Réaction à froid (j'ai attendu car j'étais pas sûr de ma réaction à chaud
) :
Parmi le nombre assez impressionnant de sorties, il faut saluer ce petit tirage qui risque de très vite disparaître si l’on parle pas assez de lui. De plus parmi toutes ces sorties, la grosse majorité (pour ne pas dire la quasi-intégralité) des histoires racontées le sont de manière assez linéaire (ce qui n’est pas une critique en soit, ce mode de narration a aussi ses avantages), pour une fois (ce n’est pas jamais mais je trouve que c’est pas assez répandu) que la mise en page et la narration est originale et recherchée, il faut saluer l’initiative.
Outre l’histoire racontée ici, histoire rocambolesque et très prenante, drôle et rythmées qui nous fait avaler les 160 pages avec frénésie, outre cette histoire donc, la maîtrise de la planches et des planches entres-elles sont quand même assez exemplaires dans leurs constructions, leurs enchaînements et leurs symétries. Vraiment bien travaillée, des parties entières se renvoient la balle graphiquement ou littéralement (la page 10 qui renvoie à la 64 ou les pages 22 à 25 de la même construction que les pages 26 à 29), les présentations des personnages sont construites de façon similaire (non pas que l’auteur manque d’imagination, mais cela donne une dynamique très rythmée, quasi métronomique) et font miroir (écho) à la chute de ces même protagonistes. De nombreuses pages très fortes (exemple 124 et 125), des techniques graphiques différentes (ancre, lavis, négatif) et certaines des parties que l'on pourrait qualifier d'OuBaPiennes notamment l’itération iconique (42 et 138 à 141). Le tout donnant un très large panel des possibilités qu’offre ce media, possibilités, je me répète, trop peu exploitées dans la production actuelle.
Pour en revenir au contenu, il faut absolument lire les annexes, même si celles-ci peuvent paraître longues (y'a tout plein de mots, et pas de petits dessins, c'est plus de la bd non mais alors), elles donnent de petites anecdotes croustillant et explique les conséquences de ce complot (conséquences qui n'étaient pas le sujet de l'histoire ici raconté). Bref la lecture n'est absolument pas inutile et peut devenir didactique et vous apprendre quelques petites choses si, comme moi, vous n’êtes pas très à la page concernant l’époque Napoléonienne.
L’auteur, s’il ne faiblie pas, s’il trouve d’autres sujets tout aussi passionnants et motivants est en phase (j'en engage ma chemise) de rejoindre les grand de l’exigence narrative et de la maîtrise du récit comme (sans comparaison juste dans l’idée) Moore, Andreas, Tezuka ou autres Urasawa…