Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944 (Petit à Petit - mai 2024)

[camions41]

Message précédent :

Ça aide ceux qui croient au devoir de mémoire

Ben ouais mais ça sert à quoi de prêcher des convaincus? Le but du jeu c'est justement de faire prendre conscience aux autres qu'il y a une réalité qu'ils ignorent ou pire, contestent.

Justement, comme tu dis, les contestants sont impossibles à convaincre,
il vaut donc mieux entretenir la conviction de ceux qui y croient,
ça les aide à ne pas se laisser étouffer par les certitudes de ces contestants...
A force d'entendre contester, on pourrait finir par laisser tomber,
ce qui à mon avis serait renier ceux qui se son battus contre tous les occupants,
tyrans, dictateurs et les laisser être morts pour rien...

[zxcvbnm]

On peut le voir comme ça en effet. Mais pour ma part je suis plutôt pessimiste. La culture, la curiosité, etc... tout s'effondre. Suffit d'aller sur quelques réseaux sociaux pour s'en convaincre.

[camions41]

On peut le voir comme ça en effet. Mais pour ma part je suis plutôt pessimiste. La culture, la curiosité, etc... tout s'effondre. Suffit d'aller sur quelques réseaux sociaux pour s'en convaincre.

J'espère pour toi qu'être pessimiste n'est pas le début de baisser les bras !

[zxcvbnm]

Non mais disons que le feu sacré s'éteint chaque année un peu plus sous le poids de l'extincteur de la connerie ambiante universelle

[Olivier_D]

Ces échanges sont vraiment intéressants.
J'ai été assez marqué par "Madeleine résistante" justement parce que croire à la libération de la France et se battre pour ça en 40-41, ça relève de la conviction et pas forcément de la raison. Tout poussait alors au pessimisme, et la défaite était une réalité.

Je pense qu'on a besoin d'outils pour enseigner le passé. Cet album en est un de plus.
Sans en arriver à la fameuse citation de Cyrano

Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !

on peut quand même espérer le succès et surtout ne pas se résigner.

Et encore une fois, cet échange est intéressant, productif, parce qu'entre la lutte et la résignation, on peut passer par des phases cycliques

[icecool]

Et encore une fois, cet échange est intéressant, productif, parce qu'entre la lutte et la résignation, on peut passer par des phases cycliques

Le combat des résistants et des résistantes (je vous invite du reste à écouter le nouveau podcast de Philippe Collin sur ce sujet) fut aussi motivé par le choc des convictions : le sentiment d'être heurté en son for intérieur par des idées contraires à ses valeurs et ses principes. De ce point de vue, les événements "traumatisants" (guerre, crime ou massacre, déportation, destruction d'une maison, répression et lois antisémites, etc.) ont poussé certains à la révolte, à lutter (par les armes, l'écrit ou de petits gestes répétés quotidiennement) et à s'engager dans les mouvements de libération. Dans le cas d'Oradour, de (très rares) survivants sont devenus maquisards, mais ce "glissement" ne fut à l'évidence ni simple ni implicite.

[xof 24]

On peut le voir comme ça en effet. Mais pour ma part je suis plutôt pessimiste. La culture, la curiosité, etc... tout s'effondre. Suffit d'aller sur quelques réseaux sociaux pour s'en convaincre.

Ma petite fille lit pas mal d'ouvrages sur la seconde guerre mondiale. Elle veux savoir. Rien ne sert d'obliger un âne à boire...mais si on ne lui donne pas d'eau...c'est pire.

Et concernant le maquis, la résistance, oui pour beaucoup à la base c'est surtout pour fuir le S.T.O. Pour avoir fui mon oncle a été massacré (https://maitron.fr/spip.php?article187733) .Rendu à sa famille dans un cercueil en plomb. Mon père lui a fait les chantiers de jeunesse. C'étaient des jeunes campagnards, travailleurs la semaine, fêtards le weekend...

