nouvelle intégrale Delcourt du Roi Léo ?
Je l'ai lue. Je trouve l'éditon un peu en dessous de celle de Phénix : on n'a pas de pages couleurs ou de dessins issus d'autres versions du manga en fin de volume. Comme d'habitude, la postface de Xavier Hébert est très intéressante (on a aussi un petit texte de Tezuka) et revient notamment sur les influences réciproques entre Disney et Tezuka ; pour chipoter, je regrette quand même que les notes de bas de page soient parfois en bas de la page concernée (logique), parfois en bas des pages suivantes (pas très pratique) et parfois à la fin de la postface.
Sur le fond : on suit l'histoire d'une lignée de lions blancs :
Mufasa Panja, le premier d'entre eux, est un lion brave et intelligent, qui protège les animaux des hommes, noirs ou blancs, qu'il déteste. Vu la représentation des premiers etmême s'il n'y a pas d'intention raciste de Tezuka, cette représentation venant beaucoup de ses influences et de son style cartoonesque, l'avertissement en début de volume ne me choque pas (alors que je la trouve superflue dans d'autres mangas de Tezuka), surtoiut si ça permet d'éviter de la censure. Ca ne représente qu'un prologue de 36 pages avant l'arrivée du véritable héros mais ça permet de amper un certain décor et l'histoire est en elle-même prenante avec Panja qui rivalise de ruse avec les hommes qui cherchent à l'éliminer. Il y a de l'humour et de l'action, pas forcément très crédible mais prenante.
On passe ensuite à
Simba, Léo enfant lion éloigné de son royaume qui y reviendra et aura notamment comme ami un oiseau bavard,
Zazu et comme ennemi
Scar, Boubou, un lion qui ne portait pas son père dans son coeur. Il grandira et épousera plus tard son amie d'enfance,
Nala, Laiya, avec laquelle il aura 2 enfants (les hyènes et le singe sont en revanche spécifiques au dessin animé et n'apparaissent pas dans le manga) C'est Léo qui occupe la vedette dans ce volume, ce qui justifie donc que le manga porte son nom. Runé, le fils de Léo, aura aussi son intrigue à la fin du volume mais Léo restera jusqu'au bout le protagoniste principal.
Bon, pour le plaisir du troll, j'ai un peu forcé le trait sur les rapprochements Le roi Léo-Le roi lion. Beaucoup d'éléments de Tezuka n'ont cependant pas été repris, notamment la présence des êtres humains et les conflits qu'elle engendre autour de la recherche d'une pierre mystérieuse, la moonlight, recherchée par les pays A et B. Tezuka place ses personnages dans le contexte politique de l'après seconde guerre mondiale (un des personnages est un ancien SS) et de la guerre froide, avec des rivalités autour des ressources et de l'espionnage. C'est fait de façon assez naïve, notamment pour les relations avec les animaux - Léo, qui a vécu une partie de son enfance avec les hommes, est devenu ami avec certains d'entre eux et surtout a appris à parler leur langage et a voulou apprendre la civilisation humaine aux animaux, ce qui n'est pas sans provoquer quelques remours.
Parmi les critiques, on peut aussi citer une vision des Africains assez datée, pour employer un euphémisme ; pour le coup et contrairement à d'autres oeuvres de Tezuka, je trouve que la préface façon "damage contrôl" n'est pas inutile.
Mais le manga n'en reste pas mois plaisant à lire, avec des péripéties variées, des moments drôles et d'autres touchants, notamment quand les personnages, humains ou animaux, s'aident les uns les autres et protègent les nouvelles générations. On peut donc résumer la morale de l'oeuvre et l'histoire de ces différentes générations de lions ainsi :
C'est l'histoire de la vie
Le cycle éternel
Qu'un enfant béni
Rend immortel
La ronde infinie
De ce cycle éternel
C'est l'histoire
L'histoire de la vie
