Beaucoup de choses à dire sur One piece, vu qu'on un cent-cinquième volume très dense (et encore, je vais éviter d'en profiter pour faire un bilan de l'arc de Wa qui se finit ici) mais aussi 2 tomes de spin offs, assez réussis, chacun dans leur genre. Je commence par le manga principal :
D'abord pour montrer le parallèle entre les tomes 25 et 105, à 80 volumes de distance. On avait donc déjà, au début de la série, les 4 futurs empereurs (et une chèvre remplacée ici par Carrot).
Continuons ensuite avec les aspects accessoires (et néanmoins importants) du volume, avec des précisions importantes données dans les sbs, sur les origines de Zoro (il était donc cousin avec Kuina). On apprend notamment que Chopper n'a pas pu guérir les effets des smiles et que les habitants de Wa devront vivre avec. C'est triste mais Oda présente ça de façon assez logique et intéressante, mettant en avant la résilience des personnages (qui est grande dans One piece).
Autre précision donnée : sur la signification de la phrase finale de Hyori, qui m'avait pas mal gêné à la lecture des scans. Oda lui donne un sens plus conforme à l'esprit de son manga, mais ça aurait été quand même mieux, à mon avis, de le faire directement dans celui-ci.
La mini-aventure est aussi très intéressante, notamment parce qu'elle se déroule en parallèle de l'histoire principale : alors que Barbe noire attaque Law pour récupérer des ponéglyphes, ses hommes s'attaquent aussi à la famille de Big Mom pour récupérer celle qui devrait être capable de les lire. C'est peut-être la première fois qu'on a une mini-aventure aussi connectée à l'intrigue principale au moment de son déroulement.
Sur le manga lui-même : le tome conclut donc Wa, offre quelques chapitres de transition et commence Egg head (sans toutefois nous montrer encore Vegapunk). Sur le premier point, le volume relié permet de mieux accepter le choix de Yamato (puisqu'il n'y a qu'un chapitre entre l'explication officielle et la vraie de son refus de rejoindre l'équipage de Luffy, contrairement à ce qu'elle avait proclamé jusque là. Reste que ça fait quand même un peu forcé et que ça contribue à rendre Momonosuke pénible. C'est compréhensible parce que, de fait, il n'est encore qu'un enfant de 8 ans ; mais toutes ses pleurnicheries, l'impossibilité qu'un personnage accomplisse son rêve à cause de sa faiblesse (ce qui est une situation opposée à celle de pas mal de membres de l'équipa, qui ont abandonné ce qu'ils estimaient avant être leur devoir pour accomplir leurs rêves) et le fait qu'il faille en plus ménager sa susceptibilité le rendent vraiment pénible.
J'ai bien aimé en revanche le fait que Luffy offre son drapeau à Momonosuke pour protéger Wa : ça le pose bien en empereur - mais la scène qui suit avec Kiddi et Law puis avec Nami montre aussi qu'il reste bien Luffy, avec ses bêtises et ses rêves. Le principal d'entre eux n'étant manifestement pas (et pour moi, c'était une surprise) de devenir le roi des pirates, ce qui crée un nouveau suspens à ce sujet.
On passe ensuite à la transition : là aussi, beaucoup de choses intéressantes, des moments forts (avec Barbe noire contre Hancock en flashback puis, en fin de volume, avec Law), des révélations (le fluide qui peut contrer le pouvoir des fruits du démon, les séraphins), des rigolades aussi avec Baggy qui peut compter sur la dévotion de ses hommes de base mais pas trop sur celle de ses deux "lieutenants", ni sur celles des hommes forts de son ancien équipage, dont la loyauté n'est décidément pas la principale qualité...
Et donc Egghead : on l'aura attendu, ce Vegapunk, scientifique de génie qui a notamment travaillé sur les fruits du démon, qui est lié au gouvernement mondial mais aussi à Ceasar Clown ou à Judge Vinsmoke et qui semble pourtant plutôt sympathique (il critiquait les expériences de Ceasar Clown) et dont la technologie a des siècles d'avance. Est-il un gentil ou un méchant ? L'arc va permettre de répondre à cette question mais la fin du tome développe plus de mystères qu'elle n'en résout, le tout dans une nouvelle île bien entendu basée sur une technologie futuriste et qu'il est, comme toujours, très intéressant de découvrir.
Encore un excellent tome, donc. Et les deux spin-offs sont aussi très bons, chacun dans leurs genres respectifs.
Suite et fin du spin-off dédié à Ace. Je le trouve beaucoup plus réussi que le premier volume, notamment parce qu'il fait bien évoluer le personnage et parce qu'il met également en valeur l'équipage de Barbe blanche et le rapport familial entre le père et ses enfants. Ace change donc au travers de ses combats avec Barbe blanche qui le poussent à se surpasser mais aussi par ses relations avec les hommes de Barbe blanche qui l'ont recueilli et le soutiennent - et se moquent aussi souvent de lui. Thatch est particulièrement mis en valeur. Alors que, dans One piece, il n'était guère que la victime de Barbe noire, on le voit ici jouer un rôle de mentor pour Ace, sachant se montrer patient mais aussi très drôle (la conversation avec Barbe noire sur le fruit qu'ils visent, qui prend évidemment d'autant plus de sens lorsqu'on connaît ses véritables intentions) et compréhensif. le design que lui donne Boichi ne contribue pas peu à lui donner du charisme et on se doute qu'il n'est pas un commandant de Barbe blanche pour rien.
Comme dans le premier volume, on a aussi un chapitre du manga original revisité par Boichi : ici, le combat entre Nami et la sexy et dangereuse (et blonde aussi) Kalifa. Pas mal de moments de bravoure réussis mais je ne suis pas fan du design de Nami (contrairement à ceux de Monster Chopper et de Kalifa).
Les dessins de Boichi sont particulièrement marquants lorsqu'ils mettent en valeur des personnages sur de grandes cases (voire un page ou une double page) : ceux-ci y montrent tout leur charisme et toute leur puissance, rendant ainsi les affrontements et les personnages vraiment marquants.
Enfin, Sanji's food wars : le cuistot surdoué, gentil et pervers revisité par les auteurs d'un manga culinaire représentant souvent ses personnages dévêtus et ayant des orgasmes à cause des plats mangés. Sani's food wars n'y échappe bien sûr pas mais n'exagère pas trop non plus, je craignais que ce soit bien pire pour Vivi, Nami et Robin bien sûr, elles sont sexys ; mais on évite la vulgarité, ce qui n'est pas forcément toujours le cas (je pense notamment au premier chapitre).
Un des intérêts de ce volume est aussi de suivre Sanji à différents stades de son histoire : on le voit donc sur le Baratie (2 chapitres), sur East blue avec l'équipage, à Alabasta, à Kedetrav et à Wa. L'occasion de mettre en avant son amour de la cuisine et bien sûr des femmes, mais aussi sa force et sa gentillesse (le chapitre dans lequel il aide un homme à marier sa fille). L'occasion aussi de combler quelques trous scénaristiques de One piece en développant un peu l'univers d'Oda : les auteurs s'y fondent très bien, en respectant ses principes et les caractéristiques fondamentales des personnages qu'il a créé et en y intégrant leurs touches personnelles. Ca donne un lecture moins marquante qu'Episode A mais très divertissante ; et ça tombe bien car c'était son but.