[icecool]

Pour avoir fui mon oncle a été massacré (https://maitron.fr/spip.php?article187733) .Rendu à sa famille dans un cercueil en plomb. Mon père lui a fait les chantiers de jeunesse. C'étaient des jeunes campagnards, travailleurs la semaine, fêtards le weekend...

J'ignorais que ton oncle avait subi l'enfer.
Une des autres victimes habitait la commune dans laquelle je travaille comme enseignant (le monde est petit !).

Première anecdote liée à Oradour : étant enfant, à Limoges, j'avais été frappé et longuement intrigué en découvrant cette statue (du sculpteur républicain catalan Fenosa), qui se dressait jadis au centre d'un rond-point... Imaginez l'ambiance, un jour de pluie !



Cf. https://www.oradour.org/sites/default/f ... nosa_1.pdf

[jolan]

Plus jeune j'ai longtemps cherché un angle pour évoquer cette tragédie dans une BD, mais je n'ai jamais vraiment trouvé, ça devenait de la fiction, un enfant qui aurait survécu au drame (je voulais absolument dessiner une histoire d'un enfant qui vivait la guerre), et non une narration purement historique, donc j'ai abandonné l'idée.

Mais cette histoire m'a toujours "habité", depuis un après-midi ensoleillé où nous nous y étions rendu dans mon enfance, nous campions dans la région.

Je jetterai donc un œil sur ce livre

[Olivier_D]

Je suis enseignant aussi ( la honte ! ) et la génération qui vient n'est pas composée que d'abrutis rivés aux réseaux sociaux contrairement aux clichés pessimistes. Ces enfants et ados vont aussi devoir affronter un monde bien plus instable que celui qui disparaît.
Beaucoup sont avides d'apprendre et de comprendre, la bande dessinée est un moyen idéal pour transmettre des connaissances, notamment historiques. Et tout ce qui est sourcé, documenté, argumenté, permet de faire justement reculer l'emprise de l'émotionnel sans réflexion des réseaux sociaux.
Il y a une vraie veine de récits historiques dans la BD, je ne les collectionne pas toutes parce que ça remplirait mon armoire, mais il y a de très belles réussites dans ce domaine. Cet Oradour aura toute mon attention.

[icecool]

Impressionnant (et terrifiant) !

[icecool]

La couverture d'un "projet concurrent", aux éditions Anspach, dévoilée sur Facebook :

[xof 24]

Au vu du titre et de la couverture, il semblerait que l'histoire serait vécue plus du "côté " allemand.

[icecool]

Le 3e titre prévu cette année, adaptation du livre éponyme, qui ressort également en version anniversaire :

[icecool]

Si on vous avez demandé de concevoir la couverture d'un album BD concernant Oradour, quelle piste auriez-vous choisie ?

Pour quel visuel auriez-vous opté en définitive, pour un sujet inédit en bande dessinée, cependant placé aux côtés d'autres albums évoquant les tragédies de la Deuxième Guerre mondiale ?

[nexus4]

Je préfère celle de Petit à petit, mieux construite, qui montre l'horreur. Mais super classique.
Celle d'Anspach, dont on va faire la preview, est plus impersonnelle malgré personnage en premier plan. Le drame se noue de loin, la nuit, silencieusement, dans l'indifférence. Celle du dernier témoin n'a aucun intérêt.

[icecool]

Celle d'Anspach, dont on va faire la preview

Les 3 albums mériteraient à vrai dire cette mise en lumière, en raison de l'importance du sujet.

Attention Nexus, la question était : quelle couv' auriez-vous imaginée ? (sans obligatoirement s'approcher des trois exemples illustrés).

[La Rascasse]

La couverture d'un "projet concurrent", aux éditions Anspach, dévoilée sur Facebook :

Le mauvais camouflage et les proportions aléatoires de la grenade sont de mauvaise augure.
Par rapport à Oradour, je suis curieux de voir le traitement apporté aux raisons d'Oradour, le rôle de la Résistance, l'impact sur les maquis de la région et l 'angle pris sur le traitement médiatique national vs international de l'évènement.

A feuilleter ...